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Fils d’un concessionnaire Moto Guzzi, Vittoriano Guareschi a commencé sa carrière de pilote en 1988 à l’âge de 17 ans dans l’équipe Cagiva en Championnat d’Italie 125 cc aux côtés de son coéquipier Valentino Rossi.

Il l’a terminée fin 2009 en succédant à Livio Suppo (parti chez Honda) comme team manager de l’équipe Ducati MotoGP.

Quatre ans plus tard, il prend les rênes du team Sky VR46 Moto3 de son ancien coéquipier avant de devoir le quitter moins d’une année plus tard pour des raisons encore aujourd’hui obscures.

L’homme connaît donc la musique et son analyse publiée dans MotoSprint à l’occasion du Grand Prix de Malaisie est loin d’être inintéressante…

Vittoriano Guareschi: « Je donne tout de suite mon avis au sujet des consignes d’équipe chez Ducati : selon moi, Lorenzo n’a pas laissé passer Dovizioso, et c’est Andrea qu’il l’a battu parce qu’il a été plus malin. Un pilote qui veut te laisser passer, il ne le fait pas de la manière dont Jorge a subi le dépassement, parce que c’était très risqué. Il le fait à la fin, dans un endroit « facile », après avoir montré qu’il avait de toute façon été le plus fort…

Par contre, à ce moment-là de la course, Jorge était en grande difficulté au freinage, avec l’avant, et quand il a subi l’attaque de Dovi, sa moto subissait beaucoup de mouvements. Et ce, depuis quelques tours. Jorge avait du mal à s’arrêter. Le fait est que, il a encore une fois prévalu la ruse de Dovi… et aussi celle de Marquez. Ce sont les deux plus intelligents, ils sont ceux qui non seulement roulent forts mais qui savent gérer, ils savent quoi faire à chaque instant : ils exploitent bien les pneus durant toute la course.

Concernant Dovizioso. Il n’a jamais vraiment attaqué, au contraire de Lorenzo, et il a conservé les pneus pour les 4 ou 5 derniers tours. C’est-à-dire quand il a augmenté le rythme, et il a fait la différence avec Lorenzo. Qui, lui, avait par contre brûlé ses pneus. Une autre leçon de Dovi, et qu’il a compris comme personne comment gérer la Ducati. Que ce soit sur le sec ou sur le mouillé.

Cette fois, la course était sur un asphalte détrempé, la piste n’a jamais vraiment séché, et les deux Ducati ont fait le spectacle ! Belle à voir était la façon dont ils abordaient certains passages. Dans la partie incluant les courbes 11-12-13, rapides et en pente, elle semblaient tourner sur une piste sèche !

Les Ducati continuent à être imbattables sur l’asphalte mouillé, elles étaient déjà très efficaces depuis des années, même quand elles avaient de grandes difficultés qui existent plus aujourd’hui.

Il suffit qu’il pleuve, et les Ducati se transforment. Je crois que la raison pour laquelle cette moto fonctionne si bien sur le mouillé tient dans le fait que la Desmosedici transfère beaucoup de charges sur ses pneus, ce qui, dans ces conditions, procure davantage d’adhérence. C’est cependant exactement le contraire quand c’est sec : la forte charge devient un problème, elle rend les Ducati peu agiles et plus difficiles à gérer.

A Sepang, les Ducati étaient sur une autre planète, cela se voyait de la manière dont les pilotes freinaient, et de la manière avec laquelle ils inséraient la moto en courbe. Sur la fin, la Ducati de Jorge est devenue plus instable parce qu’il a brûlé les pneus, mais pour le reste, cette moto a été excellente. À cet égard, la malchance de Petrucci au départ est dommage : sinon, selon moi, Danilo était aussi sur le podium.

Nous en venons à Marquez. Il était en grande difficulté, et on l’a seulement compris par le fait qu’il a renoncé à aller chercher Zarco. En conditions normales, Marc ne serait pas resté si tranquille. Il n’était pas dans les conditions pour prendre des risques, il a rapporté des points à la maison, et il a bien fait. Il a été très très bon, en s’assurant de la quatrième place, et cela se comprend si on considère la fatigue des autres pilotes Honda dans ces conditions. Pedrosa a fini très distancé, par exemple. Comme toujours, Marc a fait la différence : il a compris qu’il ne pouvait pas faire autre chose sans prendre trop de risques, et il s’est adapté. Marc n’a jamais exagéré, il a pris peu de risques. Très rusé, très fort. C’est la saison des pilotes intelligents. »

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