Depuis ses débuts avec la Yamaha Tech 3 en MotoGP, lors des tests de Valencia, Johann s’est classé en Espagne onzième à 1.040, à Sepang onzième à 0.404 et à Phillip Island quinzième à 1.121. Quel est son bilan de ces trois séances de test ?
« Je suis content de gérer de mieux en mieux la moto. Lors du dernier test en Australie, sur un circuit difficile où il y a beaucoup de crainte de chuter, j’ai opté pour la sagesse en choisissant de faire beaucoup de tours afin de mieux cerner cette MotoGP et les nuances qu’il peut y avoir, par exemple au niveau de l’électronique. Je souhaite mieux comprendre la moto pour me lâcher d’avantage lors des prochains essais. Je suis content de prendre de mieux en mieux la moto en main afin de m’habituer à la vitesse supérieure.
Qu’est-ce qui t’a enthousiasmé le plus sur la MotoGP, le moteur, le châssis, l’électronique, le freinage ?
« Trois choses : le moteur, le grip et le freinage. Il n’y a pas que la puissance qui est supérieure par rapport à d’autres motos, tout est poussé au maximum. Ça oblige vraiment à repousser ses limites mentales. Et physiques aussi car on ne s’attend pas à ce que la limite soit si loin. C’est ce qui est vraiment excitant à expérimenter, tant cette limite est lointaine.
A Phillip Island, Michelin avait amené de nouveaux pneus à tester. Comment toi, débutant en MotoGP, as-tu pu faire des commentaires pertinents concernant ces pneus alors que tu découvrais ce circuit difficile dans cette catégorie ?
« Michelin dispose des commentaires de chaque pilote, et ils notent les sensations différentes que chacun peut donner. Ensuite, il semble logique qu’ils soulignent au stylo rouge les sensations de pilotes comme Valentino, Marquez, ceux qui vont très vite et sont expérimentés. Après, ils recueillent les informations des jeunes pilotes, mais c’est plutôt eux qui peuvent nous rassurer en nous disant « Tiens, tu as eu une bonne sensation parce que tu as ressenti la même chose qu’Untel ou Untel ». Ils ont suffisamment de top pilotes expérimentés, et attendent plutôt de nous les jeunes pilotes une sorte de confirmation.
Quelle a été ta première impression quand tu as roulé pour la première fois sur le mouillé avec la 1000 ? Par exemple à Sepang, la MotoGP arrive au freinage à 340 km/h (exactement 339,6 pour la Ducati de Iannone) contre 275,0 pour la Moto2 (Ricky Cardus 2015 en FP1) ?
« En effet, au départ la question est : est-ce que ça va tenir à une telle vitesse ? Et quand on se rend compte que ça tient, on commence à y prendre beaucoup de plaisir et à avoir de bonnes sensations. En Malaisie – cela venait probablement des pneus – la tenue était incroyable ! Et on se dit qu’heureusement, parce qu’à une telle vitesse on est content que ça tienne.
Quelle est la phase de pilotage la plus difficile quand on découvre une MotoGP sur le mouillé ?
« L’accélération et le freinage. Il faut prendre confiance. Au départ on est un peu craintif sur l’accélération, mais quand on voit que la moto gère bien, on peut accélérer de plus en plus. Mais à un moment donné on a pris de la vitesse, donc il faut freiner pour se ralentir et c’est là que ça se complique. En tant que pilote, on ne peut pas ne pas prendre de vitesse dans la ligne droite parce que c’est instinctif. On accélère, on se retrouve à 300, et là quand il faut freiner sur le mouillé, on se dit « mais pourquoi j’ai pris autant de vitesse avant » ? Une fois qu’on voit que ça tient, le plaisir est décuplé parce que c’est énorme.
« En MotoGP, l’électronique est-elle un avantage, un inconvénient, une aide précieuse ou une prise de tête ?
« Pour découvrir la catégorie, c’est une aide précieuse et un bel avantage. Ensuite ça peut être une prise de tête, mais quand l’équipe parvient à gérer convenablement cet élément, alors on peut s’y fier et foncer.
Te réjouis-tu d’avance de piloter ta Yamaha sur un circuit que tu aimes bien comme le Mugello ?
« Oui, mais je n’avais même pas poussé la réflexion jusque-là. Pour l’instant, je me réjouis de partir au Qatar pour y tester la Yamaha, puis d’y revenir une dizaine de jours plus tard pour faire la course. Pour l’instant, je ne me projette pas plus loin. »
Photos © Monster Yamaha Tech 3