En pleine progression pour sa première saison en Moto2, El Diablo s’est retrouvé dans un imbroglio « à la Manzi » peu après le départ de la course d’Austin. Il est remonté progressivement de la vingt-cinquième à la onzième place avec un excellent rythme, après une période d’énervement due à l’incident initial. A l’horizon de Jerez, le voici désormais meilleur rookie (débutant dans la catégorie) à égalité avec Francesco Bagnaia.
Tes essais n’ont pas eu l’air facile, de la vingt-et-unième place lors de la première séance à la seizième sur la grille de départ. Pourtant tu as réalisé le septième temps des trois séances d’essais libres confondues.
« Les essais ont été un peu difficiles. Nous avons essayé beaucoup de choses sur ce circuit. On a finalement décidé de configurer la moto pour la course comme elle l’était lors de la FP3, quand j’avais obtenu la septième place.
Tu as vécu un départ mouvementé. Que s’est-il passé exactement ?
« Je n’ai pas pris un départ extraordinaire. Ensuite j’avais prévu de passer par l’extérieur, mais Stefano Manzi est arrivé de l’intérieur trop vite devant moi, j’ai dû relever la moto et n’ai pas pu prendre ma trajectoire. J’ai failli être percuté et me suis retrouvé avant-dernier. Ensuite en évitant un pilote qui avait chuté, j’ai perdu 7 secondes sur les leaders, ce qui sur un tour était déjà énorme. Après j’ai fait deux points morts en début de course, ce qui m’a fait perdre encore 4 secondes.
« Ensuite je me suis retrouvé derrière Axel Pons et j’ai mis beaucoup de temps à le dépasser parce que je pensais toujours un peu à ce qui s’était passé en Argentine (ndlr : Fabio était tombé, entraînant la chute d’Axel), et donc je ne voulais pas le faire une deuxième fois. Dès que je l’ai passé, j’étais vraiment relâché et c’est à partir de là que j’ai commencé à rouler à un très bon rythme, comme celui d’Alex Marquez en fin de course, voire un peu plus rapide. Ça a quand même été positif. J’ai été un peu perturbé au début, mais ai réussi à avoir un bon rythme en fin de course.
Tu as réalisé le quinzième meilleur temps en course à 0.847 de Morbidelli. C’était à deux dixièmes de celui de Jorge Navarro, rookie comme toi en Moto2, mais quatre dixièmes devant Francesco Bagnaia, autre rookie. Comment situes-tu ta progression cette année par rapport à eux?
« En course j’ai vu que Navarro et Bagnaia avaient vraiment du mal, et j’ai réussi à les rattraper et les doubler. En course, le rythme est plus important que le temps au tour. Par exemple lors des essais IRTA à Jerez, Navarro était devant moi. On n’avait pas encore les moteurs officiels, donc on ne savait pas exactement qui disposait de quel moteur, mais je me souviens que j’y avais un très bon rythme, un des meilleurs à Jerez.
Au Championnat du Monde, derrière Franco Morbidelli avec 75 points, tu es ex-aequo avec Francesco Bagnaia en onzième position avec 13 points, tandis que Jorge Navarro est vingt-deuxième avec 2 points et que Stefano Manzi, autre débutant, n’a pas encore marqué de point. Cela correspond-il à tes espoirs du début de saison ?
« Je savais que j’avais les capacités d’être premier rookie, mais j’estimais que Navarro serait un peu plus rapide qu’il ne l’a été en ce début d’année. Je suis où je prévoyais, mais on arrive en Europe, où on connait mieux les circuits et où on a plus roulé. Ce sera un point positif.
Comment s’annoncent les prochaines courses, avec Jerez où tu es un peu chez toi, et Le Mans où tu y es beaucoup, et où tu as déjà gagné en 2014 en Championnat du Monde Junior ?
« Jerez est un des circuits où j’ai le plus roulé grâce au Championnat d’Espagne CEV. Je n’ai pas beaucoup couru au Mans, n’y ayant disputé que trois épreuves. Mais c’est un circuit que j’apprécie énormément, en raison de l’environnement et du public qui y est super. En plus c’est chez moi, donc je vais faire le maximum pour être devant.
Dans l’ensemble, quel est ton sentiment général pour tes débuts en Moto2 après les trois premiers Grands Prix ?
« Je me sens de mieux en mieux. J’ai fait beaucoup d’essais libres. J’ai pu faire ma première véritable séance de qualification à Austin, car en Argentine les conditions n’étaient pas normales (ndlr : et la séance qualificative du Qatar avait été annulée). Augmenter mon expérience lors de la qualification m’aidera à mieux me placer sur la grille, pour réaliser ensuite une meilleure course. »
