Pedro Acosta avait tellement habitué le paddock aux exploits dès son arrivée en Moto3 l’an passé que le même milieu qui change vite d’avis commençait à douter de lui comme rookie en Moto2, après huit courses sans concrétisation. Qui plus est, il n’avait marqué aucun point depuis le Grand Prix d’Argentine, où il avait réalisé son meilleur résultat de l’année avec une septième place. Au Mans, il menait la course mais a chuté avant son terme. En Italie, il a rassemblé tous les éléments jusqu’à les ajuster parfaitement pour ouvrir son compteur de victoires à la faveur cependant de l’abandon d’Aron Canet qui est tombé. Reste qu’à 18 ans et 4 jours, il rentre dans l’histoire et voici pourquoi…
Pedro Acosta est sur les rails en Moto2 après sa victoire au dernier Grand Prix d’Italie au Mugello qui a fait lever les doutes qui commençaient à se cristalliser autour de sa personne. Une ambiance dont il s’amuse aujourd’hui : « on peut bien ou mal prendre les critiques. Ce qui s’est sûrement passé, c’est qu’on n’a pas arrêté de travailler, de suivre cette ligne. Il y a deux mois, il semblait que Pedro Acosta allait rentrer chez lui, il allait aller en Superbike, avec tout le respect que je dois aux pilotes Superbike. Mais nous sommes de retour ».
Un retour qui ne serait qu’un début : « si nous pouvons continuer comme ça, nous aurons beaucoup de plaisir à la fin de la saison » prévient le Champion du Monde de Moto3 en titre. « Nous avions raté une bonne opportunité au Mans et en Amérique. Alors je suis vraiment content de cette victoire. Cela a pris du temps, mais les moments difficiles vous aident à apprendre. On profite encore plus des bons moments », se réjouit le pilote Kalex. « La course a été dure, c’était la première course que j’ai menée du début à la fin. Ce n’était pas facile de rester concentré. Les erreurs commises lors des courses précédentes nous ont permis d’apprendre et de progresser. C’est pourquoi nous sommes ici à la fin ».
Il ajoute : « cela a été long, plus long que je ne l’aurais souhaité, mais nous sommes arrivés, nous sommes là. Les motos ont beaucoup changé de l’année dernière à cette année, nous nous sommes concentrés sur le fait d’essayer beaucoup de choses en très peu de temps. Je pense que nous avons bien fait de prendre une chose et, qu’elle soit bonne ou mauvaise, d’aller jusqu’au bout ».
Pedro Acosta : « Marc Marquez, il n’y en a qu’un«
Au Mans, il a chuté alors qu’il était devant, et au Mugello sa moto lui a donné un avertissement lorsqu’il a commencé à jouer avec sa limite : « je pense que c’était l’avertissement que je n’ai pas eu au Mans, je l’ai eu ici. C’était suffisant pour garder ma concentration. Je pense que ça a été le tournant pour pouvoir suivre le rythme qu’on avait ».
Reste qu’avec cette réalisation, il devient le plus jeune pilote de tous les temps à avoir concrétisé dans la catégorie, biffant ainsi le nom de Marc Marquez de cette statistique. Un événement que Pedro Acosta tient à relativiser dans un contexte où le même Marc Marquez est parti aux Etats-Unis pour son dernier combat médical contre son bras droit : « il n’y a qu’un seul Marc Márquez. Il ne faut pas tellement se focaliser sur ce que les gens disent. On a gagné, c’est ce qui compte, le reste ça ne compte pas. Peu importe que je sois avant lui ou pas, Marc Marquez il n’y en a qu’un. L’important c’est que nous avons gagné ». Pedro Acosta écrit sa propre histoire.
Classement Grand Prix d’Italie Moto2 :