« La course n’a pas été si difficile pour moi, car mon team avait fait un excellent travail. »
De qui peut bien être cette phrase, prononcée dimanche à Termas de Rio Hondo?
Visiblement, un pilote qui n’a connu aucune difficulté, que ce
soit à rouler sur une piste piégeuse, ou à maîtriser ses
adversaires…
Hum…
Marc Marquez?
Non, le champion espagnol a certes bien maîtrisé ses adversaires,
et terminé avec une confortable avance de 7 secondes sur Valentino
Rossi, mais ce n’est pas lui.
Johann Zarco?
Non, là, l’avance était de 1,3 seconde, et le pilote français a dû
sérieusement se cracher dans les mains pour la construire, avec le
très fougueux trio Lowes-Folger-Morbidelli à ses trousses!
Alors?
« Pawi? Khairul Idham Pawi? Mais Polo, c’est qui, lui? »
Lui, c’est « Super KIP » (surnom basé sur les initiales de son nom complet), un jeune pilote malaisien de 17 ans qui vient de participer à son deuxième Grand Prix. Donc, un Rookie, débarqué en Europe l’année dernière.
Et, non, il n’a pas trouvé cela très difficile, et a donc décidé de laisser à plus de 26 secondes (oui, vingt-six) les Navarro, Binder, Antonelli et autre Quartararo!
Bon, il a bien fallu faire un minimum attention, quand il a commencé à prendre un tour d’avance à Petrarca et autre Spiranelli, mais ça ne l’a pas ému plus que ça, tout comme une piste mouillée et piégeuse à souhait ne l’a pas ému, alors qu’il était en pneus slicks, comme presque tous ses petits camarades.
Reconnaissons-le, personne ne comprend réellement comment il a
fait, que ce soit à la rédaction, ou dans la presse
internationale.
Et ce n’est pas son communiqué de presse qui va nous apprendre
grand-chose à ce sujet: « je suis très heureux d’avoir
gagné aujourd’hui dans ces conditions difficiles, mais a course n’a
pas été si difficile pour moi, car mon team avait fait un excellent
travail. Durant la course, j’ai fait de mon mieux pour faire des
chronos réguliers et m’échapper par rapport aux autres pilotes. Je
voudrais partager cette victoire avec chacun de ceux qui m’ont
toujours soutenu. »
Ce n’est pas non plus son passé pourtant prometteur (6ème d’un CEV remporté par Nicolo Bulega, 2ème à ses deuxième et troisième courses) qui pourrait expliquer le spectacle incroyable auquel nous avons assisté, quelque peu incrédules, dimanche dernier, ni même ses débuts en courses de scooters ou ses entraînements intensifs en Honda 600 CBR sur des pistes de karting…
Alors, ne croyant pas à de la sorcellerie ou autre manipulation génétique, nous vous faisons ici solennellement une promesse; nous ferons tout notre possible pour l’interviewer et découvrir quel est le secret de ce petit bonhomme qui, hier, a donné une extraordinaire leçon de talent et d’adresse à tout le plateau des Moto3, en apportant au passage sa première victoire en Grand Prix à la Malaisie.
Ce n’est sans doute pas la dernière et on peut aisément imaginer que tout un peuple sera derrière son idole à Sepang…
Chapeau et merci, Khairul Idham Pawi; c’était juste magnifique!