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KTM

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe : KTM, le géant autrichien de la moto, a déposé le bilan. Cette faillite met en lumière les difficultés de l’industrie du secteur et soulève de nombreuses questions sur l’avenir de l’emploi et de l’économie dans la région concernée, mais aussi sur le comment on a pu en arriver là en si peu de temps alors que, jusque-là, les dirigeants de la marque orange clamaient à qui voulait l’entendre que tous les indicateurs étaient au vert.

Le géant autrichien de la moto, KTM, se retrouve au cœur d’une crise sans précédent. La demande d’ouverture d’une procédure d’insolvabilité, déposée le 29 novembre, a jeté un froid sur l’industrie moto mondiale. Avec une dette colossale de près de 2,9 milliards d’euros, l’entreprise se retrouve au bord du gouffre.

KTM AG, le plus grand constructeur de motos en Europe, a officiellement déposé une demande de procédure d’insolvabilité sous administration autonome. Cette situation critique affecte également ses filiales KTM Components GmbH et KTM Forschungs und Entwicklungs GmbH, mettant en péril l’emploi de plus de 3 600 travailleurs.

Selon l’Association des créanciers alpins (AKV), KTM AG doit à elle seule 1,8 milliard d’euros, dont 1,3 milliard aux banques, 365 millions aux fournisseurs et 40 millions en salaires impayés. Ces chiffres témoignent d’un effondrement financier rapide et inattendu, malgré des perspectives initialement favorables. Le ministre autrichien de l’Économie, Martin Kocher, a demandé des explications : « comment une situation de bénéfices favorables a-t-elle pu conduire si rapidement à une restructuration ? »

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« Il faut une analyse complète de ce qui s’est passé »

Près de 500 suppressions de postes supplémentaires sont prévues d’ici fin 2024, s’ajoutant à des centaines déjà actées cette année. La production sera suspendue en janvier et février 2025, et les salaires restants pour novembre et les primes de Noël seront couverts par le fonds d’insolvabilité, ce qui pourrait prendre plusieurs mois.

Thomas Stelzer, gouverneur de Haute-Autriche, a exprimé la volonté de soutenir les employés tout en reconnaissant les contraintes juridiques : « nous faisons tout notre possible pour sauver l’usine et les emplois. Cependant, les lois européennes sur les aides d’État et le droit de l’insolvabilité excluent toute responsabilité directe. »

La fermeture potentielle de KTM aurait un impact économique profond sur la Haute-Autriche. Selon l’Agence de l’emploi (AMS), chaque emploi dans l’industrie génère deux postes supplémentaires dans la région. Iris Schmidt, présidente de l’AMS, a déclaré : « les moyens de subsistance des employés doivent être assurés. Nous nous préparons à intervenir si nécessaire. »

KTM a 90 jours pour proposer un plan de restructuration en collaboration avec ses créanciers. Cependant, les défis sont immenses : sécuriser les emplois, relancer la production et regagner la confiance dans un contexte économique et politique tendu. Martin Kocher a souligné sur Speedweek la nécessité d’un plan d’avenir clair : « il faut une analyse complète de ce qui s’est passé et des solutions pour un redressement durable. »

Face à cette crise, KTM et la région de Haute-Autriche espèrent éviter une spirale descendante et préserver leur statut de moteurs économiques européens.

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