Organisateur du Grand Prix de France depuis 1994, au Mans, au Castellet puis de nouveau au Mans, Claude Michy et PHA ont repris un évènement dont personne ne voulait plus (il n’y a pas eu de GP en France en 1993, après une édition difficile à Magny-Cours en 92) pour en faire un succès, grâce à une attention permanente pour les spectateurs.
Les changements d’équipes de Jorge Lorenzo, Maverick Vinales, Andrea Iannone et d’autres bouleversent l’échiquier. Tous ces transferts redonnent-il du tonus à l’intérêt pour les Grands Prix ?
« Il est évident que tous ces changements ne peuvent qu’amplifier l’intérêt pour la discipline. Beaucoup attendent de Vinales chez Yamaha des choses exceptionnelles, Lorenzo chez Ducati peut obtenir de grands résultats ou ça peut être plus délicat. Chaque modification dans la composition des équipes crée un intérêt supplémentaire, et ensuite ça dépendra de l’adaptation des pilotes à leurs nouvelles machines. C’est la deuxième année de Michelin, tout le monde connait bien maintenant ces pneumatiques, qui ont très bien fonctionné l’an dernier. Il y a eu neuf vainqueurs différents en 2016, et si c’est aussi bien cette année, ce sera parfait.
Ducati frappe fort avec l’arrivée de Lorenzo, KTM arrive en MotoGP, Aprilia progresse, Triumph va venir en Moto2… Alors que les constructeurs européens s’investissent de plus en plus, le nombre de Grands Prix en Asie va augmenter. Où se situera le juste équilibre ?
« Dorna fait très attention à ne pas refaire ce qui s’est passé en F1. Des pays de l’Asie du Sud-Est sont intéressés par le MotoGP, et ce sont des lieux très importants pour le business de toutes les marques car le deux roues motorisé y est très développé. Il y a donc des notions de cause à effet et on peut penser qu’il s’agit d’une ouverture. Mais Dorna est très attaché au côté historiquement européen des Grands Prix. C’est une juste répartition.
La plupart des places de tribunes sont vendues au Mans pour le 21 mai prochain. C’est également le cas pour toutes les places VIP (les plus chères). Se pourrait-il que le Grand Prix de France en raison de son succès se déroule un jour à guichets fermés ?
« Non. On essaie effectivement d’améliorer le confort pour le public et beaucoup souhaitent une place de tribune réservée. Chaque tribune bénéficie d’un écran géant. Aujourd’hui, il ne doit plus rester qu’une cinquantaine de places dans ces tribunes, et il n’y en aura plus à la fin de ce mois. Pour les places VIP, nous essayons de trouver une possibilité complémentaire pour être capables d’accueillir dans d’excellentes conditions les gens qui souhaitent ce type de prestation. Mais il faut souligner également que les gradins naturels sont de très bonne qualité au Mans, en particulier avec les écrans géants pour suivre les courses. Notre objectif est toujours de satisfaire au mieux le public – quel que soit le billet dont chacun dispose – et de lui offrir les meilleures conditions pour assister au spectacle, avec les baladeurs, le programme gratuit, les parkings… tout est inclus dans les billets. On continue de faire des efforts pour être performants pour le public.
Quels sont les rôles de ton fils Philibert et de ta fille Victoria au sein de l’organisation ?
« C’est une suite logique. Philibert est plus en charge du commercial et de la billetterie, et Victoria est plus attachée à la partie communication et à l’accueil des VIP. Et il y a des collaborateurs d’expérience car c’est un travail d’équipe. On est un team comme ceux des concurrents, sauf qu’on n’a pas de moto (rire).
Quand tu dis « Je suis le dernier promoteur privé sur les 18 Grands Prix du championnat du monde actuel », qu’entends-tu par là ?
« Ce n’est pas moi qui dit ça, c’est Dorna. On est la seule société qui n’a pas de capitaux de collectivités publiques et qui est créatrice de grands évènements.
Je souhaiterais mettre l’accent sur la course qu’on organise avec les handicapés à l’occasion du GP. Il s’agit d’une course internationale avec 30 pilotes, dont une douzaine de paraplégiques, alors que les autres ont d’autres handicaps, par exemple des membres supérieurs. Je pense que c’est une bonne manière de montrer que le monde de la moto a un état d’esprit très large. Cette passion existe pour tous, handicapé ou non. Il est important pour cette édition 2017 de soutenir cette initiative mise en place par Stéphane Paulus et la FFM. »