Chez les rouges, on va se demander si on n’est pas chat noir à force ramener des résultats blancs. Personne ne doute du potentiel de la GP Desmo 16 qui confirme sa vélocité lors des séances d’essais. Mais une fois la course lancée, les ennuis commencent, quand ce n’est pas le suicide collectif sur la piste. Au bilan, après cinq rendez-vous, les intérêts des Desmosedici sont gérés par Hector Barberá et son antique GP14.2 alors que les pilotes officiels se retrouvent au général sous la menace de leurs homologues de chez Aprilia.
Le résultat de trois abandons regrettés tant par Iannone que Dovizioso, ce dernier cumulant les malheurs puisque ses retraits ont été consécutifs et dus à deux accrochages et un souci mécanique. En France, pour une fois, c’était de sa faute, ce qu’il reconnait volontiers : « je suis entré dans le virage avec seulement deux degrés d’angle de plus que lors du tour précédent, soit 47 au lieu de 45. Ce n’est pas beaucoup, mais suffisant pour tomber. Avec ces pneus, c’est ainsi, il suffit de dépasser juste un peu la limite pour se retrouver par terre. Marc Márquez et moi donnions le maximum pour rester au contact de Valentino et c’est arrivé ».
Si Dovi s’était mis en tête de coller au Doctor, Iannone, lui, s’était mis en tête dès le départ d’aller chercher le vainqueur du jour, Jorge Lorenzo. Une ambition différente qui a amené à une prestation plus courte : « je sais que vous pensez que je suis tombé parce-que j’attaquais trop » corrige tout de suite le cadet des Andrea. « Mais ce n’était pas le cas et les données le prouvent. Je gagner sur Jorge lors des accélérations et lui maintenait l’écart dans les virages. Je ne m’attendais pas à perdre l’avant. Je ne forçais pas sur les freins, et lors des essais, j’étais plus agressif, sans jamais tomber ». On rappellera que sa chute lors des qualifications est due à une fuite de la pompe à eau, mal qui avait frappé Dovi à Jerez.
Alors ? Dépité, Gigi Dall’Igna dit que se maintenir en tête relève aujourd’hui du pari. Mais Dovizioso, lui se veut plus pragmatique : « nous avons une bonne base, nous sommes rapides mais il nous est difficile de garder le rythme. Nous sommes obligés d’être agressifs en course et ça pose un problème au pneu arrière. Il nous faudrait peut-être tenter une autre voie, ne plus penser seulement au chrono, mais à la régularité. Ce sont toujours les mêmes qui sont devant nous et il doit y avoir une raison. Ils sont fluides dans leur manière de piloter, ils sont rapides sans être au maximum ».
Dovi poursuit : «nous avons besoin d’améliorer certaines caractéristiques de notre moto. Ce n’est pas forcément une question de réglages, les points concernés ne sont pas si nombreux et nous avons été malchanceux durant trois Grands Prix. La chose essentielle est de savoir si nous sommes tous sur la même longueur d’onde ». Un calage qui devra se faire avant le prochain Grand Prix d’Italie dans deux semaines où il serait impensable de voir des Ducati officielles revenir une fois encore bredouilles. Ce qui serait une fois de trop. Andrea Iannone est dixième au championnat avec 25 points et Andrea Dovizioso suit avec 23 unités.