Après avoir débattu des « problèmes » liés aux nouvelles
règlementations, nous devons tout de même rendre hommage à
notre sport. En effet, dans sa forme actuelle, même de fervents
nostalgiques ne peuvent rester insensibles au spectacle proposé ces
dernières années.
Le MotoGP est un sport fantastique. Ainsi, tous
les sujets ne pourront être abordés dans ce seul épisode. Quatre
points précis, pas nécessairement les plus discutés
habituellement, ont été choisis. N’hésitez pas à nous
faire part de vos idées en commentaires ! Tous seront lus
et débattus avec passion. Cela va sans dire, mais chaque
discipline (WSBK, EWC, SX, MX…) a ses points forts
et un classement ne serait pas pertinent.
I) Une diversité
impressionnante
Rares sont les championnats majeurs à pouvoir se targuer d’une
telle diversité. Six constructeurs de renom qui, en plus de cela,
peuvent tous jouer le podium. C’est une chance inouïe, bien que
cela n’ait pas toujours été le cas dans l’histoire. La période
2016-2021 est particulièrement faste à ce
niveau.
Une diversité qui s’exprime au niveau du carburant, des châssis,
mais aussi des architectures moteur. Ainsi, les sons sont marqués
et identifiables. Nous pouvons juste regretter le monopole
Brembo au niveau des freins mais ceci est un
détail. Quand l’on compare à la Formule 1 (le
pendant du MotoGP sur quatre roues), c’est le jour
et la nuit.
La DORNA laisse une grande liberté au niveau de la
conception des châssis ainsi que de l’aérodynamique, ce qui est une
très bonne chose.
II) Un renouvellement de
pilotes important.
Sur ce point, le MotoGP bat tous les sports. Le niveau des jeunes
est ahurissant. Marc Márquez, à son arrivée en
2013, était considéré comme un OVNI en raison de
son style de pilotage particulier mais aussi de sa précocité (20
ans à l’époque). Aujourd’hui, il est le plus vieux de tous les
prétendants à la victoire chaque weekend.
Cette génération dorée, bientôt renforcée par Raúl
Fernández, Remy Gardner et d’autres, ne
cesse de progresser. En Moto3, c’est encore plus
impressionnant. Pour retrouver des grilles aussi compétitives et
jeunes, il faut remonter au début des années 2000 en 125cc. Entre
le génial Pedro Acosta, le fougueux Deniz
Öncü et le prometteur Sergio García,
l’avenir est entre de bonnes mains.
Autre fait notable mais rarement mentionné : Le
renouvellement générationnel. Sur la grille
Formule 1, on retrouve énormément de noms des années 1990-2000.
Verstappen, Räikkönen,
Schumacher, Alonso, Sainz
Jr sans même compter Vettel et
Hamilton qui sont toujours des pilotes en vue
malgré leur âge.
Ce n’est pas le cas en MotoGP. Le plateau est
toujours frais, rempli de personnalités nouvelles, rompant avec le
passé. Ceci garantit la pérennité d’un championnat et représente
une vraie force sportive, commerciale et télévisuelle.
III) Un format
imbattable
Les weekends de Grands Prix sont tout simplement parfaitement
agencés. Les courses de 45 minutes sont rarement ennuyeuses et
laissent place à l’attaque, au suspens. Le système
flag-to-flag (popularisé à partir de 2013 bien que
plus ancien) est une très bonne idée, qui met sans doute les nerfs
des pilotes à dure épreuve.
La révolution des qualifications en deux parties (Q1/Q2 à
partir de 2013) va dans ce sens et nous tient en haleine
pendant 30 minutes intenses. Une seule course par manche
est suffisante pour la lisibilité du championnat, qui
compte d’ores et déjà une vingtaine de rendez-vous (en temps
normal).
IV) Le rapport de l’homme à la
machine
Avec le WRC, le MotoGP est le
sport où l’homme est le moins dépendant de sa monture. En effet, la
dimension technologique est certes importante, mais pas invasive.
Les pilotes gardent une grande liberté et leur part dans la
performance est plus importante qu’en Formule 1 ou
en WEC par exemple (des sports dits « de
marques », comprenez « d’ingénieurs
»).
Ne vous-y trompez pas : Ce phénomène est inhérent aux sports motos
(de tradition, sans doute) et pas qu’au
championnat MotoGP exclusivement. Mais cette dimension
mérite une mention malgré tout.
Bien entendu, ces quelques points n’incluent pas de notions plus
évidentes comme le spectacle en piste, ou l’importante personnalité
de certains, souvent plus affirmée que dans les autres sports
mécaniques
C’est tout pour aujourd’hui ! Rendez-vous la semaine
prochaine pour d’autres aventures !
Photo de couverture : Michelin Motorsport