C’est un Jorge Lorenzo évidemment heureux qui s’est présenté à la traditionnelle conférence de presse post-course, à cause de sa victoire, bien sûr, mais également pour avoir mis à mal le manque de chance qui l’a accablé sur ce circuit pendant deux ans.
Son moral regonflé à bloc, le pilote majorquin s’est donc laissé à un peu d’humour, mais aussi à une explication de sa petite pique gestuelle à l’encontre de …. on se demande bien qui!
Le #99 a également abordé en profondeur sa monte pneumatique qui, grâce à un choix osé, a été un des éléments déterminants de sa victoire.
Nous vous proposons ici une traduction de l’intégralité de ses propos.
Jorge Lorenzo: « Même sous la pression d’Andrea, la vitesse que j’ai pu avoir lors des trois derniers tours était impressionnante et m’a permis de faire une petite différence. Elle s’est portée à une seconde quand Marc a pu passer Dovizioso.
Quand Iannone et Dovizioso menaient la course, le rythme n’était pas très rapide. Andrea perdait un peu de temps dans certains virages et je pouvais y reprendre quelques mètres. J’ai donc décidé de le passer au milieu du tracé pour augmenter l’écart dans le dernier secteur afin d’éviter qu’il ne me repasse dans la ligne droite. Cela a été la clé. Quand j’ai mené et augmenté le rythme, il me suivait. En faisant toute la course en 0.3 ou 0.5, je n’ai pas pu le distancer, mais j’ai continué à rouler fort et à penser que je pouvais aller encore plus vite, et je crois que ma conviction m’a fait gagné ce qui, pour moi, a été une des trois plus belles courses de ma carrière.
Il est très important de finir sur le podium à la première course, car lors des deux dernières années, j’ai chuté en 2014 et marqué aucun point, ce qui plus tard s’est révélé être très mauvais pour ma saison car je n’avais plus la même confiance ni la même tranquillité, et je n’ai pas fini sur le podium l’année dernière. Gagner la première course est parfait car cela vous donne beaucoup de confiance et un peu de quiétude puisque vous avez un léger avantage par rapport aux autres pilotes. »
Comment évaluez-vous les pneus Michelin?
« Tout d’abord, je pense que Michelin a fait un super
travail sur le pneu avant, car nous avions eu beaucoup de chutes et
de problèmes lors des premiers tests avec les premiers pneus avant.
Il était alors très difficile de comprendre où se situaient les
limites de ce pneu avant.
Lors des derniers tests, nous avons pu essayer différentes sortes
de pneus avant et le feeling s’est énormément amélioré ainsi que la
compréhension de où se situe les limites. Nous devons féliciter
Michelin pour ces améliorations d’autant que, finalement on peut
gérer le pneu arrière pour finir la course dans de bonnes
conditions. Bien sûr, il y a une perte d’efficacité mais vous
pouvez rester plus ou moins dans le même rythme, quelque soit le
pneu, comme on a pu le voir aujourd’hui avec les quatre
premiers. »
Pouvez-vous nous expliquer quelle différence ces pneus imposent en entrée et sortie de virage?
« Au final, avec les pneus avant que Michelin a apporté depuis les derniers tests, on ne peut peut-être pas freiner tout à fait avec le même style qu’ avec les Bridgestone, mais c’est assez proche. mais l’arrière est vraiment bon car il permet beaucoup de traction. Il perd son efficacité d’une façon différente du Bridgestone, vous devez glisser un petit peu plus et vous devez piloter un peu plus la moto avec l’accélérateur durant la course, mais finalement , les chronos sont très similaires et il n’y a pas une grosse différence comme il y a avait lors des premiers tests.
On vous a vu féliciter un technicien Michelin à la fin de la course. Votre choix de pneus a-t-il été crucial pour votre victoire aujourd’hui?
« Il me félicitait, ce n’est pas moi qui le félicitait (rires). Evidemment ,j’étais heureux et nous étions tous heureux, mais il voulait utiliser le pneu dur (rires). Ma décision finale m’a sans doute fait gagner la course (rires). Peut-être qu’à l’avenir il m’aidera à choisir le pneu pour la victoire, mais cette fois, ça n’a pas été le cas (rires). Mais on travaille très bien ensemble, il n’y a aucun problème. »
Voir les Ducati si proches en course va-t-il influencer la décision que vous devez prendre ces prochains jours?
« Non, non. Ce qui c’est passé aujourd’hui en course ne change rien, à part 25 points et beaucoup de confiance, mais ça ne décidera pas de ce que je ferai dans le futur. »
Vous avez fait un geste sur votre moto et sur le podium qui signifiait que quelqu’un devait arrêter de parler… A qui cela était-il adressé?
« Une image est plus efficace que 1000 mots. C’est la seule chose que je puisse dire, et aujourd’hui je me suis exprimé sur la piste. »
Quelle a été la prise de risques avec votre choix de pneu arrière tendre?
« Michelin m’avait dit que le Tendre ferait plus bouger la moto que le Dur, mais les performances resteraient plus ou moins les mêmes. Le fait que j’ai été assez lent durant le Warm Up m’a fait suivre cette direction car j’avais vu quelques pilotes plus rapides que moi avec les pneus tendres. Quelque chose ne fonctionnait pas sur ma moto avec le Dur donc on devait prendre l’autre option. »