La conférence de presse tenue à l’issue du Grand Prix de France au Mans a réuni Marc Márquez, Andrea Dovizioso et Danilo Petrucci.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les propos bruts de Danilo Petrucci, sans la moindre interprétation journalistique.
Danilo Petrucci : « aujourd’hui, cela été très belle bagarre. Au début, j’étais là, avec Marc, car, bien sûr, s’il contrôlait la course, je ne voulais pas le laisser partir. Mais finalement, j’ai commis une grosse erreur au virage 8 et j’ai perdu 2 positions pour me retrouver 5e. J’ai essayé de remonter mais j’ai commis une nouvelle grosse erreur au 5e ou 6e tour. Je me suis retrouvé 6e, très loin des leaders, et je me suis dit « non… comme toujours ! Mais pas aujourd’hui ! ». J’ai commencé à attaquer, attaquer, et c’était bien. Vers la fin, j’ai eu une bonne bagarre avec Andrea. Il était mieux que moi en accélération ce qui lui permettait d’être un peu devant au moment de freiner. Mais finalement, c’est un très bon résultat pour notre équipe. Assurément, Marc a fait son travail et était assez loin, mais comme Andrea l’a dit, nous devons conserver les bonnes choses et essayer de rester concentrés lors des prochaines courses qui seront importantes pour nous, et pas seulement les prochaines. Bien sûr, nous devons travailler sur la moto car je pense nous pouvons nous bagarrer, mais pour battre Marc vous devez être très très rapide (rires). Vous devez être à 100 % au bon endroit au bon moment. Nous verrons bien ».
Vous vous êtes battu avec Marc, Andrea et avec Jack, les deux derniers sur Ducati. Est-ce une pression supplémentaire ?
« Il y a toujours de la pression quand vous essayez de doubler Marc. Vous savez que Marc essaiera toujours de vous redoubler. Il a fait un beau travail en essayant de me repasser à l’extérieur et j’étais un peu inquiet car j’avais vu beaucoup de chutes en Moto2 et Moto3. Avec Andrea, j’ai tout donné mais je ne voulais pas refaire ce qui s’est passé en Argentine il y a quelques années (rires). Donc j’ai dit « OK, j’essaie là où je suis sûr » mais comme je l’ai dit, j’ai commis deux grosses erreurs et j’ai dû remonter pendant longtemps. J’ai beaucoup attaqué vers le milieu de la course car j’étais très très loin. Et finalement, j’ai été content de mon rythme, avec rien à regretter et des bagarres très propres avec Marc, Jack et Andrea. Je suis très heureux d’avoir ce feeling ».
Nous avons vu que votre moto était un peu abîmée du côté droit. Que s’est-il passé ?
« Oui, ma moto était abîmée du côté droit, mais j’ai touché Marc alors qu’il était à gauche. Donc quand j’étais sur le podium, j’ai commencé à me demander de quel pilote il s’agissait (rires). Peut-être était-ce Pol Espargaró car par moment il y avait beaucoup de pilotes devant moi et j’ai commencé à les doubler. Alors peut-être que oui, il s’agissait de Pol Espargaró. J’ai perdu un aileron et fort heureusement, il ne s’agissait pas d’un gros dommage et cela n’a pas changé grand-chose. Mais mon dos est toujours abîmé après la course (rires). J’ai toujours le cuir ou la moto qui a touché quelqu’un. J’espère que Pol n’a pas souffert de ce contact ».
Vous avez doublé Marc et Valentino entre les virages 1 et 2. Cela veut-il dire que vous avez trouvé quelque chose avec Ducati concernant les virages ?
« Je pense que j’avais un bon feeling avec cette moto dans les virages très rapides. Je me sentais très bien en entrée de virage, mais le problème est au milieu et à l’accélération. Par exemple, Dovi était meilleur que moi en accélération et c’était un problème car je n’étais pas en mesure de le doubler sur les autres parties du circuit. Donc j’ai essayé à cet endroit car c’est un virage très rapide et vous pouvez couper la trajectoire à gauche et freiner fort. J’ai fait la même chose avec Marc mais il a été très bon pour me repasser à l’extérieur. Sincèrement, je ne sais pas, c’est une question de feeling : nous parlons toujours de la moto mais nous ne parlons jamais du style de pilotage de chaque pilote ».
Après ce podium, le premier pour le team Ducati Factory, avez-vous plus de poids sur vos épaules ?
« Non. Depuis 2017, les gens me mettent de la pression à cause de la situation. Il y a 2 ans, c’était avec Lorenzo et l’année dernière c’était la même chose. J’ai toujours beaucoup de pression et pour le moment je ne gagne rien (rires), donc je n’imagine même pas si je gagne quelque chose à jour ! Mais les gens aiment toujours beaucoup me critiquer. Je ne les écoute simplement pas et ne m’en soucie pas. Et concernant cela, je dois dire un grand merci à Andrea qui m’a parlé après Austin et m’a dit de ne pas me préoccuper, de forcer sur mes points faibles et de trouver le moyen de m’amuser avec ce que je fais. Cela m’a beaucoup aidé après Austin et ce podium est également une partie du gros travail que nous avons fait avec Andrea cet hiver et jusqu’à maintenant. Mais ce poids sur moi, c’est peut-être parce que je pèse beaucoup que je l’ai toujours sur mes épaules (rires) ».
Classement du Grand Prix de France MotoGP 2019 au Mans :
Crédit classement : MotoGP.com