La saison 2018 est désormais lancée et les premiers tests ont eu lieu à Sepang, alors que les prochains vont se dérouler bientôt en Thaïlande et au Qatar. Laurent Fellon, ami, conseiller et manager de Johann Zarco, nous livre ici ses premières impressions sur ce début de saison prometteur au niveau du sport et du spectacle.
Maverick Vinales a signé incroyablement tôt son contrat pour 2019-2020. Il ne reste donc plus que 11 places de pilotes d’usine. Faut-il mieux, dans ce genre de situation, se précipiter ou attendre ?
« Tout d’abord, il faut choisir le bon moment, puis ensuite prendre une décision et y aller. Pour Johann, maintenant, il faut patienter et attendre que les gens viennent nous contacter. C’est tout ce qu’on a à faire. De toute façon, Rossi devrait signer dans peu de temps. Valentino fait attendre un peu comme il le fait d’habitude. Chez Yamaha, les places seront prises. Après il restera Honda, Ducati, Suzuki et KTM. Il y a quatre bonnes motos d’usine, il faut patienter. »
Johann n’a pas encore de coéquipier permanent définitif. Est-ce un inconvénient au niveau des tests hivernaux pour développer et régler la moto ? Quel est l’importance de son coéquipier pour Zarco ?
« Le coéquipier n’est pas important car on fait notre propre chemin. Quel que soit le coéquipier, Johann est seul sur la moto. C’est surtout un problème pour Hervé Poncharal. Ce n’est pas une situation facile quand on gère un team. Par rapport aux sponsors par exemple, c’est compliqué. »
Pour la première fois cette année, les pilotes sont assurés de disputer la saison avec les mêmes pneus (gommes et constructions), plus quelques modèles spéciaux pour les circuits particuliers, type Phillip Island. Qu’est-ce que ça va changer ? Est-ce important ?
« Non, parce que tout le monde est maintenant bien arrivé à gérer le système des pneus. On arrive dans une situation où l’évolution se fait un peu comme avec Dunlop en Moto2. Donc ça ne va pas vraiment changer. »
« Le niveau cette année est tellement élevé que la MotoGP va se retrouver comme la Moto2. Les chronos vont être beaucoup plus serrés par rapport aux années précédentes. Ce sera de plus en plus intéressant. »
« On voit l’évolution de la Ducati, mais il faut suivre de près également celles de la Suzuki et de la KTM. Yamaha est là, donc le Championnat sera beau cette année. »
Quand Valentino Rossi parle de Johann comme d’un candidat possible pour le titre de Champion du Monde, qu’en penses-tu ?
« Champion du Monde cette année, je ne crois pas. C’est mettre la charrue avant les bœufs. D’abord parce qu’on n’a pas une moto d’usine. Ce serait la première année où en Championnat du Monde MotoGP un pilote décrocherait le titre avec une moto privée. Je n’y crois pas. C’est bien que Rossi dise ça, ça fait parler, c’est sympa, mais bon, il ne faut pas se leurrer : Ducati est là avec Jorge Lorenzo et Andrea Dovizioso. »
« Si Johann fait une bonne saison et réussit à terminer dans le top 5, ou même dans le top 4, ce qui serait génial, ça lui permettrait après d’avoir une moto d’usine. »
Avec trois Desmosedici parmi les cinq premiers lors des tests de Sepang, Ducati a fortement impressionné. Le constructeur italien est-il favori pour le titre 2018 ?
« J’ai vu du bord de la piste, dès les premières séances d’essai, que Lorenzo se retrouvait sur une Ducati qui était vraiment très bien. Dès les premiers virages, elle avait beaucoup de vitesse de passage, elle gardait bien la trajectoire, elle ressortait bien. Ils ont beaucoup travaillé. »
« Avec des pilotes comme Jorge Lorenzo et Andrea Dovizioso, cette année la Ducati va être costaud. Bien sûr, il y a Marquez et les autres, il y a du monde en face, mais la Ducati est impressionnante. »
Photo Pascal Bléjean / Esprit Racing pour Yamaha Motor France