Après avoir traité la Suzuki RG500 il y a quelques mois de cela, penchons-nous sur une nouvelle machine couronnée. Considérée à juste titre comme l’une des plus belles de l’histoire, la Yamaha YZR500 du début des années 1990 (1990-91-92) aide à remporter trois fois le titre pilote et deux fois le titre constructeur en trois ans.
Après une année 1989 en demi teinte, Yamaha doit rebondir. Certes, Wayne Rainey et Christian Sarron ont terminé deuxième et troisième du championnat, mais le titre pilote est bel et bien revenu à Eddie Lawson. De plus, les performances de Pierfrancesco Chili, Mick Doohan et Wayne Gardner ont permis a Honda d’arracher le titre constructeur. La Yamaha YZR500 0WA08 est assez difficile a piloter, malgré l’ajout d’un système électronique de récupération de données.
Pour 1990, il faut que les choses changent. Travaillant sur la nouvelle génération, les ingénieurs sont alors priés de se concentrer sur la maniabilité, et la précision de la machine. Le concept est quasiment repensé en intégralité. Chez Yamaha, on dit même qu’excepté quelques vis et bracelets, aucune pièce présente sur la nouvelle monture (dénommée 0WC1) ne l’était sur la machine de 1989. Même les sponsors ont changé pour le Team Roberts.
Au final, le résultat est spécial. La moto est plus courte, plus compacte, ce qui tranche avec Honda en particulier. Mais au-delà de ça, la technologie embarquée et les réglages possibles sont ahurissants. Tout est modifiable et accessible rapidement. Le quatre cylindres en V développe environ 160 chevaux, pour à peine 116 kg à vide.
Tout de suite arrivé sur les circuits, l’arme fait mouche. Wayne Rainey remporte son premier titre mondial avec sept victoires, tandis qu’Eddie Lawson parvient à finir septième malgré avoir manqué la première partie de championnat. Grâce aux autres pilotes (Sarron, Ruggia, Garriga), aux idées et à l’avance technologique, Yamaha reprend le titre constructeur. Un carton plein pour la firme aux diapasons.
C’est sur cette lancée que continue le développement de la machine pour 1991. Exit Eddie Lawson, et welcome John Kocinski pour étrenner le dernier bijou japonais : la 0WD3. À nouveau dans le mille. Yamaha, en plus de développer une somptueuse monture, à trouvé le ratio parfait entre maniabilité et puissance. Ceci est complété avec l’adoption du système de suspension à contrôle électronique.
Alors que Honda comptait dans ses rangs un Mick Doohan en feu, et un Wayne Gardner encore en grande forme, Rainey n’en a que faire : il remporte son deuxième titre de champion du monde au bout du suspens sans chuter une fois de la saison en course, preuve de l’osmose entre lui et sa machine.
Yamaha prend encore le titre constructeur, le septième de son histoire. La technologie ne cesse d’évoluer, et en 1992, le calage type ‘big bang’ fait son apparition à mi-saison sur la récente 0WE0. Ceci permet notamment d’améliorer la traction en sortie de virage. Grâce au travail des ingénieurs, Rainey parvient à complètement renverser Mick Doohan, alors solidement installé en tête du championnat.
Cette fois ci, le titre constructeur échappe à Yamaha, bien que John Kocinski se soit hissé à la troisième place du général. Une année magnifique qui récompense le travail et l’ingéniosité.
Trois années bénites, puis plus rien. La traversée du désert. En effet, Wayne Rainey collait parfaitement à la palette proposée par sa machine et sa carrière se termina brutalement à Misano en 1993. Les générations se succédèrent, mais Yamaha perdu le fil conducteur de son développement. Il faudra attendre 2004 pour un nouveau titre pilote et 2000 pour un nouveau titre constructeur. Finalement, ces générations dorées sont liées : une ligne intemporelle, un artiste et un peu de magie…