Brad Binder, dans cette saison de MotoGP où, pour le moment, chaque course accomplie présente une physionomie différente, est le pilote qui apparait être en mesure d’assumer une certaine régularité. Avec sa KTM, il est aux avant-postes sur chaque piste, dans toutes les conditions et malgré les écueils techniques qui ne l’épargnent guère. Une solidité qui lui permet, depuis le Qatar, de camper à la seconde place du championnat. Et il pourrait bien gagner une place s’il continue comme ça… Avant d’aller à Austin ce week-end, il fait le point, en toute humilité qui plus est…
Brad Binder, à 26 ans, est dans sa seconde année en MotoGP mais il fait déjà preuve d’une belle maturité qui le met en leader chez le constructeur KTM. Certes, à la différence de son équipier Miguel Oliveira qui s’est distingué dès l’Indonésie, il n’a pas encore concrétisé. Cependant, sa constance est une vraie satisfaction pour son employeur. Une fiabilité qui lui permet, après trois courses, de pointer deuxième du Championnat du monde, à sept longueurs du nouveau leader depuis l’Argentine : Aleix Espargaró sur l’Aprilia.
Le Sud-Africain est toujours là, même quand ça ne va pas. Il n’est en effet pas épargné par les problèmes techniques. En Indonésie, par exemple, il a dû faire toute la course avec le dispositif de correcteur d’assiette activé, et samedi dernier, en Argentine, le moteur de sa KTM a manifesté aux essais des signes de faiblesse en dégageant une fumée qui laisse peu de doute sur les causes de la panne. « Je ne sais pas exactement quel était le problème« , en a dit Binder. « Je pense que nous enquêtons toujours. Autant que je sache, nous n’avons pas perdu le moteur de nos rangs. Tout est bien « . Nous avons eu quelques week-ends plus difficiles et il y a eu un peu plus de problèmes que nous ne le pensions, mais nous sommes en bonne forme », raconte l’ainé des Binder sur Speedweek. « La saison a été bonne jusqu’à présent. KTM a fait un grand pas en avant et l’équipe travaille très bien« .
Brad Binder : « il y a des jours difficiles à venir«
« Nous restons concentrés sur notre travail de week-end en week-end. Si tout fonctionne, nous serons en bonne position à la fin de la saison », développe l’officiel KTM, insistant sur la régularité à montrer à chaque instant. Et pour cause : en trois courses dans la catégorie MotoGP, aucun pilote n’est monté deux fois sur le podium cette année. Pas moins de neuf de ces protagonistes ont sablé le Prosecco. « C’est un gros gâchis », s’en amuse-t-il. « Après la course j’ai regardé les points et malgré le résultat relativement maigre je suis deuxième… Ce début de saison est incroyable. Une piste est bonne pour certains, d’autres pistes conviennent mieux à d’autres pilotes. C’est très excitant en tant que pilote, et probablement encore plus intéressant en tant que spectateur ».
Après Mandalika, KTM menait au classement des constructeurs et des équipes. Comment Brad Binder envisage-t-il la suite ? « C’est toujours agréable d’être devant au championnat, mais il faut garder les pieds sur terre car il y a encore des jours difficiles à venir », a-t-il prévenu. « Ce n’est pas prévisible, comme vous avez pu le voir lors des trois premières courses. Je m’attends à beaucoup de changements tout au long de la saison. Nous devons obtenir le plus de points possible chaque week-end ».
C’est ce à quoi il s’attellera encore ce week-end à Austin. Brad Binder a couru quatre fois en Moto3 au Grand Prix des Amériques de 2013 à 2016 et a terminé sur le podium une fois, avec une troisième place en 2016, année où il était sur le chemin de la conquête du titre. En 2017, il a manqué la course Moto2 d’Austin après que la plaque se soit déplacée dans son bras gauche, endommageant l’os qu’il s’était précédemment cassé lors des essais de présaison à Valence. Il a couru deux fois en Moto2 au Texas en 2018 et 2019. Il a terminé sixième en 2018, son meilleur résultat dans la catégorie sur ce circuit. Il s’est retiré de la course en 2019 avec un problème d’embrayage. 2021 était la première course de Binder sur une MotoGP à COTA. Il s’est qualifié 11e en tant que meilleur KTM et a terminé neuvième, également meilleur de la marque autrichienne. « C’est un circuit que j’ai vraiment apprécié l’année dernière. Je pense que c’est un gros défi pour tous les pilotes, mais ça devrait être bon. »