Avertissement :
Contrairement à l’immense majorité des articles de notre site, cette nouvelle rubrique ne reporte pas seulement des informations, elle laisse une certaine liberté, voire une liberté certaine, aux pensées de son auteur habitué du monde littéraire qui publiera sous le pseudo de Vernon Stoner.
Ici, on relate, bien sûr, mais on extrapole aussi, on suppute, on échafaude, bref, on discute et on échange !
Vous avez le droit de répondre en commentaire, de corriger, de clamer votre indignation, ou, au pire, si cela vous engendre vraiment des aigreurs d’estomac, de changer de rubrique…
Vous êtes toujours là ? Petits curieux, va… Allez, gaaazzzz !
#SIC58
Il est des passions viscérales, si profondément ancrées en nous, qu’elles nous poussent à prendre tous les risques afin de les assouvir. Lequel d’entre vous, chers frangins et frangines motards, n’a jamais eu d’accident, de grosses frayeurs, de graves blessures, ou encore perdu un être cher, et n’a pas pour autant lâché la moto ? C’est au-delà de ce que la raison peut admettre, à tel point que quiconque n’ayant pas cette addiction chevillée au corps ne peut ne serait-ce qu’aborder notre façon de vivre. Il n’y a pas plus antinomique comme philosophie en comparaison de ce que le mode de vie moderne nous inculque. Le sujet n’est pas agréable et je ne vais pas m’étendre plus avant dessus. Ce n’est pas adopter la politique de l’autruche, au contraire. Il s’agit de pudeur respectueuse, et peut-être aussi d’une once de superstition…
J’aborde ce thème douloureux car, aujourd’hui, c’est l’anniversaire d’un grand pilote que tout le monde regrette, Marco Simoncelli, et j’ai envie de lui rendre ce modeste hommage en rappelant quelques éléments de son parcours.
Marco Simoncelli est né le 20 janvier 1987 à Cattolica qui se trouve dans la province de Rimini en Italie. C’est encore l’ère bénie des moteurs deux-temps, et il débute dans le championnat 125cc en 2002 au guidon d’une Aprilia chez Matteoni Racing. Cette première année est difficile, et il termine 33e au général. Son travail et son talent le pousseront jusqu’à la 5e place pour sa dernière saison dans la petite catégorie en 2005. Le bilan 125cc reste cependant mitigé avec seulement deux victoires à son actif (2004 & 2005).
Il confirme dès son arrivée en 250cc chez Gilera, avec un Top 10 en 2006 et 2007. La saison 2008 démarre très mal avec deux abandons lors des deux premières manches, mais le jeune Italien fait preuve d’un moral d’acier et il remporte 6 courses, agrémentées de 6 podiums. Il est sacré champion du monde avec 281 points.
Malgré 6 victoires la saison suivante, il ne parvient pas à conserver son titre. Il fait également une pige pour Aprilia lors de la 12e manche du WSBK à Imola où il monte sur la 3e marche du podium lors de la seconde course, après un abandon dans la première manche.
2010 voit son accession en MotoGP chez Honda Gresini Racing. Le team y croit tellement que celui que l’on surnomme SIC58 dispose d’une machine d’usine, chose rare dans les écuries satellites de cette époque. Sa 8e place d’emblée au terme de la saison confirme son haut potentiel. En 2011, il poursuit sa progression et atteint la 6e place du général au bout de 16 courses, avec 2 pole, et 2 podiums (3e à Brno, 2e à Phillip Island). Son charisme hors norme et sa bonne humeur en font une figure incontournable du paddock, et nombreux sont ceux à lui prédire un avenir radieux.
Tous ceux qui suivaient les GP à ce moment là se rappellent sans doute ce funeste jour du 23 octobre 2011. Dans le second tour du Grand Prix de Sepang en Malaisie, Marco Simoncelli chute. Il est heurté par Colin Edwards (Yamaha Tech 3), puis, comble du sort, par son parrain de cœur, Valentino Rossi (Ducati). Le choc est si violent que son casque est arraché. La course est interrompue, avant d’être annulée par Carmelo Ezpeleta. Marco Simoncelli succombe à ses blessures à 16H56 (heure locale). Il avait 24 ans. Il est le second pilote, après le Japonais Daijiro Kato (2003), a trouvé la mort dans la catégorie MotoGP.
De multiples hommages lui sont rendus par le monde de la compétition moto puis, en septembre 2016, la Dorna annonce le retrait officiel des Grand Prix du numéro 58. Son père, Paolo Simoncelli, fonde l’écurie Sic 58 Squadra Corse en 2013 . Il déclarera : « Le team SIC58 a été créé pour ne pas mourir ».
SIC58 serait-il devenu champion MotoGP? Nous ne le saurons hélas jamais, mais son souvenir continuera de flotter sur les paddocks du monde entier, rappelant à chacun que notre sport est unique. RIP Marco
Dédicacé à tous les motards partis trop tôt.
Vernon