Nous perpétuons notre habitude de vous reporter intégralement les propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans mise en forme ou déformation journalistique.
A côté de la communication parfois un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité du team Monster Yamaha Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefings passés dans notre rubrique “Interviews“).
Après votre grosse chute, vous avez souffert physiquement le lundi ?
Johann Zarco : « je m’attendais à être raide et avoir des douleurs par endroits, mais non. J’étais content de cette situation, lundi matin car, oui, si j’étais un peu douloureux sur la partie gauche de mon corps, mais rien de pire que le jour précédent. Ça aurait pu être pire. J’ai déjà complètement relâché mon corps et, OK, je suis en pleine forme. Dans quelques heures, nous saurons tout cela. J’étais plus inquiet que douloureux, mais l’inquiétude mentale peut être pire encore que la douleur physique. Dans quelques heures, nous ne l’oublierons pas, mais si je suis OK, nous pourrons mettre cela derrière ».
C’est facile d’attaquer de nouveau, en ayant à l’esprit à quel point la chute a été grosse ?
« Sans douleur physique, je pense que c’est plus facile quand vous vous sentez encore complètement bien. C’était, juste une grosse chaleur, une sorte d’expérience quand vous voulez courir à cette vitesse ».
Qu’avez-vous fait après votre chute ?
« Voilà comment les choses arrivent. Vous chutez, vous devez revenir au box, vous devez aussi répondre à quelques interviews, vous vous changez, vous êtes douloureux donc vous vous rendez au centre médical puis, comme je n’ai pas d’assistant personnel, je dois préparer mes affaires et mettre ça dans les caisses pour que le team puisse les fermer. Donc je suis rentré chez moi à presque 19 heures, j’ai mangé un yaourt, puis je me suis occupé de regarder la course à nouveau. Et c’est vers 21 heures que j’ai pu faire un bon dîner avec l’équipe, parler avec la famille, et après cela je me suis senti mieux ».
Était-ce la chute la plus effrayante que vous avez connue ?
« Oui ! Veut dire oui. Avant, j’avais chuté autour de 200 km/h mais cette fois c’était à 280 et cela fait une grosse différence ».
Avez-vous eu le temps de penser à quelque chose à ce moment-là ?
« Vous avez quelque pensées à cet instant. Avant tout, quand j’ai vu que je touchais la roue de Marc, j’ai compris que ça allait être un gros problème : « maintenant, je suis dans la merde ! ». Au même instant, vous pensez que vous perdez la course, ce qui n’est jamais bien puisque l’objectif est de la terminer. Donc « je perds la course maintenant » et immédiatement, quand vous touchez le sol, vous pensez à survivre. C’est comme si cela allumait une lumière dans votre esprit. Donc d’abord les résultats, puis immédiatement essayer de survivre ».
On sait que vous n’aimez pas trop parler de technique, mais la moto a-t-elle changé depuis février ? Et avez-vous pu retrouver le feeling que vous avez eu en février lors des tests ?
« Les tests que nous avons eus ici étaient vraiment les tout premiers tests, et c’était à l’époque où j’ai essayé la moto 2017. J’ai fait 2 jours avec, et le feeling n’était pas vraiment bon et nous avons pris la vieille moto seulement le 3e jour. Puis en Thaïlande, nous avons eu l’évolution avec les ailerons, donc on ne peut pas dire qu’on a exactement la même moto. Maintenant, nous avons une année complète d’informations donc nous savons comment nous devons faire ».
Est-il possible de rattraper votre retard sur Danilo Petrucci au classement des pilotes indépendants ?
« Sur Danilo, et sur Cal car il ne marquera aucun point jusqu’à la fin. L’écart se monte à 15 points, 16 pour être devant, et c’est complètement possible de prendre plus de 15 points lors des 2 prochaines courses. Puis, on verra où se situe Danilo. C’est notre championnat, et c’est bien pour moi, et pour nous, que Danilo puisse encore se battre et penser à la première place des pilotes indépendants ».
À Phillip Island, la hiérarchie en course ressemblait à celle de 2017. Vous y avez retrouvé un feeling aussi bon qu’au Mans ?
« Oui, je me sentais plutôt à l’aise. Je n’avais pas le même pneu que les autres à l’arrière, mais il semble que ce pneu fonctionnait bien et puisse aller jusqu’à la fin. Mais on ne le saura jamais. C’était donc un bon feeling et c’est pourquoi je voulais rester avec les gars de tête. J’ai peiné lors de nombreuses courses auparavant, et quand tout se déroule bien, vous ne vous voulez pas rater cette opportunité ».
Retrouvez tous les autres débriefings de Johann Zarco ici !
