La première épreuve catalane de l’histoire de ZF Grand Prix s’est disputée ce week-end sur le tracé espagnol d’Alcarràs près de Lérida à l’Ouest de Barcelone. Plus de 50 pilotes dans les différentes catégories avaient fait le déplacement, dont 8 en PW50 et 11 en ZFM150/Mini en présence de Johann Zarco et de Laurent Fellon pour la ZF Grand Prix School. C’était la première course de la saison et également la première en Espagne pour la majorité des jeunes pilotes. Les points enregistrés à Alcarràs seront pris en compte dans les deux Coupes (France et Catalane).
Laurent Fellon, pourquoi et comment les jeunes de l’école ZF Grand Prix sont-ils partis courir en Championnat de Catalogne le week-end dernier ?
« Déjà pour leur montrer ce qui existe au-delà de nos frontières. Ensuite parce qu’il faut savoir que le niveau catalan est très élevé. C’est de là que viennent Marc Marquez et les frères Espargaro, entre autres. Et c’était surtout pour leur montrer la passion de la moto qu’ont ces gens. En France on la perd un peu, et en Catalogne on voit que les gens sont vraiment passionnés. Ils n’ont pas plus de sous que nous, mais ils ont vraiment la passion. Tous les Français qui sont venus à cette course ont été agréablement surpris de voir qu’ils aiment vraiment la course.
Il s’agissait simplement d’un championnat régional comme il y en a beaucoup en Espagne, comme par exemple en Andalousie ?
« Oui, il y a plusieurs régions en Espagne, dont la Catalogne autour de Barcelone où il y a un mini-championnat avec huit courses. ZF Grand Prix va participer à ces huit épreuves.
Est-ce que le voyage n’est pas un peu cher pour des jeunes ?
« Si on rentre dans cette considération, on ne fait pas de course de motos. La course de motos, c’est cher. Les Coupes PW50 et ZFM150 qu’on organise ne sont pas onéreuses. Rester à la maison ou jouer au football ne coûte pas cher, il faut savoir ce qu’on veut dans la vie.
Comment les jeunes ont-ils apprécié ce week-end ?
« Ils se sont régalés. Ils ont pris du plaisir. La Fédération catalane a bien apprécié la venue des Français dans son championnat. Dans peu de temps, je pense que de jeunes Catalans vont venir disputer les Coupes PW50 et ZFM150. Je voudrais remercier nos partenaires parce que c’est grâce à eux qu’on a pu en arriver là. C’est avant tout une histoire de passion, plutôt que de sous. Il y a des années, à l’époque du Continental Circus, les pilotes chargeaient les motos sur la remorque ou dans la camionnette et ils partaient courir, parce qu’ils aimaient vraiment la moto. Notre but est de donner une belle image de la moto et que la passion renaisse.
« Les jeunes pilotes qui sont venus ont été heureux et nous ont remercié de les avoir emmenés. Johann a bien tenu son rôle de professeur, et merci aussi à ma femme Andrea qui a fait tout le travail en amont. Si on arrive à donner un assez bon niveau aux gamins pour qu’ils puissent courir, ce sera fabuleux.
Ça ne pèse pas un peu sur Johann, qui a en plus son programme MotoGP cette année ?
« Pour le MotoGP il faut s’entraîner, et quand on est arrivés avec les élèves de l’école, il y avait Jorge Lorenzo qui s’entraînait. Johann a roulé le jeudi et le vendredi en Supermotard. Le rôle de Johann d’éduquer des enfants est une bonne approche. Avant dans la semaine Johann a roulé sur la piste de Lerida, où il y avait aussi Marc Marquez. Lorenzo et lui se sont entraînés, sur la piste, en motocross et en dirt track. Ce sont des références.
« Est-ce que c’est fatigant ? Est-ce que ça coûte cher ? Il faut arrêter avec ça et ne pas avoir une mentalité d’assisté. Quand les parents des élèves de l’école ont vu les Espagnols, ils ont vu qu’ils avaient les même problèmes que nous : la crise, les sous, donc il nous faut ouvrir les portes, ouvrir les yeux et qu’on fasse revivre la passion de la moto. »