Jorge Navarro est revenu sur sa saison passée, évoquant à l’occasion son adaptation à la catégorie Moto2 où il œuvre depuis 2017. De l’eau à coulé sous les ponts depuis ses débuts et le pilote originaire de Valence après avoir connu la victoire, la défaite et s’être dressé face à la rudesse de la discipline, pansant en outre ses blessures, a plus que jamais confiance en la saison 2020 qui s’en vient et plus…
En 2017, le pilote du haut de ses 21 printemps, a fait le choix de se lancer en Moto2 après une belle saison 2016 en Moto3. Il a ainsi terminé cette année-là, 3e au classement du championnat du monde des pilotes et à comptabiliser cinq podiums sur la saison avec deux victoires de décrochées en Catalogne et en Aragón.
Le saut en 2017 en Moto2 ne s’est cependant pas fait sans mal. L’adaptation à cette catégorie dite « intermédiaire » a été des plus compliquées pour ce jeune loup aux dents longues, débordant d’énergie. Les résultats n’ont pas été à la hauteur de son ambition.
« Quand j’y repense, je songeais que ce n’était pas si compliqué de passer du Moto3 en Moto2. Le problème est qu’au fur et à mesure que j’avançais, des complications supplémentaires apparaissaient. Peut-être que faire le saut en Moto 2 en équipe alors que j’étais seul n’était pas la meilleure décision. Je n’avais pas un bon feeling c’est évident, c’est ce qui compte le plus. Au final, dans cette catégorie, tous les petits détails comptent tellement et en ce sens je pense que j’ai beaucoup souffert. Mais si nous analysions mon premier test en Moto 2, j’étais cinquième, j’étais le meilleur rookie » confie Jorge.
Il poursuit : « en 2017 et 2018, mon meilleur résultat était cinquième en Autriche, donc oui, ça a été difficile mais j’ai continué à travailler dur, j’ai continué à croire en moi mais la chance ne m’a tout de même pas sourit. Autant de choses négatives pour vous fait savoir qu’il est nécessaire de donner la priorité à ce qui doit l’être, les bons moments qui vous font progresser en tant que pilote et en tant que personne. Par conséquent, je pense que cela m’a rendu plus fort, maintenant je vois les choses de manière plus claires et j’ai retenu la leçon, j’ai appris » explique-t-il.
« Ce qui ne m’a pas aidé non plus, ce sont les blessures que j’ai trainées depuis 2016 et qui m’ont enquiquinées en 2017. J’ai terminé la saison en me blessant de nouveau au doigt, un réveil subit d’une ancienne blessure. Puis le scaphoïde et là j’ai passé l’hiver à récupérer, en étant immobiliser sans pouvoir vraiment m’entraîner à fond » précise le pilote Speed Up. L’année 2018 s’est poursuivit sur ce même tempo, en décalé et en dégradé d’échec, même si Jorge Navarro estime que cette saison lui a semblé « être un peu meilleure« . Jorge Navarro : « je me sentais plus compétitif mais j’ai aussi fait plus d’erreurs, je l’ai mal vécu. Mais comme je l’ai dit, j’ai appris de mes erreurs et je pense avoir tiré une bonne leçon de tous ces moments compliqués ».
Une période difficile, ou le jeune homme a trouvé le réconfort auprès des siens dans sa traversée du désert, tel qu’il le dit : « surtout, je me suis appuyé sur des gens qui m’aiment vraiment, sur des gens proches de moi, ma famille, mes parents. Surtout aussi ma copine avec laquelle je vis depuis le début de l’année dernière. Disons que c’est mon environnement fort, la zone où je me sens à l’aise et ce sont ceux qui sont dans les bons et les mauvais moments et ceux qui m’ont le plus soutenu dans les moments difficiles et ceux auxquels je pense maintenant que les choses vont bien à nouveau. Ils ont été là pour moi alors je ne les oublie pas. »
Le réveil du dragon a eu lieu au guidon de la Speed-Up au sein du team Gresini dans lequel il évoluait depuis 2018. Il est monté huit fois sur le podium, et a fini 4e au classement du championnat à 36 enjambées du champion du monde, Álex Márquez. « Dès le premier test je me suis senti en famille après deux saisons compliquées. La première fois que j’ai commencé à travailler avec eux, c’était en novembre 2018 après avoir terminé le GP de Valence. J’avais le moral au plus bas car je commençais vraiment à douter de moi-même. Dès que j’ai commencé à travailler avec eux, le sourire qui me caractérise est revenu, cela faisait un moment que je n’avais pas souri comme ça, que je n’avais pas autant de plaisir à rouler en moto. j’avais enfin retrouvé la confiance. Nous avons très bien travaillé cette saison et bien progressé » commente celui qui fera 24 ans le 03 février prochain.
Comment voit-il sa saison 2020 et celles à venir ? « les prochaines années pour ma carrière sportive seront primordiales. Je pense que je dois rester concentré, faire les choses correctement, travailler du mieux possible et si je continue comme ça, les résultats et les opportunités se présenteront. En cette saison 2020, mon objectif est de me battre pour être champion du monde. Je sais que mon objectif ne sera pas facile mais l’année dernière je l’ai déjà fait, je me suis déjà battu pour le titre, donc cette année nous allons peaufiner les petits détails qui l’an dernier nous ont empêchés de nous battre jusqu’au bout. C’est mon objectif et je vais tâcher de m’y tenir pour intégrer le MotoGP en 2021 » conclut le pilote originaire de Valence.