Que le Grand Prix de Grande-Bretagne soit annulé à cause d’un mauvais re-surfaçage du circuit anglais ne prête pas à discussion, puisqu’il s’agit d’une mesure de sécurité adoptée par les pilotes eux-mêmes.
C’est évidemment regrettable pour vous, pour nous, et encore plus pour les spectateurs qui se sont déplacés et ont attendu des heures pour rien, mais c’est la raison qui a eu le dernier mot.
Par contre, que les teams usine aient décidé de ne pas reporter la course à demain est beaucoup moins compréhensible, d’autant que cela a déjà eu lieu au Qatar en 2009 : tout le matériel est déjà sur place et les frais occasionnés sont loin d’être gigantesques, par rapport à certains roulages, même privés, comme celui qui aura lieu en Aragon cette semaine.
C’est pourtant un refus qu’ont opposé les teams Factory Honda et Yamaha, suivis dans cette position par Suzuki au nom de la solidarité, alors que Ducati était prêt à jouer le jeu pour respecter les spectateurs qui auraient pu revenir ce lundi, jour férié au Royaume-Uni.
C’était également l’avis d’Hervé Poncharal, mais le boss du team Tech3 a dû accepter la décision de la majorité et ordonner de remballer tout le matériel.
Le team manager français explique…
Hervé Poncharal : « J’ai toujours été
un démocrate et je respecte la majorité. Je respecte par-dessus
tout les pilotes parce que ce sont eux qui prennent les risques et
ils peuvent décider au-dessus de n’importe qui s’il est sûr de
rouler ou non. Personnellement, juste après la formation de la
grille, quand nous avons décidé, ce qui était la bonne décision de
la direction de course, de reporter le départ de la course, j’ai eu
une réunion avec tous les directeurs d’équipe et il y avait une
possibilité de courir demain puisqu’il s’agit d’un jour férié au
Royaume-Uni et que le soleil brillera. La piste sera donc sèche, et
tout était prêt pour une grande course MotoGP, ce que la plupart du
temps nous avons ici à Silverstone. Mais certains directeurs
d’équipe ont décidé qu’ils ne voulaient pas faire ça, bien que nous
l’ayons déjà fait au Qatar et que ce n’était pas la fin du monde
d’organiser quelques chambres supplémentaires ou de changer
quelques billets d’avion. J’ai toujours été franc et j’ai toujours
dit ce que je pense, et je pense que nous devrions toujours essayer
de courir. Il y avait la possibilité de le faire en toute sécurité
et je suis déçu que nous ne l’ayons pas pris. Mais de toute façon,
oublions ça, et partons d’ici. Nous pouvons juste dire que nous
sommes très, très désolés pour les spectateurs qui attendent cette
course depuis un an, et je pense que cela devrait être plus dans
notre esprit. Nous retournons au soleil dans le sud de la France et
espérons que nous aurons une belle course à
Misano ».