Comme à notre habitude, nous reportons ici les propos bruts de Andrea Dovizioso, sans la moindre interprétation journalistique.
Andrea, Paolo Ciabatti nous a dit sur la grille que vous aviez un plan. L’avez-vous suivi pour faire cette cette course extraordinaire ?
Andrea Dovizioso : « Hum… Je ne savais pas
vraiment ce que les autres pouvaient faire. Je m’attendais à ce que
Rins parte fort, même s’il a chuté 2 fois hier et qu’il avait
peut-être perdu un peu de feeling. Il est très bon en course et je
l’ai vu durant le test : sa vitesse au milieu du virage est
incroyable. Je pense que sa moto est complètement à l’opposé de la
mienne. J’accélère très fort et je peux être très rapide dans la
ligne droite, mais je peine beaucoup au milieu des virages. J’ai
toujours voulu le freiner car c’était trop tôt pour attaquer.
Personne ne pouvait attaquer sur la distance de la course avec le
pneu arrière. Donc je pense qu’il est parti trop tôt. Donc j’ai été
en mesure de le freiner et de continuer à économiser le pneu, et
c’était une stratégie parfaite pour pouvoir se battre avec Marc
lors des derniers tours. J’ai commis une erreur au freinage avec le
shifting, et Marc m’a dépassé mais cela m’a donné la possibilité de
comprendre sa situation ainsi qu’un extra boost car sa situation
était pire que la mienne. Il était meilleur au freinage mais ma
vitesse était un peu meilleure, donc j’ai tout de suite décidé
d’essayer de le doubler dès que possible et d’attaquer, sans lui
laisser une possibilité. Bon, à la fin, il a pu me doubler (rires)
avec son « Marc Style » qui est très bon pour essayer de doubler,
même s’il n’a pas la même vitesse. Mais j’ai pu répondre de la
bonne manière car mon accélération était très bonne.
Je suis très heureux car, avant le week-end, le feeling était très
mauvais. Je n’avais pas le feeling et nous n’avions pas le rythme
au freinage, mais si vous restez calme et que vous travaillez de la
bonne façon avec l’équipe, ceci peut arriver ».
Le dernier virage a été une copie conforme de celui de l’année dernière…
« Nous pouvons regarder cela de 2 manières. C’est bien à voir, c’est bien de gagner comme ça contre un champion, mais seul Marc est capable de faire ça. Dans cette situation, personne n’essaierait. Dans ce genre de situation, il veut essayer alors que tous les autres pilotes resteraient derrière moi et finiraient 2e. Donc c’est positif de finir comme ça, mais malheureusement il a un avantage : il peut faire ça, et parfois cela fonctionne, et d’autres non ».
Avez-vous délibérément rendu la course lente ?
« Je pense que le MotoGP est maintenant très différent du passé. Si vous regardez, Valentino termine à 6/10 et il est 5e. Je pense que personne n’essaye de rendre la course plus rapide car vous pourriez arriver à la fin de la course dans une très mauvaise situation. Je pense donc que la meilleure stratégie est d’essayer d’être prêt au bon moment. Je pense que c’est ce que j’ai fait. J’ai beaucoup économisé le pneu durant la course. C’est pourquoi j’ai freiné Rins à chaque fois, car pour le suivre j’aurais dû user mon pneu arrière. C’est la raison pour laquelle les écarts sont si petits comparés à ceux des anciens pilotes, mais je pense que le MotoGP actuel est différent ».
Vous avez utilisé les nouveaux appendices aérodynamiques déjà essayés par Danilo Petrucci. Avez-vous ressenti un avantage ?
« Non, quand vous pilotez, vous ne ressentez aucune différence en ce qui concerne le feeling sur la moto ».
Vous dîtes que Marc vous a doublé avec son « Marc Style ». Qu’est-ce que ça veut dire ?
« C’est difficile à expliquer, vous devez être un pilote pour comprendre. Car quand vous êtes derrière un pilote et que vous devez prendre un risque pour freiner très fort, vous bloquez l’avant, l’arrière, vous devez éviter de commettre une erreur et rester dans le virage, c’est très difficile ! Vous ressentez de la peur. Je peux pas faire ça ! Je pense Marc a quelque chose de plus à ce sujet. Il est capable de jouer un peu plus que nous dans cette situation, et il est capable d’essayer, puis d’essayer de gérer. Il prend donc beaucoup de risques mais la plupart du temps il est bon pour jouer avec ce risque, avec cette limite. Mais nous savons cela et nous essayons de répondre de la bonne façon ».
Il semble que les autres teams ont protesté contre votre aérodynamique. Avez-vous entendu cela et pouvez-vous faire un commentaire ?
« Je ne sais rien ».
Cette course a beaucoup ressemblé à celle de l’année dernière. Pouvez-vous déjà dire quelque chose concernant cette saison avec la GP 19 ?
« C’était similaire à l’année dernière mais pas vraiment la même chose. Je pense que c’est trop tôt : le circuit au Qatar est très particulier, donc je pense qu’il faut attendre au minimum Le Mans car les prochaines manches seront également sur 2 circuits particuliers. Ce que je peux dire, c’est qu’on dirait que tous nos adversaires paraissent plus proches. Cela implique que vous pouvez perdre beaucoup de points lors d’un mauvais week-end. C’est pourquoi nous devons continuer garder les pieds sur terre et continuer à travailler, car nous avons quelques points vraiment positifs mais nous avons la moto la plus lente en milieu de virage. Nous avons toujours une très bonne accélération et très bonne puissance dans les lignes droites, et cela nous donne la possibilité, quand la piste est bonne pour nous et quand les pneus sont bons pour nous, de faire la différence. Mais pour 19 courses, je pense qu’il nous manque toujours quelque chose. Mais je ne sais pas, car c’est également difficile de comprendre la situation des Honda : On dirait qu’ils ont un petit avantage par rapport à l’année dernière car ils ont plus de puissance, mais nous devons voir s’il y a d’autres changements. Parfois cela peut créer des choses positives et des choses négatives. Nous devons donc attendre pour voir ça avec des conditions différentes ».
Lors du départ, avez-vous utilisé le bouton sur le Té de fourche ?
« Oui. Il y a la télévision donc je ne peux pas dire le contraire (rires). C’était clair. Je suis parti le premier, donc c’était bien. Et peut-être même que Jack est mieux parti que moi ».
MotoGP, Qatar J3 : classement
1 | 4 | Andrea DOVIZIOSO | Ducati | 42’36.902 |
2 | 93 | Marc MÁRQUEZ | Honda | +0.023 |
3 | 35 | Cal CRUTCHLOW | Honda | +0.320 |
4 | 42 | Álex RINS | Suzuki | +0.457 |
5 | 46 | Valentino ROSSI | Yamaha | +0.600 |
6 | 9 | Danilo PETRUCCI | Ducati | +2.320 |
7 | 12 | Maverick VIÑALES | Yamaha | +2.481 |
8 | 36 | Joan MIR | Suzuki | +5.088 |
9 | 30 | Takaaki NAKAGAMI | Honda | +7.406 |
10 | 41 | Aleix ESPARGARÓ | Aprilia | +9.636 |
11 | 21 | Franco MORBIDELLI | Yamaha | +9.647 |
12 | 44 | Pol ESPARGARÓ | KTM | +12.774 |
13 | 99 | Jorge LORENZO | Honda | +14.307 |
14 | 29 | Andrea IANNONE | Aprilia | +14.349 |
15 | 5 | Johann ZARCO | KTM | +15.093 |
16 | 20 | Fabio QUARTARARO | Yamaha | +15.905 |
17 | 88 | Miguel OLIVEIRA | KTM | +16.377 |
18 | 17 | Karel ABRAHAM | Ducati | +22.972 |
19 | 53 | Tito RABAT | Ducati | +23.039 |
20 | 55 | Hafizh SYAHRIN | KTM | +43.242 |
Not Classified | ||||
38 | Bradley SMITH | Aprilia | 2 Laps | |
43 | Jack MILLER | Ducati | 10 Laps | |
63 | Francesco BAGNAIA | Ducati | 13 Laps |
Crédit photo : MotoGP.com