Si vous suivez la MotoGP depuis un certain temps maintenant, il ne vous aura pas échappé qu’un pilote test Yamaha réalise chaque année (2019 excepté) au moins une wildcard, et ce avec parfois de beaux résultats à la clé.

Il est lié à la marque japonaise à vie. S’il est peu connu, pour ne pas dire inconnu en Europe, Nakasuga est un des tout meilleurs pilotes de son pays, malgré ses 38 ans.

Formé à l’école japonaise, il fait ses classes dans le championnat nippon, avec de beaux résultats mais sans titres. Il est choisi afin de réaliser une wildcard au Grand Prix du Pacifique 2002. Les manches japonaises étaient souvent l’occasion rêvée pour faire décoller une carrière, et cela profita pleinement à certains

Lui, termine 12e de son premier Grand Prix en 250cc, franchissant la ligne avec des compatriotes. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est déjà ça. Il remet timidement le couvert à Suzuka en 2003, lors du tragique week-end qui voit la disparition de Daijiro Kato. Sans succès, c’est un abandon. Résultat pas plus convainquant en 2005, avec une 20e place.

 

Tout sourire, comme la majorité des Japonais en mondial. Photo : Norio Nakayama

 

À déjà 24 ans, les rêves de mondial semblent d’ores et déjà effacés. Le Japon ne lui réussit pas pour autant, il n’a toujours pas glané un titre de champion dans une des trois catégories du championnat national.

Mais il faut rappeler une chose. Il ne se rend jamais. Continuant de s’améliorer malgré son âge avancé, il parvient à décrocher le titre de Superbike Japonais en 2008. En 2009, il réalise le doublé, ce qui représente une performance assez remarquable.

Ainsi, il persiste, en devenant l’homme de confiance de Yamaha. Sa carrière se fait quasiment entièrement chez les bleus ; et miracle, les efforts finissent par payer en 2011 soit sept ans après sa dernière apparition en mondial. Jorge Lorenzo s’étant blessé à Philip Island, il devient le choix n°1 pour le remplacer en Malaisie. Malheureusement, Marco Simoncelli quitte à son tour le paddock. La course est annulée et le rendez-vous est reporté à Valence.

Rappelons que quatre décès ont ponctué les manches de championnat du monde depuis 2003, et Katsuyuki en a connu deux, le tout en ne participant qu’à seulement quatre courses !

Le Japonais s’acclimate rapidement au tracé espagnol, dernière joute de la saison. Et alors que le monde a les yeux rivés sur la bataille Spies/Stoner, Nakasuga termine à la sixième place ! Cette belle performance n’a pu que renforcer les liens qu’il entretenait avec Yamaha.

En 2012, même scénario, sauf qu’il remplace un Ben Spies diminué. Mais là, consécration. La piste est détrempée, et profitant des chutes, il monte sur le podium et pointe à la deuxième place ! Imaginez la situation pour un pilote qui, il y a une dizaine d’années, n’arrivait pas à prouver sa valeur en 250CC : Il est un exemple de travail et de détermination. Il est passé d’une période de neuf ans sans le moindre titre au Japon, à un podium MotoGP partagé avec Dani Pedrosa et Casey Stoner !

 

Partager le champagne avec deux légendes… sympa non ? Photo : Box Repsol

 

Bien sûr, il n’arrivera pas à refaire le coup de Valence, tant les conditions étaient particulières. Mais chaque année, jusqu’en 2018 à Motegi, nous apercevions le sympathique japonais au casque somptueux.

Pendant ce temps là, il réussit à briller sur le sol japonais. Il en est aujourd’hui à huit titres de champion, et vient encore d’être sacré il y a peu. Ce dernier est aussi un expert en endurance, et à par ailleurs contribué aux victoires de Pol Espargaró, Bradley Smith et autres Alex Lowes au 8 Heures de Suzuka, pour en remporter quatre au total.

Bien qu’il ne compte que 13 participations en Grands Prix durant sa carrière, il est une vraie inspiration. Quelqu’un qui a su s’adapter, croire en lui alors que d’autres Japonais explosaient et changer son style pour être encore dans le coup aujourd’hui, à bientôt 40 ans. L’Histoire ne se rappellera peut être pas du soldat bleu… mais qu’importe. Lui aura de belles histoires à raconter.

 

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