La conférence de presse, qui s’est tenue à l’issue du Grand Prix MotoGP de Malaisie à Sepang, réunissait Marc Márquez, Alex Rins et Johann Zarco.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les propos bruts de Johann Zarco, en intégralité et sans la moindre interprétation journalistique.
Johann, vous êtes parti de la première ligne mais, plus important, vous obtenez à Sepang votre premier podium depuis longtemps. Vous avez fait une bonne course et vous avez pu rester derrière Valentino, puis derrière Marc quand celui-ci vous a passé. Était-ce la clé de ce podium ?
Johann Zarco : « oui, cela a été la clef. Le début de la course a été la clef pour le podium. J’ai fait un bon départ depuis la pole et cela m’a aidé à me sortir des premiers virages. Valentino attaquait beaucoup et allait très vite. Je voulais le doubler mais je ne pouvais pas, et finalement, le suivre était suffisant pour s’échapper et préserver ce podium. J’ai fait cette erreur au virage 14, Marc m’a doublé très proprement et je suis resté derrière lui en espérant qu’il pourrait rattraper Vale rapidement. Finalement, il est remonté pas à pas alors que moi, j’ai perdu un peu mais j’ai pu conserver un bon rythme et augmenter l’écart avec les gars derrière moi. Après la chute de Valentino, j’étais 2e avec un bon écart sur le 3e. Je pensais pouvoir contrôler mes 4 ou 5 tours avant la fin, j’ai vu sur le panneau que Alex revenait peut-être 5/10 plus vite que moi à chaque tour. Je me suis dit que ça allait être compliqué à la fin. J’ai essayé de forcer mais ce n’était pas suffisant et, dans le dernier tour, quand il m’a doublé au virage 4, j’ai voulu le repasser et me battre un peu, mais je n’en avais pas la possibilité et j’ai presque chuté au virage 11. Donc finir 3e est un cadeau fantastique ! ».
Vous êtes 5e du championnat, à égalité de points avec Alex Rins. Et plus important, vous menez maintenant le classement des pilotes indépendants. Cela doit vous faire plaisir…
« C’est pourquoi j’ai dit que c’était un beau cadeau que de marquer les 16 points de la 3e place pour être maintenant dans la position du premier pilote indépendant. Je vais essayer de la conserver à Valencia, et c’est vrai qu’en ayant le même nombre de points que Rins, celui qui finira devant pourra être dans le top 5 du championnat. Ce serait bien ! Je pense que l’objectif principal doit rester d’être le premier pilote indépendant, mais s’il est possible d’avoir les deux, pourquoi pas ? ».
Votre moto n’a pas évolué cette année. Pensez-vous être un meilleur pilote que l’année dernière ?
« Je ne sais pas. J’espère que je peux être meilleur pilote et
avoir un meilleur feeling, car une année d’expérience
supplémentaire, cela veut dire que je peux comprendre plus de
choses sur la moto. J’ai obtenu le podium l’année dernière, mais
c’était avec des conditions délicates dans lesquelles les autres
pilotes peinaient beaucoup. Là, c’était dans une vraie course à la
régulière, et ce début de course solide m’a aidé pour le podium. Il
est vrai que la moto est exactement la même depuis le début de
l’année jusqu’à maintenant, et ce que je ressens, c’est qu’avec les
3 semaines consécutives avec l’équipe, presque 5, mon feeling est
de plus en plus précis avec la moto. Vendredi, j’ai débuté avec des
problèmes et je ne pensais pas que l’on pourrait trouver une
solution. Mais l’équipe a trouvé des choses techniques sur la moto
qui m’ont procuré ce feeling, donc cela veut dire que quand nous
n’arrêtons pas de travailler, avec seulement 3 ou 4 jours de repos
avant de recommencer, nous nous adaptons finalement très rapidement
pour avoir « notre moto ». Nous savons que « notre moto »
a une limite, mais aujourd’hui la limite permettait de se battre
pour le podium, donc nous avons fait nos 100%.
Cela m’aide à me sentir fort et, au moins, apporter un bon résultat
à l’équipe, à moi-même et à Yamaha, et à me sentir confiant pour le
prochain défi ».
En pilotant derrière Marc Márquez aujourd’hui, avez-vous pensé un instant à ce qui s’est passé en Australie la semaine dernière ?
« Quand j’ai un peu élargi au virage 14 et qu’il m’a doublé, j’ai eu une bonne accélération derrière lui. Vous êtes bien sûr très concentré mais (rires) j’ai eu un petit flash : j’ai vu sa roue arrière se rapprocher de mes yeux et je me suis dit « non, non, non ! Je reste à l’écart, cette fois ». Cela a juste été un instant très bref, puis j’étais très concentré car je m’attendais à ce qu’il puisse rattraper Valentino. Mais comme il l’a dit, finalement, il peinait. Quand Marc peine, il fait quand même tout très bien, mais avec de petites différences. À cause de cela, j’ai essayé d’apprendre et peut-être de rester avec eux. Mais j’étais peut-être un ou deux dixièmes plus lent, donc je forçais ».
Retrouvez tous les autres débriefings de Johann Zarco ici !
Grand Prix de Malaisie, Sepang, MotoGP J.3 : Classement
1 93 Marc MARQUEZ Honda 40’32.372
2 42 Alex RINS Suzuki +1.898
3 5 Johann ZARCO Yamaha +2.474
4 25 Maverick VIÑALES Yamaha +4.667
5 26 Dani PEDROSA Honda +6.190
6 4 Andrea DOVIZIOSO Ducati +11.248
7 19 Alvaro BAUTISTA Ducati +15.611
8 43 Jack MILLER Ducati +19.009
9 9 Danilo PETRUCCI Ducati +22.921
10 55 Hafizh SYAHRIN Yamaha +26.919
11 41 Aleix ESPARGARO Aprilia +29.503
12 21 Franco MORBIDELLI Honda +30.933
13 6 Stefan BRADL Honda +35.322
14 30 Takaaki NAKAGAMI Honda +37.912
15 38 Bradley SMITH KTM +39.675
16 12 Thomas LUTHI Honda +41.820
17 10 Xavier SIMEON Ducati +43.978
18 46 Valentino ROSSI Yamaha +58.288
19 45 Scott REDDING Aprilia +1’00.191
Non Classés
44 Pol ESPARGARO KTM 4 Tours
51 Michele PIRRO Ducati 15 Tours
17 Karel ABRAHAM Ducati 17 Tours
N’ont pas fini le premier tour
29 Andrea IANNONE Suzuki 0 Tour
