Nous perpétuons notre habitude de vous reporter intégralement les propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans mise en forme ou déformation journalistique.
A côté de la communication parfois un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité du team Monster Yamaha Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefings passés dans notre rubrique “Interviews“).
Il y a toujours le petit détail qui fait plonger chaque jour davantage les passionnés en immersion dans le monde de la MotoGP…
Johann, c’est votre première ligne depuis Le Mans. Il semble que vous ayez eu quelques démêlés avec Marc Márquez…
Johann Zarco : « ces conditions étaient assez bonnes pour moi. J’aime quand c’est presque sec avec les pneus pluie. J’ai un bon feeling sur la moto, je ressens beaucoup de choses, et je vois que je peux avoir un avantage. Je n’ai pas commencé très vite, contrairement à Jorge, j’ai été plus prudent puis j’ai pu faire un bon chrono et je pense que j’étais en tête. Et comme il l’a dit, la stratégie était alors soit de changer de pneu, soit de faire refroidir votre pneu pendant un tour avant d’attaquer au tour suivant. Je l’ai fait une fois et quand j’ai voulu le refaire à nouveau, Maverick arrivait, Marc attendait, tout comme Iannone. Et comme j’avais un avantage aujourd’hui en qualification, je ne voulais pas être celui qui allait les tracter. Je sais que Marc, même s’il éprouve une difficulté, est tout à fait en mesure d’améliorer son chrono et de faire la pole, donc j’ai attendu longtemps même si j’étais un peu inquiet que le drapeau à damier puisse s’abattre. Quand nous nous sommes élancés, Marc était devant à une certaine distance. J’ai essayé de faire de mon mieux et je pense que j’ai fait un tour très rapide, même si dans le virage 13, j’ai dû doubler, ce qui m’a fait un peu rater le virage et lui a permis de me redoubler. J’ai amélioré mon chrono, mais je pense qu’il était aujourd’hui possible de battre les 2 autres garçons, au moins pour la qualification ».
Cette première ligne peut-elle vous aider à retrouver votre confiance pour le futur ?
« Je l’espère ! J’ai débuté le week-end en attaquant sur la moto sans me poser de questions. Le feeling sur la moto était plutôt bon et nous avons progressé. Je ne peux pas dire que nous avons le rythme pour obtenir le podium sur le sec mais je pense que de partir depuis la première ligne est une opportunité pour essayer de me battre. Car au moins, je sens que je peux doubler d’autres pilotes. Donc nous verrons bien demain. Il devrait pleuvoir. S’il s’agit d’une pluie forte, cela peut être dangereux et je ne sais pas s’ils annuleraient la course ou pas. Ce qui serait parfait pour moi, ce serait que ce soit comme aujourd’hui, avec les pneus pluie sur du séchant. Dans ces conditions, je peux vraiment espérer un très bon résultat ».
Aimeriez-vous que la course se déroule un peu plus tôt, si les conditions l’exigeaient ?
« Nous ne sommes pas la dernière course demain. Normalement, il y a les Moto2 après nous. En cas de fortes pluies, pourquoi pas avoir la course plus tôt. Ce serait une bonne chose. Simplement, le réveil et le petit-déjeuner serait plus tôt demain ».
Est-ce possible que tous les pilotes décident ensemble de ne pas courir demain et que la course soit reportée au lundi ?
« S’il pleut dès le matin depuis 6 heures et que cela continu à pleuvoir toute la journée, même pas fort, je pense qu’il ne sera pas possible de courir car il y aura trop d’eau sur la piste. Je n’ai jamais couru le lundi. Cela est arrivé une fois. C’est difficile à dire. Il a seulement plu 5 ou 10 minutes à cause d’un gros nuage et cela a engendré de très gros problèmes. Si demain la pluie est constante, je pense que ce ne sera pas possible ».
Le problème provient-il de l’asphalte, des bosses ou du drainage insuffisant de la piste ? Et cela peut-il être arrangé pour l’année prochaine ?
« Je crois qu’il y a eu une grosse pluie en 2015 et qu’ils ont pu faire la course, mais à cet endroit, au virage numéro 7, même s’ils refont la surface, la piste est incurvée et toute l’eau stagne là. Je pense qu’avec la même pluie au virage 18 nous n’aurions pas eu le même problème car la piste est inclinée et l’eau peut s’évacuer. Il est difficile de dire ce qu’il faut faire mais les bosses n’aident pas car il y a une alternance d’eau et de bosses qui est une des pires choses. Du virage 7 au virage 11, même s’ils changent la surface, si les bosses reviennent, l’eau stagnera. Je pense c’est le problème. Sinon il faudrait changer toutes les inclinaisons de la piste ».
À quel point le MotoGP aide-t-il les œuvres caritatives et à quel point en tire-t-il profit ?
« J’aime faire cela. Jeudi, j’ai été impressionné par les gens et je me suis souvenu de l’époque où je n’étais pas pilote : quand vous pouvez avoir une une combinaison, une paire de bottes ou un casque d’un pilote, cela paraît aussi précieux qu’un diamant. Et vous pouvez voir que si les gens sont en mesure d’acheter, il y a de grosses sommes d’argent. C’est très particulier et plutôt bien car à la fois ils peuvent réaliser leur rêve tout en aidant les œuvres caritatives. C’est bien et nous devrions peut-être le faire plus souvent à d’autres endroits, car, je ne me souviens pas mais je pense que nous le faisons seulement en Grande-Bretagne. Cela pourrait également fonctionner très bien dans d’autres pays » .
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Classement et crédit photo: MotoGP.com