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Chez KTM Factory, le vendredi, il n’y a pas de communiqué de presse. C’est le seul team usine à avoir adopté cette politique, mais c’est comme ça.

Pour avoir quelques retours des pilotes officiels, pas donc d’autres solutions que de se contenter des mini-vidéo diffusées ici ou là, ou d’être sur place et enregistrer les propos des titulaires de Mattighofen.

Voici donc ceux de Johann Zarco, après une journée bien mouvementée qui a vu le pilote français chuter à 2 reprises, une fois ce matin, une fois cet après-midi, alors qu’il cherchait à valider et tirer le maximum du nouveau châssis déjà essayé lors du test privé au Mans.

Mais une fois les moments d’énervement abondamment filmés passés, le pilote français sait tirer les enseignements de la journée, en faisant la part du positif et du moins positif…

À cet égard, certains seront peut-être surpris en apprenant que les 2 chutes survenues ce vendredi n’empêchent pas le pilote Red Bull KTM Factory Racing de viser un passage direct en Q2 alors qu’il n’apparaît pour le moment qu’à la 19e position du classement combiné de cette première journée. Mais à moins d’une seconde du plus rapide…

Johann Zarco : « J’ai essayé de partir du mieux possible, sans tenir compte des problèmes que je peux ressentir sur cette moto, et essayer de compenser ces problèmes par moi-même. Ça se passait plutôt bien, mais dans le dernier tour j’ai perdu l’avant au virage 11 car j’ai touché la ligne blanche à l’intérieur de la courbe. C’était plutôt un endroit rapide mais tout s’est bien passé. Puis, dans l’après-midi, il était impossible d’améliorer. J’ai subi une autre chute, mais au virage 2, donc un virage lent. La température ne nous a pas aidé, mais je pense aussi que ce que nous avons essayé de faire sur la moto m’a simplement apporté des sensations mois bonnes. Donc demain, nous devons retrouver de bonnes sensations pour avoir la possibilité d’améliorer, car je sens toujours qu’avec 4 ou 5/10 de mieux, je peux au moins espérer passer directement en Q2, ce qui serait un très bon résultat pour demain ».

Que pensez-vous de votre nouveau châssis ?

« Nous devons reconfirmer le nouveau châssis que j’ai essayé au Mans. Ici à Jerez, il semble confirmer être un peu mieux. Ce n’est pas quelque chose de magique, mais au moins c’est une chose avec laquelle je peux mieux contrôler la moto. Je veux travailler à partir de ce point et progresser ».

Comment avez-vous géré les différents pneus ?

« Avec la chaleur de cet après-midi, les pneus durs fonctionnaient plutôt bien. J’ai seulement commis l’erreur de ne pas essayer le pneu dur à l’avant, alors que cela aurait pu être une bonne aide pour nous cet après-midi. Mais une bonne aide pour avoir un meilleur feeling, pas pour faire un bien meilleur chrono car le vent était plutôt fort ».

Comment s’est passée la 2e chute ?

« J’ai juste essayé d’attaquer dans le virage comme jamais auparavant. J’ai mis mon corps à l’extérieur de la moto comme si j’en étais un passager. Mais le problème, quand vous êtes passager de la moto, c’est que si quelque chose se produit sur elle, vous n’êtes déjà plus sur la moto ».

Il faut beaucoup de patience et de motivation pour faire progresser le projet KTM…

« Exactement, c’est le challenge par lequel je dois passer. J’accepte de faire croître tout ce projet avec tout ce que j’ai dans les mains. C’est vrai que c’est une période difficile, mais OK, je pense qu’aujourd’hui j’ai obtenu de meilleures réponses que ce que j’ai eu lors des dernières courses, et c’est une façon pour avoir un sourire, au moins petit, ce soir ».

Pol Espargaró a un style de pilotage très différent. Quelles sont les conséquences sur le développement de la moto ?

« Vous devez demander cela à KTM car ils sont les responsables pour gérer tous les pilotes. Assurément, la façon dont il pilote la moto n’est pas mon style et c’est pourquoi il est relativement difficile de s’adapter pour le moment. Globalement, quand il se sent bien, je ne me sens pas très bien, mais nous sommes suffisamment de personnes dans le box pour contrôler toutes ces informations ».

Avez-vous déjà une idée de ce que vous allez tester lundi ?

« Pas encore ! Je veux d’abord me sentir bien samedi et dimanche, puis je penserai à lundi ».

À quel point ta moto est différente de celle des tests de novembre dernier ?

« Par rapport à novembre, je pense qu’on est bien différent. On est tout de suite beaucoup plus dans le coup, donc il n’y a pas photo : on est déjà beaucoup mieux. Techniquement, je ne peux pas vraiment dire quoi, parce que je laisse les ingénieurs faire, mais la moto est déjà très changée ».

Ici, tu as un ancien châssis et un nouveau châssis…

« Oui, on est en mai et le développement commence. Ce que j’ai pu faire au Mans, on l’a repris pour ici. Ce n’est pas le jour et la nuit, mais ça permet quand même d’obtenir de meilleurs résultats ».

Tu as roulé avec, sous la pluie, au Mans ?

« Toute la 2e journée. C’était très bien. Enfin, « très bien »… C’était important de rouler parce que, je me lance en piste et je suis très lent, et ensuite avec le calme on a trouvé le bon équilibre et les bons réglages. Et là, le rythme n’est plus ridicule en fin de journée. Le problème, c’est comme ici. Je suis persuadé que lundi on peut faire du bon travail mais il nous faut beaucoup de temps pour trouver la bonne zone. Et en 2 fois 45 minutes, on ne va pas dire que c’est quasiment impossible, mais presque ».

Ce matin, tu avais le bras oscillant en carbone…

« Je n’ai même pas fait gaffe. Je ne sais pas car c’est parfois simplement une protection ».

Quand tu dis que c’est un petit peu mieux, c’est parce que la moto est un petit peu moins physique à emmener au point de corde ?

« Globalement, oui, c’est cette entrée en virage et le moment où je suis dans le virage qui me donnent moins l’impression que la moto va tout droit. Et ça, ça m’aide quand même beaucoup à me relaxer ».

On a vu Pedrosa faire un peu de bord de piste. En as-tu discuté avec lui ou avec KTM ?

« Je n’ai pas encore eu le temps ».

C’est un circuit physique avec peu d’endroits où se reposer. Comment tu vois la course ?

« Quand je disais « être dans la bonne zone », c’est pouvoir aller vite sans être limite à la respiration. Pour l’instant, si je veux réussir à faire des bons chronos, je suis obligé de me mettre à plus de 180 au niveau du cœur. Et à plus de 180, c’est dur de faire 45 minutes ».

JOHANN ZARCO FRA RED BULL KTM FACTORY RACING KTM MotoGP GP Spain 2019 (Circuit Jerez) 3-5.05.2019 photo: MICHELIN

Classement FP2 Grand Prix d’Espagne MotoGP à Jerez: 

Classement FP1/FP2 Grand Prix d’Espagne MotoGP à Jerez: 

Crédit classements : MotoGP.com

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