Les motos sont belles, les pilotes sont cool mais, mieux que ça, l’ensemble est performant et dans une dynamique positive ! Qui donc ? Le team American Racing qui occupe actuellement la 4e place du championnat du monde Moto2.
Prenez une équipe française basée près de Marseille qui, sous la responsabilité technique de Matthieu Grodecoeur, a déjà placé en orbite Iker Lecuona pour la MotoGP, dotez la d’une structure financière apportée par l’Américain Eitan Butbul, munissez la du Californien Joe Roberts (pas de lien avec qui vous savez) et du prometteur Espagnol Marcos Ramírez, et vous avez là tous les ingrédients pour une succes story à consonance américaine en devenir… D’autant que, parallèlement, l’avenir se prépare également avec la mise en place d’une American Racing Academy destinée à accompagner les jeunes talents américains sur la route des Grands Prix.
A cet effet, 4 motos Ohvale ont été mises à disposition de 4 pilotes participants à la MotoAmerica Mini Cup pour leur permettre de s’entraîner avec les conseils de John Hopkins : Jesse James Shedden et Travis Horn de Californie, Kayla Yaakov de Pennsylvanie et Julian Correa de Miami.
« L’objectif est d’avoir la meilleure plateforme pour ces jeunes pilotes talentueux et de leur donner l’opportunité et le soutien dont ils ont besoin pour atteindre le niveau mondial. La création de l’American Racing Ohvale Team contribue à ce processus » déclare Eitan Butbul qui recherche par ailleurs d’autres talents pour constituer sa pyramide partant des USA et menant au Championnat du Monde.
L’homme d’affaires apparaît donc plus motivé que jamais et explique ainsi son implication croissante dans les Grands Prix sur le site MotoAmerica: « Au cours des six, sept dernières années, j’ai commencé à m’impliquer un peu dans les coulisses (des Grands Prix) en tant que sponsor de l’équipe LCR Honda. En 2017, j’ai rencontré Joe ici à Malibu. J’ai vu que c’était un jeune enfant de LA qui allait être au Championnat du monde. Alors, j’ai dit, d’accord, je dois voir si je peux l’aider ou le soutenir ou le parrainer ou faire quelque chose. Je l’ai appelé. Nous nous sommes rencontrés à Malibu. C’est ça. Après quelques semaines de conversation, j’ai discuté avec son père. Ensuite, nous avons décidé que je commencerai à travailler avec lui en tant que manager / agent. Donc, au fil de cette conversation qui a commencé juste pour le soutenir, j’ai commencé à travailler avec lui en 2018 pour le championnat. Nous avons fini par signer un contrat avec l’équipe « suisse ». Je ne sais pas si vous vous souvenez du nom. L’équipe suisse avec laquelle Thomas Lüthi avait l’habitude de rouler. Nous avons donc fini par signer pour 2019 et 2020. Fin 2018, le propriétaire de l’équipe (ndlr : Fred Corminboeuf) m’a appelé et m’a demandé mon aide financière. Ensuite, nous avons découvert que l’équipe était dans une très mauvaise situation. Je suis intervenu pour les aider en tant que partenaire, puis le propriétaire de l’équipe a tout simplement disparu, alors j’ai décidé de prendre l’équipe. J’avais deux options. Soit perdre quelques centaines de milliers de dollars que j’ai déjà investis, et Joe perdait sa place pour 2019, soit je mettais beaucoup plus d’argent et je reprenais complètement l’équipe pour que Joe ait sa place, et que nous puissions faire quelque chose de différent ici, à partir des USA. Parce que nous opérons à partir d’ici, aux États-Unis, et que Joe est mon pilote, et aussi parce que je sais qu’il y a un manque de soutien et de structure pour que les jeunes pilotes américains aillent en Championnat du monde. Nous avons décidé d’appeler l’équipe American Racing. »
La suite, on la connaît, avec une année délicate de Joe Roberts sur la KTM (4 points contre 90 à son coéquipier Iker Lecuona), mais un passage à la Kalex et une mise en place des bonnes personnes aux bons postes techniques ont tout de suite abouti à une 4e place lors du premier Grand Prix 2020 au Qatar.
Ce bon résultat demande bien sûr confirmation, mais la dynamique semble enclenchée dans le bon sens et la motivation est à son maximum du côté de Los Angeles… et du Sud de la France !