Particulièrement compétitif durant les essais et particulièrement motivé à domicile, Cal Crutchlow, aurait souhaité offrir un bon spectacle à ses fans sur le circuit de Silverstone.
Mais les circonstances en ont décidé autrement…
Le pilote LCR a donc regretté l’annulation de son Grand Prix national, même s’il en comprend parfaitement les raisons. Il nous partage sa vision de cette journée quasiment sans précédent.
Cal Crutchlow : « Sur le sec, je
pouvais me battre pour la victoire ici, en Angleterre. Mais la
majorité des pilotes étaient contre la course. Je respecte ça.
Aurais-je piloté sous la pluie ? Probablement que oui. Mais nous
devons d’abord parler de la raison pour laquelle nous n’avons pas
couru aujourd’hui.
La Commission de sécurité a décidé qu’il
n’était pas possible de courir si la pluie ne s’arrêtait pas.
S’il pleut sur ce long tracé, vous roulez sans savoir quelle
est la profondeur de l’eau d’un tour à l’autre. Nous l’avons
expérimenté dans la FP4 samedi. Vous savez ce qui s’est passé;
quatre ou cinq pilotes ont chuté sur une portion très mouillée. La
situation était telle que nous aurions pu commencer à 16h30. Parce
qu’une course aurait été possible. Cependant, nous nous sommes
réunis à la Commission de sécurité et certains pilotes ont déclaré
qu’ils ne voulaient plus courir ce Grand Prix. Nous devions
respecter cette décision. Parce que je suis d’accord, la sécurité
n’était pas garantie. C’était trop dangereux. Vous pouviez déjà
voir cela avant la tournée d’inspection dans la voie des stands. Et
nous ne pouvions pas dire s’il pleuvrait davantage après le départ.
La piste est extrêmement longue, 5,9 kilomètres, et vous ne savez
jamais à quel point il va pleuvoir dans la courbe suivante ou après
un demi-tour de circuit.
Samedi, nous avons roulé sur les trois
quarts de la piste sur le sec, mais nous avons dû prendre des pneus
pluie, car deux courbes étaient encore complètement mouillées.
Je suis dévasté et déçu car les fans n’ont pas vu de course aujourd’hui. Tous les pilote sont venus ici pour courir. Nous ne sommes pas arrivés ici et avons imaginé avoir un week-end off. Nous voulions organiser un spectacle pour les fans. Mais la sécurité était un problème ici. Il y avait de sérieuses préoccupations. Le patron de Dorna, Carmelo Ezpeleta, soutient notre décision de ne pas rouler. Nous l’apprécions beaucoup. Parce que ce n’est pas un jeu de l’enfant d’annuler un Grand Prix. Ce n’est pas si facile de dire: «Rentrons à la maison». Il y avait beaucoup de pilotes qui ont décidé de ne pas courir. Personne ne nous met la pression, les pilotes. Et nous n’avons pas fait pression sur les autorités. Mais nous savions que le temps ne s’améliorerait pas. Lorsque nous nous sommes mis sur la grille, une course était impossible. C’est incontestable. Vous ne pouvez pas faire la course avec une moto de 300 chevaux lorsque l’eau stagne. Lors du tour de mise en place, la roue arrière patinait déjà dans la voie des stands lorsque vous passiez une vitesse. Il y avait juste trop d’eau sur la piste. Lors d’un freinage, j’ai fait de l’aquaplaning à l’avant. Vous pouvez gérer cela partiellement à l’arrière car vous avez la poignée des gaz. Mais avec le frein avant, cela devient critique lorsque vous glissez sur l’eau. Peut-être y avait-il une fenêtre plus tard, où une course aurait été possible. Mais dans l’après-midi, on a essayé pendant des siècles de retirer l’eau de la piste. Et la pluie est redevenue plus forte. Ça ne s’est jamais vraiment amélioré. Et en fin de soirée, nous n’aurions de toute façon pas pu rouler car il aurait fait trop froid. La température du revêtement était inférieure à 10 degrés ».
Êtes-vous déçu que le Grand Prix n’ait pas été reporté à lundi ?
« Non. Cela aurait été un cauchemar logistique de tout remettre à lundi. Bien sûr, lundi était un jour férié. Et beaucoup de spectateurs seraient revenus. Mais cela n’aurait pas été facile ».
Mais vous avez montré une feuille de papier avec l’inscription « Laissez-nous courir demain » devant les caméras…
« Taka Nakagami a fait ça pour moi. Non, c’était plus une blague. Nous avons espéré longtemps que nous pourrions conduire dimanche. Une course de lundi n’a jamais été vraiment à débattre ».
Y a-t-il d’autres pistes en Angleterre qui conviendraient mieux à un Grand Prix?
« Je n’ai pas piloté ici sur une autre piste depuis presque dix ans ».
Vous avez roulé ici sur la nouvelle surface en mai ?
« Oui, à 25 degrés. Peu avant la manche du Championnat du Monde au Mans. Tout semblait parfait. Quand il fait sec, je ne peux pas tester si des flaques d’eau restent sous la pluie. Il n’y avait pas de bosses à l’époque. Franco Uncini était également là et n’avait rien à redire. Quand j’ai conduit ici, la surface était toute neuve. Je conduisais une Honda RCV de série avec des slicks, donc je ne pilotais pas lentement. Il n’y avait absolument pas de bosses. La surface était ok. Depuis, de nombreuses bosses ont été créées et l’eau ne s’écoule pas ».