La vitesse vous fait gagner des courses. La régularité
vous fait gagner des titres. Pour performer et durer au plus haut
niveau, vous devez marquer de gros points à chaque fois que vous
montez sur votre moto. Depuis 1949, certains artistes se sont forgé
une réputation dans ce domaine. Aujourd’hui, nous allons nous
intéresser à ces statistiques incroyables.
Par exemple, le légendaire Ralf Waldmann était un
maître en la matière. L’allemand réussit l’exploit de ne jamais
finir moins bien que 12e pendant presque deux ans, lors des saisons
1996 et 1997. Ironie du sort, il
manqua les deux titres pour quelques points (six puis deux),
toujours face à un Max Biaggi bien moins régulier.
Comme quoi, il n’y a pas de vérité générale.
Dans les dix meilleures séries de tous les temps, nous retrouvons
deux pilotes à égalité, avec 30 courses terminées dans les points
consécutivement. D’un côté, le
« crocodile » Wayne Gardner, avec son run débuté au
Grand Prix d’Allemagne 1986 et achevé deux ans plus tard au même
endroit. Wayne réussit à remporter le titre 500cc au nez et à la
barbe d’Eddie
Lawson durant cette série, une belle performance.
Avec 30 unités, nous retrouvons aussi Francesco
Bagnaia. Du Grand Prix de Catalogne 2017 au Grand Prix de
Valence 2018 (sa dernière course en Moto2), l’italien était
l’incarnation de la régularité. Lui aussi remporta le titre mondial
avant de passer en catégorie reine, un passage marqué par une
irrégularité rarement observée (huit manches terminées hors des
points).
Mika Kallio (Moto2) et Andrea
Dovizioso (250cc) se partagent la sixième place du
classement, à 31 manches dans les points. « Desmodovi » est
considéré comme l’un des maîtres en la matière,
n’ayant pas manqué un seul départ en carrière.
Dominique Aegerter fait encore mieux en Moto2,
avec 33 unités au compteur. Malheureusement, son meilleur résultat
reste une seule et unique troisième place, pas mieux.
Colin Edwards pointe à 34, grâce à sa forme
spectaculaire chez Yamaha. Aux côtés de Valentino
Rossi, l’américain est resté constant du Grand Prix du
Qatar 2004 jusqu’au Grand Prix de Malaisie 2006. Cette période,
ponctuée de cinq podiums, contribua à un autre record, moins
glorieux : Le plus grand nombre de podiums sans jamais remporter de
course (12). Espérons pour Johann Zarco (11) que
cette série prenne fin le plus rapidement possible grâce à une
victoire.
Luca Cadalora, à 35, a bien plus brillé. En
catégorie 250cc, son run historique (Le Mans 1990 – Eastern Creek
1993) lui permit d’empocher 16 victoires, huit autres podiums, six
pole positions mais surtout deux titres de champion du monde
d’affilée. Il est d’ailleurs le seul du classement à débuter dans
une catégorie et terminer dans une autre, puisque sa première
course 500cc se solda par une solide huitième place.
Nous attaquons le très lourd. Mick Doohan compte
assurément l’une
des plus grandes périodes de domination de tous les
temps. Du Grand Prix des Nations 500cc 1995 au Grand
Prix d’Indonésie 1997, l’australien compte 37 arrivées dans les
points consécutives. Ironie du sort, sa série prit fin chez lui, à
Phillip
Island. 37, c’est énorme. Mais trois titres de
champions du monde, 26 victoires, 33 podiums (33/37,
rendez-vous compte), 24 pole, c’est encore plus gros.
Finalement, nous terminons, une
fois de plus, par le roi. Enfin, il y a débat.
Officiellement, Agostini se hisse 2e, à 35 unités. Mais ce nombre
est biaisé : En effet, le comte Agusta, employeur du « roi Ago »
fut pris d’une colère noire lorsque la FIM annonça la tenue du
Grand Prix des Nations à Imola. D’habitude, Monza était
privilégié. Ainsi, il décida de ne pas envoyer courir ses
machines, les titres intéressants déjà acquis.
Or ceci fausse le classement car Agostini ne put
courir. Si l’on ne prend en compte que les courses que
Giacomo débuta, le total est porté à 39, en comptant seulement la
500cc. Le run naquit au Grand Prix des Nations 1967 pour s’achever
au Grand Prix de Finlande 1971. En tête, l’italien explose son
moteur au dixième tour du GP des Nations, mettant fin à la
série.
Le détail des résultats est dingue. 38 victoires, dont 37
consécutives. Il fut seulement battu par
Mike Hailwood au Canada en 1967, dernière course FIM
de la légende britannique.
Que pensez-vous de ces statistiques ? Verrons-nous une
autre série similaire dans le futur ? Dites-le-nous en commentaires
!
Photo de couverture : Box Repsol