On le sait, le coronavirus est un fléau à la fois sanitaire, économique et social. Les organisateurs de championnats ou tournois à vocation internationale ne peuvent plus faire leur travail, une situation extrême que personne n’osait seulement redouter. Mais les effets néfastes de cette crise majeure se font aussi ressentir dans chaque pays. Ainsi en France. Les deux fédérations des sports mécaniques, auto et moto font un constat alarmant et tirent la sonnette d’alarme sur des perspectives peu réjouissantes. Car il y aura des dégâts…
Déjà de l’écologie vert de gris ne leur faisait aucun cadeau, voici les fédérations auto et moto touchées en plein cœur par un coronavirus qui leur interdit la moindre compétition. Or, sans celle-ci, il n’y a pas de vie. Tout simplement. Dans un dossier argumenté relayé par l’AFP, on comprend que l’argent file sans rentrer et que beaucoup vont être balayés. Les circuits, les équipes, les métiers dits périphériques vivant du sport auto et du sport moto, ne pourront que difficilement s’en sortir seul.
« Outre l’annulation ou le report de toutes les compétitions depuis le 15 mars et jusqu’à nouvel ordre, on n’a plus aucun pratiquant », pointe Jacques Bolle, le président de la Fédération française de motocyclisme (FFM). Or, « l’essentiel des gens qui vont tourner sur des circuits, que ce soit en voiture ou à moto, ne sont pas des officiels », rappelle-t-il. Il y a aussi les écoles de pilotage qui tournent à plein régime avec les beaux jours qui risquent de devoir rester portes closes…
Autre problématique, l’éventuelle compétition à huis-clos, qui n’est d’ailleurs pas une option, puisque le modèle économique des circuits nationaux repose sur la présence de spectateurs. « Si ça repart dans le courant du mois de mai, on sauvera l’essentiel », juge Jacques Bolle. « Plus tard, ce sera plus compliqué parce que de nombreuses épreuves importantes sont déjà déplacées aux mois de septembre et octobre et les calendriers ne sont pas extensibles. » Inquiétant lorsque l’on sait que le Grand Prix de France MotoGP n’aura pas lieu du 15 au 17 mai…
L’argent des licences risque aussi de se tarir. Si bien qu’à la somme de tous ces écueils, la solidarité des autorités sera certainement nécessaire. « Faire de l’épicerie pour essayer d’exister quand ça reprendra », disait le patron de l’équipe française Tech3, Hervé Poncharal, sur le plan de sauvegarde validée en MotoGP… C’est bien révélateur d’une conjoncture anxiogène dont personne ne sait quand elle se finira. Mais même dans ce cas, rien ne sera acquis… « Soit les gens vont avoir envie de courir, soit on aura un effet de peur des rassemblements. Ça, c’est une vraie question… » mentionne le président de la FFSA Nicolas Deschaux.