Qualifié dix-septième et classé dix-neuvième et dernier sous le drapeau à damiers… Ce n’est rien de dire que cette édition du Grand Prix d’Espagne à Jerez ne restera pas dans les mémoires d’un Scott Redding bien loin d’un niveau espéré avec une Ducati GP15. Victime de l’éclatement de son pneu arrière en Argentine, le pilote Pramac a roulé la peur au ventre en Andalousie, constamment inquiet au sujet de la tenue de sa gomme postérieure.
Il faut dire que l’équipier d’un Petrucci convalescent qui fera son retour lors de la prochaine échéance au Mans a souffert, comme ses homologues, d’un pneu arrière qui patinait beaucoup, y compris dans la ligne droite. Mais la conjoncture a été mal vécue par celui qui a échappé de peu au gros accident du côté de Termas de Rio Hondo : « j’avais choisi la gomme la plus tendre et ce n’était pas un mauvais choix. Mais le pneu a commencé à partir littéralement en lambeau. Je ne devrais sans doute pas dire ça, mais c’est la vérité et ça me coûte encore une course ».
« J’ai senti que quelque chose n’allait pas et je n’ai pas attaqué pour ne pas vivre la même chose qu’en Argentine » a insisté le Britannique qui a été jusqu’à deux secondes plus lent au tour que le vainqueur Valentino Rossi. « Des morceaux de gomme s’arrachaient du pneu. Il faut qu’on trouve la solution ou qu’ils trouvent la solution car ça va de pire en pire. Pour être très franc, je suis très inquiet. Mon pneu n’aurait pas tenu cinq tours de plus. Je ne blâme personne mais on ne peut rien faire. Il faut faire le point avec Ducati et Michelin et décider d’une sortie de crise pour aller de l’avant ».
Des propos qui ne laissent personne insensibles. C’est à la suite de l’incident dont a été victime Redding en Argentine, et qui faisait suite à celui de Baz lors des tests de Sepang, que Michelin a rigidifié ses pneus. On notera que la conjoncture touche deux Ducati privées et deux pilotes d’un fort beau gabarit. Alors, qu’en dit Michelin ? Rien ! « L’usure du pneu de Scott n’était pas plus prononcée que celui de Márquez à Austin » commente le manufacturier sur crash.net. « Il n’y a eu à Jerez aucun problème de sécurité avec un tel pneu tendre sollicité pendant 27 tours sur une piste chauffée à 40°. »
« Pour ce qui du patinage en ligne droite, ce dont a aussi parlé Jorge Lorenzo, il faut prendre en compte tous les paramètres dont l’état d’une piste moins adhérente pendant la course ainsi que l’augmentation de la température. Mais c’est une expérience dont nous tirerons les leçons ». Et Michelin ajoute : « ce qui est positif, c’est que nous avons amené cinq types de pneus différents à Jerez, que tous les cinq ont été utilisés dans de nombreuses combinaisons et que l’on ne déplore qu’une chute, celle d’Álvaro Bautista. Si vous comparez avec ce qui s’est passé en Moto3 et surtout en Moto2, ce sont des indications qui montrent bien comment les pneus fonctionnent ».
On rappellera que les pneumatiques des catégories intermédiaires viennent de chez Dunlop. Quant à Scott Redding, il ne lui reste plus qu’à suivre le conseil donné en son temps par Ducati à Marco Melandri…