Poursuivons le travail entamé hier et partons sur les traces de
la grande licence MotoGP.
Nous nous étions arrêtés à l’excellent MotoGP
4 (Namco, PS2, 2004), mais bien des surprises
restaient à venir.
Malheureusement, il s’agit du dernier opus produit par Namco sur
cette console. Certes, nous aurons bien un nouveau MotoGP
(2006) sur PSP, mais l’expérience n’est pas la même.
D’ailleurs, à l’époque, les critiques ne l’ont pas épargné.
Alors que THQ sort son dernier jeu à la physique
nauséeuse en 2007 (ne les essayez pas si vous avez le mal de mer),
le studio japonais Capcom reprend l’affaire
jusqu’en 2011. Si le premier (MotoGP ‘07) laissait
entrevoir un espoir, le changement radical ne convainc pas grand
monde, y compris les spécialistes. Il est toujours difficile de
passer derrière un monstre.
MotoGP ‘08, toujours sous l’égide Capcom et
développé par Milestone, est le premier à sortir
sur toutes les plateformes (PS2, PS3, Xbox 360, Windows et Wii)
mais une fois de plus, le compte n’est pas bon. L’intelligence
artificielle est sans doute l’une des plus débiles jamais créées,
et l’implantation des 125cc et
250cc n’y change strictement rien. Devant les
critiques, Capcom expédie deux jeux en quatre ans (MotoGP
09/10 et MotoGP 10/11 par Monumental
Games) avant de jeter l’éponge. Ces deux opus sont sans aucun doute
les pires de toute la série (selon l’auteur de cet article, mais
n’hésitez pas à en débattre en commentaires).
Pour reprendre l’affaire en 2013, Milestone est sur le
coup. Le studio italien possède une grande expérience de
la moto depuis très longtemps, et était détenteur de la licence
Superbike. Partant de zéro, le studio rend une très bonne copie
pour un retour. Le mode écran partagé est toujours aussi savoureux,
l’écran d’accueil plonge dans l’ambiance, mais le contenu est au
final un peu maigre.
Le problème, avec Milestone, est clair. Les prochains jeux
respecteront toujours une physique similaire, ne s’améliorant que
peu. Certes, une belle évolution graphique est à noter en 2015
(avec le passage à la PS4/Xbox One), mais rien de transcendant
comparé à nos amis sur quatre roues. En effet, les jeux
Formule 1 sont à des années lumières.
En 2016, Milestone déroge à la règle et rend un OVNI.
Valentino Rossi : The Game, proposant un tas
de modes de jeu, y compris du drift, du
dirt track ou des voitures RC en
contenu additionnel (?), ainsi qu’une rétrospective de la carrière
de « The Doctor ». A posteriori, il
s’agissait peut-être d’un jeu trop ambitieux, trop fourre tout.
Cependant, des idées géniales (différentes livrées uniques pour une
même moto) auraient méritées d’êtres approfondies.
MotoGP 17 s’affirme en subissant une modification
du gameplay et des graphismes, sans perdre la patte Milestone. Les
sensations manette en main le placent tout en haut de la liste,
malgré, une fois de plus, le manque criant de contenu. L’écran
partagé disparaît par la suite, ce qui est absolument
incompréhensible tant le jeu est (déjà)
pauvre.
Après deux opus très moyens, Milestone
se rattrape en 2020 avec une physique plus réaliste et
des graphismes novateurs, accompagnés d’un solide mode de
personnalisation (cependant inférieur à ce que Forza faisait en
2014). Rythmant le premier confinement, ce jeu était bon, mais,
comme les autres, manquait de choses à faire, notamment à cause du
mode « historique » trop court. Puis
2021, avec un opus plutôt apprécié par la communauté
mais empreint de défauts majeurs, souvent frustrant et répétitif
malgré l’addition des long laps.
Aujourd’hui, nous pouvons regretter l’absence d’un studio de
premier plan comme l’est Codemasters avec la F1.
Ceci dit, ne perdons pas espoir que Milestone mette les bouchées
double en 2022, même si attendre un produit excellent, fini et
jouable le jour de sortie (coucou MXGP 2020) n’est
sans doute pas réaliste.