Avant le Grand Prix d’Italie au Mugello, nous avions informé que les Mahindra disposeraient de nouvelles boîtes à air et, conjointement au tracé caractérisé par de grandes courbes, qu’elles devraient mieux s’en sortir que d’habitude face aux Honda et KTM.
Ce fut le cas, mais pour autant, si la première Mahindra (Marco Bezzecchi, team CIP Moto3) a franchi la ligne d’arrivée seulement 2,2 secondes du vainqueur, elle ne fut jamais en mesure d’apparaître dans le groupe de tête et doit se contenter de la 17e place.
Pour mieux comprendre la problématique liée aux machines helvético-italo-indiennes, nous avons interrogé Alain Bronec, le patron du team CIP Moto3.
Alain Bronec : « nous étions au Mugello, sur un des circuits les plus rapides de la saison. Avant cela, Mahindra avait validé une nouvelle boîte à air suite aux tests effectués après Le Mans et à Misano. Cela procure un petit gain en accélération et en vitesse de pointe. Lors des essais, cela nous a permis de nous rapprocher à une bonne seconde du meilleur temps. Pendant la course, nos deux pilotes ont figuré dans un groupe qui allait du premier au 23e. Manuel Pagliani en a profité pour réaliser le 12e temps en course, à une demi-seconde du plus rapide, tandis que Marco Bezzecchi était à 0,8 seconde. Ensuite, les faits de course ont fait que nos pilotes n’ont pas pu se battre aux avant-postes. Néanmoins Marco Bezzecchi fini à 7 dixièmes des points. Il y a donc bien eu une progression, même s’il nous manque encore un petit step pour se rapprocher des concurrents. »
Mais si l’on prend en compte les aspirations, 7 dixièmes, ce n’est rien ! Pourquoi, à aucun moment, une Mahindra n’en a-t-elle pas profité pour figurer au moins dans le top 10 ?
« Il y avait un groupe et tout le monde profitait des aspirations. On est encore un tout petit peu à la limite et nos concurrents sont encore un petit peu plus performants en ligne droite. Je ne peux pas vous donner les chiffres, mais c’est presque rien. Mais ce petit rien fait que, même à l’aspiration, nous pouvons suivre, mais pas doubler. Grâce au châssis Mahindra qui est bon, on essaie de compenser en vitesse de passage dans les virages, mais ce n’est pas là où on double, et dans les lignes droites, on subit encore un petit peu. »
Quelles sont les pistes de développement ?
« Côté moteur, c’est extrêmement limité puisque les moteurs sont figés pour la saison. Côté réglages châssis, on pourrait tenter de favoriser les sorties de virage qui conditionnent les lignes droites, mais cela risque de se faire au détriment des entrées de virage ou des vitesses de passage. »