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Des grandes saisons individuelles, dans l’histoire, il y en a eu. Plus d’une même. Mais celle dont nous allons parler est tout simplement unique, puisqu’elle illustre un des plus grands pilotes de l’histoire. Valentino Rossi, en 2002, est majestueux. Revenons ensemble sur ce championnat singulier.

Cela ne vous aura pas échappé : il s’agit ici du premier championnat MotoGP. En effet, 2002 signe le début de l’ère quatre temps, et marque la fin d’une autre époque, que l’on se remémore volontiers avec nostalgie. Enfin, pas tout à fait. Car cette saison sera composée de MotoGP 990cc 4-T (Aprilia, Repsol–Honda, Suzuki et Yamaha) mais aussi des 500cc 2-T avant que celles-ci ne soient exposées dans les musées. Les machines étaient utilisées par les équipes privées.

Cette nouvelle technologie est accompagnée de nouveaux pneumatiques. En effet, en plus de Michelin, Dunlop et Bridgestone équipaient les machines en catégorie reine, ce qui nous offre, avant même que la saison commence, une diversité absolument folle. Ceci se traduit souvent en rebondissements au cours d’une saison, mais pas cette fois…

 

 

Rossi en action à Donington Park, lors du Grand Prix de Grande-Bretagne. Photo : Steve

 

Valentino Rossi, fraîchement titré champion du monde, arrive en confiance. Honda a pris beaucoup d’avance sur le développement de son arme, la RC211V. Il fait équipe avec Tohru Ukawa, japonais de renom.

Les rivaux ne sont pas difficiles à déceler : Suzuki fait peur. On y trouve Sete Gibernau, espoir espagnol ainsi que le champion du monde des Grands Prix 2000 Kenny Roberts Jr. Yamaha est de la partie, avec une séduisante doublette Biaggi/Checa.

Malheureusement, le suspens ne sera que de courte durée. Dès la première course à Suzuka, Rossi prend la pole, le meilleur tour en course et la victoire. Pendant ce temps, Biaggi est forcé d’abandonner et d’afficher un résultat blanc. Aïe. Les Suzuki sont nulle part, et les deux officiels chutent. Mine de rien, en une course à peine, « The Doctor » prend une sérieuse avance sur la concurrence, et un avantage psychologique énorme.

Blindé de confiance, il aborde le Grand Prix d’Afrique du Sud sereinement, et score une autre pole. Mais il est obligé de laisser la victoire filer… à son coéquipier Ukawa pour moins d’une seconde. Rien de grave, d’autant plus que Checa n’est que cinquième et Biaggi neuvième. Chez Suzuki, équipe titrée il y a deux ans à peine, c’est la Bérézina. En deux courses, aucun point pour Gibernau et Roberts Jr.

La saison se poursuit avec le Grand Prix d’Espagne à Jerez. Pôle, meilleur tour en course, victoire pour le n°46. Il entame alors l’un de ces moments de sa vie de pilote ou tout semble aller pour le mieux. Rien ne peut lui arriver. C’est d’ailleurs peut être le Valentino Rossi le plus fort que l’on ait vu. Fait marquant de cette manche espagnole : on trouve cinq Honda aux cinq premières places.

 

 

Saison époustouflante, popularité au top … peut être le Rossi le plus fort que l’on ait vu. Ici à Motegi. photo : Box Repsol

 

Des victoires, il en enchaîne sept à la suite. Dans ces sept succès, six meilleurs tours en course et cinq pole. Alors oui, certes, il y a des belles batailles, comme au Mugello et à Assen, mais au fond, on sait déjà qui va prendre l’avantage. D’ailleurs, c’est à Brno que sa série s’arrête. Un malheureux problème de pneus le force à l’abandon, alors qu’il chassait Max Biaggi. Ce dernier impose la YZR-M1 pour la première fois, et cela se répéta d’ailleurs en Malaisie où il souffla la victoire dans les derniers instants à son rival. Alex Barros monta en température et remporta lui aussi deux Grands Prix, en devançant à chaque fois Rossi.

Et c’est fini. La saison est terminée, et non, aucune course n’a été oubliée; Valentino Rossi a juste abandonné une fois, gagné onze fois sur seize, et terminé deuxième le reste du temps. Les chiffres ? Mouillez-vous la nuque. Il devance Biaggi de 140 points, ce qui est, pour comparer, le total de points de Carlos Checa. Rapporté aux points par course, il reste devant Marc Márquez et sa fabuleuse année 2019.

Certes, les sports mécaniques n’en étaient pas plus intéressants. Car des similitudes existent entre Rossi et Schumacher à l’époque. Lui non plus n’est pas descendu du podium cette année là. Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, le natif de Tavullia fera encore mieux l’année suivante. Mais ça, ce sera pour un autre épisode…

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