Nous perpétuons notre habitude de vous reporter intégralement les propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans aucune mise en forme ou déformation journalistique.
A côté de la communication parfois un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité du team Monster Yamaha Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefings passés dans notre rubrique “Interviews“).
Il y a toujours le petit détail qui fait plonger chaque jour davantage les passionnés en immersion dans le monde de la MotoGP…
Johann Zarco : « Je suis content de la course d’aujourd’hui. J’ai été en mesure de me battre dès le premier tour, de doubler des pilotes, de rester au contact avec les pilotes de pointe, et peut-être de revenir un petit peu sur le groupe de tête. C’est un sentiment très positif qui m’avait manqué depuis deux courses. Je suis donc heureux de cela, et de revenir à un est un esprit combatif. Pourquoi n’ai-je pas pu monter sur le podium ou me battre pour le top 5 jusqu’à la fin de la course ? Je pense que je glissais un peu trop pendant les 7 derniers tours, peut-être parce que nous n’avons pas encore trouvé les bonnes choses durant le week-end, et c’était encore le désavantage que j’avais pendant la course. C’est donc une leçon et une expérience. Rester avec ces pilotes de pointe, finir 8e en en prenant les points, et être toujours 4e au championnat est très bien, car j’ai peiné. Conserver cette position alors que j’ai eu des moments difficiles est vraiment bien pour moi. Maintenant il faut rêver de la 2e position au championnat car cela est toujours possible, Valentino n’étant pas si loin. Seul Marc s’est échappé mais j’accepte qu’il soit le pilote fort, comprenant bien sa moto et contrôlant tout. L’objectif est d’être comme lui, et pourquoi pas se battre pour la deuxième place… ».
Ça devait être complètement fou d’être aux premières loges pour voir ces bagarres en tête…
« C’est vraiment bien ! Il y a eu un moment pendant la
course où ils n’étaient pas si rapides, mais à ce moment j’étais
bien derrière eux et encore en train de me battre avec moi-même.
C’est donc peut-être mon point faible : quand ils vont lentement,
ils reposent davantage leurs corps que moi, donc quand ils doivent
augmenter de rythme, ils ont économisé de l’énergie auparavant.
Aujourd’hui, j’ai eu ce problème, et quand je suis revenu sur eux,
même dans le groupe je n’étais pas très à l’aise, et quand ils ont
augmenté le rythme, je n’ai pas pu suivre.
Mais c’est très bien, car nous avons été en mesure de bien freiner,
de bien engager les virages. Je faisais partie de ce groupe, mais
ils sont forts sur chaque détail : ils freinent bien, ils rentrent
bien dans les virages, et au moment où vous vous dites « il a
fait un bon freinage ! », il a déjà ouvert les gaz et
accéléré. C’est beau à voir ! »
Êtes-vous content de votre choix de pneus ?
« Médium avant, dur arrière, oui ! Pour avoir cette régularité en course. Je pense qu’avec le tendre, j’aurais pu avoir trop de mouvements de l’arrière, ce qui rend la moto instable. Donc le choix était le bon, mais nous avons pu voir différents choix chez de nombreux pilotes, et vous aviez de tout sur le podium ».
Vous avez fait votre qualification avec un pneu arrière tendre…
« Je pense si j’avais mis le pneu arrière tendre, j’aurais eu trop de mouvements à partir de la mi-course. Pour un tour de qualification, je n’aurais pas pu faire ce que j’ai fait hier avec le dur, donc nous avions le tendre pour faire deux tours en qualification, puis nous avions le dur pour faire la distance de course ».
Le meilleur tour en course n’a pas été si fantastique, et pourtant, vous n’avez pas pu vous mêler au groupe. Quelle en était la raison ?
« Le vent était fort. Sans ce dernier, je pense que nous aurions pu rouler en 33.9 ou 33.8. Je pense que là, le meilleur était en 34.2 ou 34.1. Je pense les pilotes de tête ont rapidement compris que s’ils voulaient tourner en dessous des 1’34, ils devaient risquer leur vie, et qu’ils ont été suffisamment intelligents pour se dire « ok, je reste en 34 et je verrai ce qui se passe ».
Qu’est ce qui est le plus important pour vous, gagner une course ou votre position au championnat ?
« Les deux (rires) ! Je rêve toujours d’une victoire
et je rêve toujours d’une bonne place au championnat. Quand vous
êtes 4e et que vous pouvez finir sur le podium…
A la fin de l’année, je réaliserais que le top 3 est une chose
incroyable en MotoGP, mais pour faire de belles courses, je dois
déjà le réaliser maintenant et apprécier ma position. Dovizioso a
fait une belle course et a immédiatement gagné quelques places au
championnat, mais je suis toujours devant, ce qui signifie que
rester fort peut payer ».
Que pensez-vous des différences entre ici et le Sachsenring ?
« Waouh, c’est complètement différent : ça monte et ça descend au Sachsenring alors qu’ici tout est plat. Et vous n’y avez pas de virages rapides comme ici. Il y a un seul virage rapide, à droite, mais comme c’est quasiment le seul virage à droite, vous ne pouvez pas attaquer dans ce virage sinon vous chutez. Mais nous avons des bons pneus, vraiment tendres du côté droit, et c’est un avantage comparé aux Moto2 ».
Vous êtes à l’aise sur ce circuit ?
« Je préfère Spielberg (rires) ».
Jonas Folger y avait fait une course de fou l’année dernière…
« Oui, et nous avons toutes les informations à propos de cette course. J’aimerais comprendre ce qu’il avait trouvé, et le refaire. J’étais heureux pour lui l’année dernière, et maintenant, pourquoi pas trouver son secret. C’est une course difficile au Sachsenring. Tout est dans le rythme car comme il y a 30 tours, si vous trouvez de bonnes choses sur un tour, vous pouvez vraiment vous amuser ».
Parlez-vous avec lui parfois ?
« Non. Je ne sais pas comment il va mais j’espère qu’il va bien. J’ai son contact sur Whatsapp mais je ne prends pas le temps de lui écrire ».
Vous dîtes que votre confiance est revenue, et c’est important pour le championnat, avant le Sachsenring…
« Oui. Cela fait partie du jeu : le championnat est long avec des hauts et des bas pendant la saison. Pour faire un très bon championnat, il est mieux d’avoir beaucoup de hauts, mais il faut rester fort quand il y a des bas. J’espère que je suis revenu à une bonne façon de travailler et à un bon état d’esprit pour savoir ce dont j’ai besoin sur la moto ».
Tu as roulé avec Rossi et Vinales. As-tu pu remarquer des différences par rapport à eux ?
« Quand je les ai doublés, j’étais déjà un peu limite. Je les ai doublés tous les deux au même endroit, dans le virage 10. C’était un endroit que j’aimais bien : je passais bien à la sortie du 9 et ça me permettait d’entrer dans le 10 dans l’élan. Vinales était très fort dans les changements d’angles à haute vitesse. Là, on était à l’opposé : lui très fort et moi très faible. Et finalement, au cumul des tours, ça lui a donné l’avantage ».
Tu penses que c’est quelque chose qu’il a trouvé lors des tests à Barcelone ?
« Non, c’est sa manière de piloter et de comprendre cette piste qui le favorise sur cette partie-là du circuit. Moi, même depuis plusieurs années, j’ai beau y réfléchir, ça ne vient pas ».
A ton avis, le classement hyper serré, en course comme dans ton paquet au championnat, c’est plutôt lié au tracé et à une évolution du MotoGP ?
« Je crois que c’est le MotoGP qui est comme ça. Pour la course, le tracé y fait, c’est comme en Australie et ça devrait être des courses en paquet. Mais au niveau du championnat, par contre, c’est la situation pneus qui explique cela. Soft, Medium, Hard, on a presque toujours ces trois choix sur le podium et c’est vraiment signe que c’est équilibré et ça laisse l’opportunité à tout le monde de faire quelque chose de bien ».
Vous pouvez retrouver tous les débriefings quotidiens de Johann Zarco dans notre rubrique “Interviews“
Grand Prix des Pays-Bas Assen MotoGP Course: Classement
1 | 93 | Marc MARQUEZ | Honda | 41’13.863 |
2 | 42 | Alex RINS | Suzuki | +2.269 |
3 | 25 | Maverick VIÑALES | Yamaha | +2.308 |
4 | 4 | Andrea DOVIZIOSO | Ducati | +2.422 |
5 | 46 | Valentino ROSSI | Yamaha | +2.963 |
6 | 35 | Cal CRUTCHLOW | Honda | +3.876 |
7 | 99 | Jorge LORENZO | Ducati | +4.462 |
8 | 5 | Johann ZARCO | Yamaha | +7.001 |
9 | 19 | Alvaro BAUTISTA | Ducati | +7.541 |
10 | 43 | Jack MILLER | Ducati | +13.056 |
11 | 29 | Andrea IANNONE | Suzuki | +14.255 |
12 | 44 | Pol ESPARGARO | KTM | +15.876 |
13 | 41 | Aleix ESPARGARO | Aprilia | +15.986 |
14 | 45 | Scott REDDING | Aprilia | +16.019 |
15 | 26 | Dani PEDROSA | Honda | +16.043 |
16 | 53 | Tito RABAT | Ducati | +16.416 |
17 | 38 | Bradley SMITH | KTM | +29.073 |
18 | 55 | Hafizh SYAHRIN | Yamaha | +33.824 |
19 | 30 | Takaaki NAKAGAMI | Honda | +34.037 |
20 | 12 | Thomas LUTHI | Honda | +47.853 |
Non classés | ||||
9 | Danilo PETRUCCI | Ducati | 9 Tours | |
10 | Xavier SIMEON | Ducati | 9 Tours | |
17 | Karel ABRAHAM | Ducati | 15 Tours |