À l’occasion de la fin de la décennie 2010, revenons ensemble sur les dix moments marquants nous ayant fait vibrer, pleurer ou rire. Ces dix moments peuvent être des tournants dans une saison, des transferts ou encore des batailles dantesques. Forcément, les moments des premières années de la décade passée marquent plus, car nous avons le recul pour mieux apprécier leur importance dans l’histoire. Ce dernier volet sera symboliquement consacré aux pilotes ayant mis fin à leurs carrières en tant que réguliers du championnat du monde.
Toutes les meilleurs choses ont une fin. Durant les dix dernières années, quatre pilotes de légende ont décidé de raccrocher le cuir.
Grand Prix de la Communauté valencienne 2011, circuit de Valence Ricardo Tormo. Un immense homme réalise ses derniers tours de course, et franchit la ligne avec sa Ducati frappée du n°58. Loris Capirossi, pilote professionnel depuis 1990, dit stop.
Ami de Marco Simoncelli, c’est en son honneur qu’il a tenu à troquer son mythique n°65 pour le n°58 que portait son regretté compatriote. Il faut dire que si la carrière de « Capirex » se termine si tard, c’est en partie grâce à sa précocité extrême : entré dans la ronde à 17 ans seulement, il prend tout de suite sa première couronne mondiale, et réalise même le doublé en 1991. Il devient alors le plus jeune champion du monde de l’histoire, et avec la manière.
Capirossi est un dur au mal, un hargneux. Très vite, il grimpe les échelons et arrive au niveau 500cc, sans succès. Il redescend en 250cc en 1998 pour y prendre la dernière couronne de sa carrière. Loris, c’était le pilotage avec le cœur, la classe et le style. Rappelez vous de ces explications légendaires le mêlant à Valentino Rossi et Max Biaggi au début des années 2000. C’est aussi le MotoGP populaire, qui parle à tout le monde, c’est l’Italie, c’est la démocratisation du sport. C’est l’âme de Ducati, c’est celui qui a rendu la Desmosedici compétitive et a pavé la voie pour Casey Stoner.
Ce dernier est d’ailleurs le deuxième pilote mythique à avoir pris sa retraite. Son parcours, déjà raconté est particulier. Il quitte le monde des Grands Prix à 27 ans, en ayant marre de la pression médiatique, et des blessures à répétition. Ainsi, il pourra se concentrer pleinement sur sa vie de famille.
Le troisième retraité n’est autre que Dani Pedrosa : intronisé MotoGP Legend, il est l’un des hommes qui ont marqué les années 2000 et 2010. Personne ne représente Honda mieux que lui. Triple champion du monde dans les petites catégories, le petit Espagnol ne réussit jamais à conquérir la couronne suprême, et termina vice-champion du monde à trois reprises.
Bien sûr, cela doit être on ne peut plus frustrant de voir trois de ses coéquipiers être titrés, sans pouvoir en faire de même. Mais est-ce le plus important ? Dani Pedrosa est respecté par l’entièreté du paddock, et ce pour son comportement exemplaire.
D’ailleurs, ce dernier devait, il y a quelques années, faire face à de nombreux détracteurs. Il lui était reproché d’être antipathique ou peu souriant ; une image que ‘Dani’ a réussi à modifier au fil des années, et que cela faisait plaisir de le voir sourire.
Pedrosa, c’est cette chaleur, c’est ce réconfort dont pouvaient bénéficier tous les pilotes en bataille. Jamais il n’allait vous manquer de respect, au contraire, une joute avec l’Espagnol vous honorait. Jorge Lorenzo, son meilleur ennemi, peut le confirmer. Les plus anciens nous parlaient de Spencer, Roberts, Cecotto, Sarron… Nous parlerons de Pedrosa.
Il symbolise la domination espagnole, Honda Repsol et la malchance qui rend la légende tellement belle. Encore aujourd’hui, ce passionné essaye d’aider les officiels KTM à progresser, ces derniers étant unanimes quand à l’apport de l’Espagnol.
Tout cela nous mène à la fin de ce volet, et de ces dix moments. Comme vous l’aurez deviné, il s’agit de Jorge Lorenzo. On peut l’aimer, on peut le détester, mais « Por Fuera » reste un pilote à part dans toute l’histoire des Grands Prix. Quand tout marchait, il pilotait à la perfection. Personne ne pouvait rivaliser. Un style de pilotage inédit, jamais vu à son arrivée en 2008, et que personne n’a su copier en 11 ans de carrière.
L’émotion fut grande quand ce dernier annonça sa retraite, même si sa vilaine blessure datant du Grand Prix des Pays-Bas ne laissait pas présager d’autres issues. Comme pour Pedrosa, c’est une partie de nos souvenirs qui s’envolent. À ce jour, il est la seule personne pouvant se targuer d’avoir battu Rossi, Stoner, Márquez et Pedrosa au top de leur forme.
Impossible donc, de le décrire en si peu de caractères, tout comme d’autres légendes d’ailleurs. Ces héros pèsent trop dans notre mémoire, pour pouvoir constituer tirer quelques accomplissements ici et là.
Mais ne vous inquiétez pas, nous auront l’occasion d’y revenir plus en détail. C’est ainsi que cette rétrospective se clôture, en espérant que ce travail ait réveillé de beaux souvenirs. Rendez-vous en 2030, pour, on l’espère, revenir sur dix années magiques.
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