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Dans cette rubrique, nous n’allons pas directement évoquer les Grands Prix motos. À la place, nous allons plonger dans l’histoire de la plus prestigieuse course au monde : Le Tourist Trophy. La simple évocation de ce nom donne des frissons à certains passionnés. Petit rappel, pour les nouveaux. Le « TT » est une course mythique, prenant place chaque année sur l’île de Man, une petite dépendance autonome située entre l’Angleterre et l’Irlande du Nord. Elle se déroule sur un circuit de plus de 60 km, tracé à même les routes, depuis 1907.

Le voilà, le dernier du clan Dunlop. Après avoir évoqué l’oncle, le père Robert et le frère ainé, nous voici face au cadet de la famille. Michael Dunlop fait honneur à son sang. Sans hésitation aucune, il est l’un des meilleurs pilotes de l’histoire du Tourist Trophy.

Né en 1989, soit quatre ans après William, Michael grandit logiquement dans les paddocks britanniques. Sa jeunesse est rythmée par la mécanique, une thématique propre à la dynastie des Dunlop et plus largement aux pilotes de courses sur route. Quand l’on met sa vie en jeu à chaque sortie, vaut mieux être sûr et certain de son matériel, quitte à tout vérifier soi-même.

 

Pleine attaque, sur un piège, à l’occasion du Manx Grand Prix 2013. Photo : agljones

 

Ainsi, il faudra attendre 2007 et ses 18 ans pour le voir au départ de son premier TT. Ne vous-y trompez pas : Michael est déjà rapide et a triomphé de modestes courses juniors, en particulier dans son Irlande du Nord natale.

2008 est l’une de ses plus importantes années. Durant le weekend de la North West 200, il perd son père Robert mais décide tout de même de courir l’épreuve. Au bout du suspense, Michael remporte la course dans une atmosphère incroyable.

Cette victoire le place sur la carte. Désormais, on sait qu’il est le digne héritier des Dunlop, autant que son frère. Son Tourist Trophy est plus difficile. Malgré un tour canon à 200,8 km/h, le plus rapide de tous les Dunlop, il ne peut mieux faire que 10e.

La première victoire le long de la montagne ne tarde pas à venir. Dès 2009, il ouvre le compteur en Supersport, avant de confirmer un an plus tard en Superstock. C’est l’une de ses particularités : Michael est fort partout, peu importe la catégorie.

En 2013, il réalise un exploit. En plus de remporter le Classic TT F1, il s’adjuge le Superstock, les deux courses Supersport ainsi que le Superbike. Il doit cependant laisser le Senior à son concurrent, le mythique John McGuinness.

S’en suivent d’autres victoires mémorables, repoussant parfois le record du tour, comme en 2016. Son niveau de performance a diminué avec les années, mais cela ne l’empêche pas de triompher en catégorie Lightweight en 2019, dernière édition en date.

 

Dunlop sur Honda 600CBR Fireblade, catégorie Superstock en 2013. Photo : Phil Long


Au total, vingt victoires sur l’île, soit le troisième meilleur total de l’histoire derrière Joey Dunlop et McGuinness. À 32 ans seulement, il peut toujours espérer rejoindre le très haut du panier. Son style spectaculaire, toujours à l’attaque, est étroitement lié à son caractère sanguin. En effet, ce dernier est également connu pour ses brouilles, en particulier avec les écuries.

Impossible de l’attacher à une marque très longtemps. Outre son équipe MD Racing Yamaha (ainsi qu’Honda TT Legends), il fit les belles heures de Tyco BMW, écurie de pointe ayant fait courir Guy Martin ou Peter Hickman. D’ailleurs, Michael n’hésite pas à enfourcher des vieilles machines, et pas pour trier les lentilles !

En 2017, il recrée l’exploit de Bob McIntyre, en roulant à 100 mph (soit 160 kmh) de moyenne au guidon d’une Gilera replica 1957, en habits d’époque s’il vous plaît ! Les marques d’un vrai passionné.

Michael est le seul qui reste. L’on voudrait lui dire d’arrêter, de s’occuper de sa famille, de ne pas jouer avec la vie. À quoi bon, la route coule dans ses veines, comme ses ancêtres.

 

Photo de couverture : Phil Long