Le deuxième Grand Prix de Fabio en Moto2 a surtout été marqué sur le plan visuel par sa malencontreuse erreur qui lui valait la chute, entraînant avec lui un des fils se son patron Sito Pons. C’était la double peine ! Mais il faut voir au-delà de cette péripétie – si regrettable soit-elle – l’évolution de Quartararo âgé de 17 ans dans ce Championnat du Monde si disputé face à de vieux guerriers comme les trois hommes du podium argentin Franco Morbidelli (22 ans, 54 GP en Moto2), Miguel Oliveira (22 ans) et Tom Lüthi (30).
De la seizième place lors de la première séance d’essais libres, tu es passé à la quinzième en FP2, la dixième en FP3, puis la dix-septième en qualification. Tes essais ont-ils été plus difficiles qu’au Qatar ?
« Les essais ont été plus difficiles car à Losail nous avions eu une journée et demie de tests avant que ne commence le week-end du Grand Prix, et ça nous avait pas mal aidés. En Argentine, nous n’avons en plus pas eu de bonnes conditions météorologiques. Lors de la première séance d’essais libres, la piste était vraiment délicate. Lors de la deuxième séance libre, le revêtement était bien.
« Pendant la troisième séance libre, il y avait plusieurs virages qui présentaient des traces d’humidité, dont le premier qui était très mouillé. En qualification, nous sommes partis avec des pneus pluie pour terminer avec des slicks. Mais dans certains virages, seule la trajectoire était à peu près sèche.
« Ce n’est que lors du warm up que je me suis senti vraiment bien parce que la piste était totalement sèche. J’ai commencé à avoir un très bon rythme.
Tu es passé vingtième à l’issue du premier tour, puis il y a eu cet incident avec Axel Pons (RW Racing, à ne pas confondre avec son frère Edgar Pons, ton coéquipier). Que s’est-il passé ?
« Je suis parti de très loin (en dix-septième position, sur la sixième ligne de la grille) et n’ai pas pris un très bon départ. J’ai fait ensuite une erreur dans le deuxième virage où j’ai perdu l’avant et percuté Axel.
Le fait que tu fasses tomber – involontairement bien sûr – un de ses fils, n’a-t-il pas énervé ton team manager Sito Pons ?
« Si, un peu, mais il m’a dit « On oublie. C’est passé. Tant pis ». Ensuite il a ajouté avec humour « la prochaine fois, essaie de ne pas faire tomber un de nos coéquipiers ! » C’est comme ça. C’est la course. Il faut oublier et penser déjà à Austin.
On a l’impression que les Kalex dominent moins que l’année dernière. Lors du Grand Prix d’Argentine en 2016, il y avait 11 Kalex aux 11 premières places. Cette année, Kalex gagne avec Morbidelli, bravo à eux, mais KTM termine deuxième, Tech 3 cinquième, Speed Up sixième et Suter huitième. Y a-t-il une redistribution des cartes sur le plan du matériel ?
« Je pense que beaucoup des constructeurs concurrents ont pris exemple sur le cadre Kalex, au moins en partie. On sait que Suter sait faire de très bons châssis, ils ont été Champion du Monde avec Marquez. Les progrès des uns et des autres permettent au plateau d’être très équilibré cette année.
Le prochain Grand Prix aura lieu à Austin, où tu as obtenu ton meilleur résultat en Moto3 en 2015 (à égalité avec Assen) en montant sur la deuxième marche du podium. Comment envisages-tu ce week-end sur le Circuit of the Americas ?
« J’envisage ce week-end essentiellement sous la forme d’un apprentissage car ça va être un des circuits les plus compliqués en moto2. C’est le premier circuit sur lequel je vais rouler cette année où on utilise le premier rapport de la boîte de vitesses. Sur la plupart des pistes, on ne se sert pas de cette première vitesse.
« Je vais y aller petit à petit, essayer d’obtenir un meilleur résultat qu’au Qatar (ndlr : septième, à 13.9 du vainqueur Franco Morbidelli) et de m’améliorer à chaque fois.
Quel est ton bilan d’ensemble de ce début de saison ?
« On n’a fait que deux courses, mais je pense qu’il est vrai que je commence à m’améliorer – à part bien sûr mon erreur en Argentine. Je sens que je commence vraiment à m’habituer à cette moto. »
Photos © Pons Racing Team