Johann Zarco par-ci, Johann Zarco par-là ; on n’en finit plus d’entendre parler, et de parler, du double champion du monde français !
Et ce n’est heureusement pas fini car l’engouement que suscite le pilote français depuis son arrivée en MotoGP commence à engendrer des initiatives extrêmement positives pour le monde des Grands Prix francophone.
Par exemple, avec son parcours atypique, sa détermination sans faille, son caractère bien trempé et son intellect bien fait, mais aussi son école d’apprentissage mise en place avec Laurent Fellon, son mentor et associé dans leur société ZF Grand Prix, le pilote Tech3 semblait un personnage tout trouvé et avec assez de matière pour être le sujet d’un film.
Et bien, ce film va voir le jour !
Réalisé par l’ancien pilote de Grand Prix Bernard Fau qui a achevé, l’année dernière, le DVD « Il était une fois le Continental Circus » (disponible en cliquant ici), ce long-métrage fera le lien entre les pilotes d’autrefois et Johann Zarco.
Plusieurs scènes ont déjà été tournées et nous avons pu faire le point sur l’avancement du projet avec son auteur.
Bernard, pouvez-vous nous expliquer comment vous est venue cette idée ?
Bernard Fau : « j’ai croisé Laurent Fellon et Johann il y a trois ou quatre ans, puisque j’avais commencé le film « Il était une fois le Continental Circus » en 2013, et Laurent était déjà sur le circuit Carole pour la course des 125 cm³. C’est là que nous nous sommes connus et je voyais comment il parlait de moi à Johann. La French génération du Continental… donc j’ai compris que Johann a vraiment été éduqué et informé que, avant la génération actuelle, il y avait eu un passé avec plusieurs générations de pilotes passionnés qui faisaient avec ce qu’ils avaient.
Je crois qu’il a retenu cette leçon et du coup, comme l’an dernier j’ai entrouvert une porte aux archives de l’INA, l’idée était d’en profiter avant qu’elle ne se referme pour sauter sur l’occasion et proposer mon idée à Laurent et Johann. Comme tout le monde, j’ai suivi ses deux dernières saisons à la télé, et quand j’ai vu Laurent à la conférence de presse, je lui ai dit : » ce que vous avez fait, c’était fabuleux. Le deuxième titre, c’est exceptionnel ! C’est le plus dur, c’est tous les trucs casse-gueules ». Et du coup, comment parler de est-ce qu’il y aurait une suite à mon DVD, je me suis dit » tiens bah voilà ! J’ai le sujet ! Un pilote moderne et le passé. Et autour de lui, Laurent, qui a connu le Continental, Guy Coulon et Hervé Poncharal qui le connaissent aussi. » Voilà, il y a toute cette famille là autour de Johann, qui est un pilote moderne. Aujourd’hui, je me dis que les résultats me donnent un petit peu raison car il n’a jamais été autant dans l’actualité, et c’est légitime. Et ça le restera car, quoi qu’il fasse cette saison, le sujet est le même. »
Un pilote moderne, certes, mais un pilote avec de la matière, avec une épaisseur…
« Évidemment ! Son parcours, ses initiatives pour développer la moto, son école de formation ; il est le seul à faire ça. C’est intéressant à plein de points de vue, en dehors même de sa notoriété et de ses résultats. Donc, je me suis dit » voilà, le portrait d’un pilote moderne, ce que ça représente, le travail, le mentor car cela montre qu’aujourd’hui la course se fait à deux, sans oublier l’écurie française comme il faut, avec tous les gens que l’on connaît
Donc voilà, je pars pour l’aventure de le suivre comme on peut, suivant ses disponibilités en dehors des Grands Prix, pour le raconter et trouver des liens avec le passé pour faire des comparaisons. On dit souvent » juger, c’est comparer « , que ce soit pour une moto ou autre chose. Là, il devrait y avoir du contraste. »
Johann sera donc le sujet principal du film ?
« Il en sera le fil conducteur. Il y aura son portrait et des retours vers le passé. Un peu comme dans mon premier film où l’ICGP et moi, c’était un prétexte pour raconter le passé. Sans l’INA, sans les archives, je n’aurais jamais fait le film que j’ai fait. Raconter le retour de Bernard Fau en ICGP, ça ne fait pas un film, ou alors c’est un autre film. Là, c’était plutôt comment vieillir ou pas avec une passion, comment être et avoir été. Alors que là, avec l’accès aux archives, j’ai pu faire revivre les souvenirs de Patrick (Pons), de Rougerie ou de Tournadre. Avec ce dernier, les gens ont découvert un champion du monde. C’était l’intérêt de la chose et il y a encore d’autres choses à en ressortir, mais cette fois-ci à travers ce que fait un pilote moderne comme Johann. »
Comment, aujourd’hui, finance-t-on un pareil projet ?
« La Fédération Française de Motocyclisme est un partenaire qui m’aide. Yamaha va m’aider, puisqu’ils vont racheter des images à la Dorna. Et puis, l’INA aussi va aider. Mais je pense que, bientôt, si je veux arriver au bout, il faut que je refasse une souscription comme j’avais fait pour mon premier film. En fait, la souscription, ce serait au minimum d’acheter mon DVD pour que les revenus participent à un film qui peut toucher un public plus large que les passionnés du Continental. Je vais donc bientôt l’annoncer sur mon site où on pourra toujours acheter l’ancien film mais où la page principale sera consacrée à Zarco et le Continental Circus. »
C’est le titre du film ?
« Oui. Zarco et le Continental. »
L’idée l’enchante ?
« Oui, s’il n’avait pas envie, je ne serais même pas là. Laurent et Johann ont confiance; on a déjà filmé avant et après le premier Grand Prix. »
Rappellons que filmer n’est possible qu’en dehors des Grands Prix, à cause de la réglementation mise en place par la Dorna…
« Oui, et puis, sur les Grands Prix, il sera assez sollicité et ce n’est pas forcément ça qui m’intéresse. Pour peu que je récupère les images officielles grâce à Yamaha, ça vous intéresse de le voir en dehors, avec son école, avec ses gamins, et qu’il me raconte avec un minimum de recul. Quand tu es sur un circuit, c’est autre chose. Ce n’est jamais jamais vraiment la même personne complètement. »
C’est une belle idée, bravo !
« Bon, maintenant, il faut l’amener au bout. Il faut le souhaiter, surtout pour lui. »
Comment traduire la métamorphose de Johann ? Cette année, on ne le reconnaît plus : il apparaît serein, souriant, détendu et semble prendre du plaisir à côtoyer tous ceux qui le soutiennent…
« Mais par ce que c’est un double champion du monde ! Je lui ai dit avant le départ du Grand Prix : » tu sais, au Qatar, il y aura deux champions du monde en titre sur la grille. Il y aura Márquez et toi. » Il s’est marré mais c’est vrai. Il y a bien sûr d’autres pilotes qui paraissent aller vite, mais ils n’ont pas fait ce que Johann a fait en Moto2. Ils n’ont pas eu à gérer un deuxième titre, ce qui est le plus difficile. Essayer de marquer des points ou de faire un podium ou une victoire, c’est une chose. Gérer un titre et gagner dans ces conditions là, ça il n’y en a pas beaucoup qui l’ont fait. En gros, il n’avait aucun complexe à avoir par rapport aux autres et il a montré qu’il était largement aussi fort qu’eux dans sa tête, puisqu’il l’a fait. Les autres qui l’ont déjà fait s’appellent Rossi, Márquez ou Lorenzo. C’est le truc des grands. Johann est exceptionnel, et, avec Laurent, ils sont deux, »
Quand le film sortira-t-il ?
« Il faut qu’il soit fini avant le départ de la prochaine saison. C’est l’idée et l’idéal. Après, je n’ai pas les moyens de tout maîtriser mais je vais faire en sorte que. Ce film sera plus court que mon précédent pour pouvoir intéresser une chaîne de télévision. »
Comment peut-on aider ?
« Chacun peut aider en achetant mon DVD « Il était une fois le Continental Circus » et l’argent contribuera au film sur Johann. »
Merci Bernard !