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Dans cette nouvelle rubrique, nous n’allons pas directement évoquer les Grands Prix motos. À la place, nous allons plonger dans l’histoire de la plus prestigieuse course au monde. Le Tourist Trophy. La simple évocation de ce nom donne des frissons à certains passionnés. Petit rappel, pour les nouveaux : le « TT » est une course mythique, prenant place chaque année au moins de juin sur l’île de Man, une petite dépendance autonome située entre l’Angleterre et l’Irlande du Nord. Elle se déroule sur un circuit de plus de 60 km, tracé à même les routes, depuis 1907.

Dépeint comme un chien enragé par ses adversaires, Cameron Donald est un acteur majeur des courses sur route depuis plus de quinze ans. L’australien comptabilise deux victoires au Tourist Trophy, mais son histoire est bien plus importante que cela.

Né à Melbourne en 1977, Cameron s’oriente rapidement vers le dirt track, comme de nombreux Australiens à travers les âges. Quelques temps plus tard, les courses sur route lui tendent les bras, même s’il n’arrive pas à faire un trait sur les circuits.

Les pilotes routiers de la nouvelle génération excellent dans tous les domaines. Ainsi, en plus de remporter le Grand Prix de Macao 2001 en 600cc, il régale le gratin MotoGP lors d’une course d’exhibition à Phillip Island la même année, comptant pour le championnat supersport australien.

Un homme simple et sympathique. Photo : Mark Walcker

Cette dualité, Cameron l’entretient pendant plusieurs années et son nom résonne partout en Océanie. En 2003, c’est l’explosion, avec une nouvelle victoire à Macao, en plus d’une deuxième place dans le championnat asiatique de courses sur route.

Il franchit un cap en 2005 : Son inscription au Tourist Trophy est validé. Il faut savoir que sur l’île, l’expérience est clé et aucun nouveau venu n’a réussi à remporter une manche durant le week-end de fête. Ces jeunes loups, appelés « newcomers », se bagarrent âprement dans l’espoir de décrocher un bon guidon pour les années suivantes.

Donald rafle la mise. Il termine premier « newcomer » au Tourist Trophy 2005 mais aussi lors de la North West 200, avec pour meilleur résultat une 11e position. Un nouveau monstre est en train de naître.

À seulement 28 ans en 2006, il continue de progresser, pilotant les Honda de l’Uel Duncan Racing. L’«aussie» chasse toujours sa première victoire lors d’une grande course internationale; le TT 2007 est dans le viseur. Malheureusement, il se casse une clavicule lors de la North West 200 de la même année. Il devra patienter une année complète avant de pouvoir réaliser son rêve.

2008 lui réussit. Désormais signé chez Relentless Suzuki / TAS Racing Team, Cam’ remporte la course Superbike ainsi que la manche Superstock du Tourist Trophy. Il menait même le Senior TT, avant qu’une fuite d’huile vienne mettre fin à ses rêves de triplés. Une deuxième place le console quelque peu malgré tout.

Ces victoires sont importantes pour l’histoire : Notre héros devient le premier Australien du XXIe siècle à remporter l’une des cinq courses majeures, mais aussi le premier pilote Suzuki à triompher en quatre ans. Implacable.

Cameron Donald (à droite), peut tenir la comparaison avec les meilleurs de sa génération (Michael Dunlop, à gauche). Photo : agljones

Favori l’année suivante, il ne pourra se défendre. Après avoir battu le record du tour (131 mph / 210,8 km/h), il chute lourdement, se blessant de nouveau à l’épaule. En tant que participant régulier et habitué de la montagne, Cameron n’arrivera plus à s’imposer.

En 2014, son engagement avec Norton n’y fait rien. La légendaire marque britannique est de retour aux affaires; Elle présente une magnifique machine plus belle que performante. Approchant la quarantaine, Donald décida de mettre un terme à sa carrière sportive en 2016 et de se consacrer au métier de commentateur.

Un passionné malheureux en quelque sorte. Cameron Donald n’a pas eu la carrière que l’on attendait, mais n’en reste pas moins l’un des meilleurs Australiens de l’histoire du Tourist Trophy. Son palmarès est loin de refléter son cœur et sa vitesse de pointe, absolument ahurissante dans ses meilleurs jours.

 

Photo de couverture : Dave Johnson