Ce premier jour du Grand Prix de France n’aura pas été seulement marqué par la domination d’un Lorenzo qui a découpé la concurrence. Il a aussi exacerbé le débat sur des ailerons qui sont apparus encore un peu plus proéminents sur les Ducati officielles. De quoi exaspérer un Dani Pedrosa farouche opposant à l’accessoire depuis l’entame de cette saison.
La condition de temps a son importance car les ailettes chez les Desmosedici ne datent pas d’aujourd’hui. Cependant, il est vrai que l’on a franchi un cap et la raillerie de la concurrence au début s’est mue en réel intérêt au point que tous les constructeurs se sont maintenant lancés dans cette voie aérodynamique.
Ducati, pour avoir défriché le terrain, semble à l’aise sur un sujet que les autres abordent. Ce qui laisse planer le doute sur les arguments de cette même concurrence à les voir biffer des carénages. Les raisons avancées sont d’ordre économique, puisque les études en soufflerie vont se multiplier, et concernent aussi la sécurité en cas de choc ou de prise de l’aspiration synonyme, à présent, de fortes turbulences. Autant d’arguments écartés d’un revers de main par les rouges qui ont une défense de fer : non seulement les ailerons ne sont pas dangereux, mais, en plus, en empêchant la moto de cabrer autant que possible, ils contribuent à renforcer la sécurité.
On en est là et les protagonistes se regardent en chiens de faïence sur l’item. Mais Dani Pedrosa lui, n’en démord pas. Premier le matin sans artifices sur sa RC213V et huitième l’après-midi, il déclare : « je ne les aime pas car c’est une question de sécurité. Le pilote, en général est exposé. Alors, d’un côté on fait des recommandations pour enlever l’herbe artificielle, aménager les bacs à graviers, multiplier les structures gonflables et puis de l’autre, on accepte ces sortes de couteaux sur les motos. Cela n’a pas de sens. On améliore d’un côté et on détruit de l’autre ». Pedrosa, cette année, n’a décidément pas sa langue dans sa poche.
