Les contrats de tous les pilotes officiels vont être négociés l’année prochaine pour prendre effet en 2019. Par rapport à il y a peu, la situation a complètement changé avec le même nombre de top pilotes, certains en hausse (Andrea Dovizioso, Johann Zarco) et d’autres en baisse (voir les noms des vainqueurs de Grands Prix de cette année). Par contre là où il y avait trois constructeurs compétitifs, il y en a maintenant six.
Pour s’assurer la présence d’au moins un pilote de pointe au sein de son équipe en 2019, chaque constructeur va devoir suivre les enchères, lancées par Ducati (ou plus exactement le fabricant de cigarettes américain qui finance Ducati Corse) avec 25 millions sur deux ans – 2017 et 2018 – pour Jorge Lorenzo.
La situation est doublement compliquée pour les cinq autres constructeurs, qui n’ont pas l’argent du tabac à disposition, et qui ont désormais affaire à cinq adversaires et non plus à deux. Ainsi pour Yamaha, Lin Jarvis, responsable de l’équipe de GP, explique que « C’est ce qui inquiète les constructeurs. Dans le passé, il y avait trois fabricants leaders, et pour réussir, il fallait embaucher un top pilote pour obtenir le maximum de performance. Trois constructeurs faisaient alors des propositions aux pilotes. C’est plus difficile maintenant, car il y en a six. »
Jarvis fait donc appel à la rationalité des autres chefs d’équipe : « Je pense qu’il nous appartient à tous de garder le contrôle de la rémunération des pilotes, ce qui n’est pas facile, car nous sommes tous des concurrents, et je pense que le marché des pilotes pourrait devenir très chaud dans le futur. »
Marc Marquez clame sur tous les toits (en fait surtout son manager Emilio Alzamora) qu’il préfèrerait rester chez Honda, mais il va probablement falloir que le premier constructeur mondial mette la main à la poche pour augmenter ses 9 millions de revenus annuels.
Du côté de Valentino Rossi, les 12 millions qu’il perçoit actuellement semblent corrects par rapport aux résultats, d’autant plus que ses revenus annexes sont d’environ 10 millions par an pour les contrats publicitaires. Il y a également les revenus des investissements dans des sociétés comme Dainese, AGV, VR46 Academy, sans oublier le merchandising.
KTM ne va pas essayer d’embaucher Marc Marquez, comme le confirme le Directeur sportif Pit Beirer : « Nous ne cherchons pas une superstar dans une autre équipe, mais nous travaillons sur notre propre programme pilotes. Alors quand six constructeurs cherchent des pilotes, je pense qu’il est préférable de donner une chance à nos jeunes espoirs et de construire de nouvelles superstars à venir, et c’est pourquoi nous travaillons dans ce paddock depuis des années pour promouvoir de nouveaux pilotes, alors j’espère que nous en aurons un dans l’avenir ».
Suzuki et Aprilia sont très discrets sur le marché des transferts, mais si en 2018 la GSX-RR ou la RS-GP s’avère hautement compétitive, le constructeur japonais comme le Groupe Piaggio pourraient avoir des velléités de recrutement de haut niveau pour 2019. Une seule chose est sûre : les salaires des meilleurs pilotes ne sont pas à la baisse, et c’est tant mieux pour eux.
Source : motorsport-total.com