De Luigi Ciamburro / Corsedimoto.com
Interview exclusive du pilote italien, Vice-Champion du Monde Moto3 qui débute cette année en Moto2 avec le team Speed Up.
Fabio Di Giannantonio a terminé la saison à la seconde place du Championnat du Monde Moto3. Il totalise ainsi trois saisons sur Honda avec un total de 12 podiums et 2 victoires, la première étant arrivée à Brno en 2018, juste après la pause estivale. Avant cela, il avait attaqué l’été furieux d’avoir commis une erreur au Sachsenring qui lui avait coûté beaucoup, et également d’avoir vu sa victoire au Mans annulée pour avoir coupé la trajectoire à un adversaire.
Durant cette saison nous l’avons toujours vu aux avant-postes à se battre pour le podium, en pleine bagarre avec ses adversaires directs, Martín et Bezzecchi. Il a d’ailleurs soufflé la seconde place du général à ce dernier lors de la dernière course à Valence. Avant le Grand Prix de Thaïlande il a signé un contrat de deux ans avec le team italien Speed Up, passant ainsi en Moto2 pile l’année du changement de la catégorie. Il y aura ainsi un nouveau moteur fourni par Triumph et une électronique presque similaire au MotoGP (tout comme le format des qualifications) et tout cela rendra le Moto2 encore plus complet et vibrant. La catégorie devient une véritable porte d’accès au rêve de tout pilote : le MotoGP.
Si tu pouvais éliminer un
Grand Prix de 2018, lequel choisirais-tu ?
Le Sachsenring, où j’attaquais vraiment fort et où j’ai commis une
grave erreur. J’ai chuté à la mi-course alors que j’étais dans les
premières places et j’ai perdu une belle occasion de marquer des
points importants.
Tu as essayé le nouveau
moteur Triumph et la nouvelle électronique de la Speed Up SF19T.
Quelles sont tes premières impressions et quelles sont les
différences par rapport à l’ancienne Moto2 ?
Lorsque j’ai essayé la Moto2 2018 elle avait un gros rythme, puis
j’ai essayé le moteur Triumph lors des trois journées de tests
officiels et il fonctionne vraiment bien. Cela apporte un énorme
truc en plus car la moto est plus petite, plus belle, plus agile.
J’ai également vu des différences au niveau du châssis suivant le
moteur, Honda ou Triumph. J’ai beaucoup aimé. Bien évidemment, cela
fait changer un peu le style de pilotage car la moto envoie plus et
est plus agressive. Ce n’est pas la même moto qu’en 2018, il y a un
changement.
Sur quoi faudra-t-il
travailler le plus au niveau technique ?
Nous devrons travailler sur l’électronique qui arrivera petit à
petit. Nous en avons encore peu. Cela sera également important de
travailler sur le frein moteur, c’est une chose fondamentale.
Lorsque tu es au point avec les réglages l’électronique devient
fondamentale pour le frein moteur. Il y aura ensuite de nouvelles
choses mais pour le moment il faut travailler sur le freinage.
Que vas-tu devoir modifier
dans ton style de pilotage ?
Je dois beaucoup changer. Je suis habitué à piloter une moto qui a
peu de puissance et là je dois faire rouler cette moto, entrer vite
dans les virages et ne pas m’arrêter. C’est une machine dont il
faut glaner tout ce que l’on peut, ralentir beaucoup en milieu de
virage pour préparer au mieux la sortie et profiter de la
puissance. Ce sont des choses que je vais apprendre test après
test, course après course, mais j’y travaille déjà chez moi en
entraînement.
Penses-tu réussir à faire
tout de suite partie des protagonistes du Moto2 ?
Il me faudra forcément une période d’adaptation qui, je l’espère,
sera très courte et me permettra d’être rapidement devant. Mais il
y aura certainement des courses où j’aurai plus de mal et où il me
faudra apprendre et comprendre plus de choses. Nous essayerons
d’arriver les plus prêts possibles.
Comment se déroule ta
préparation hivernale ?
Mon entraînement d’hiver n’a pas changé. Je fais du motocross et
beaucoup de salle car il faut que je me concentre sur ma force.
Avant c’était sur le fait d’être mince et le plus léger possible.
Dès que la météo le permettra je roulerai plus en cross afin de
m’habituer à une moto plus lourde… Cela aurait été bien de bouger
mais cela a un coût alors j’essaye de tout faire à Rome.
Finalement, au terme de
l’année 2019, tu seras satisfait si… ?
Mon objectif personnel le plus ambitieux est de terminer parmi les
cinq premiers, mais le plus réaliste est d’être dans le top 10. Me
battre devant et parvenir à faire quelques podiums serait
super.
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Auteur : Luigi Ciamburro