La conférence pré-événement du Grand Prix d’Autriche 2018 accueillait Marc Márquez, Valentino Rossi, Andrea Dovizioso, Jorge Lorenzo, Bradley Smith et Miguel Oliveira.
Comme à notre habitude, nous reportons ici notre traduction de l’intégralité des propos de Valentino Rossi, sans aucune mise en forme ou déformation journalistique.
Vous avez fait 8 top 5 avant d’arriver en Autriche. Comment vous sentez-vous avant d’aborder ce Grand Prix ?
Valentino Rossi : « Ici, c’est
toujours une piste difficile. En particulier l’année dernière, je
ne l’ai pas beaucoup apprécié car nous y avons beaucoup peiné. Cela
a été l’une des courses les plus difficiles pour moi. Je ne suis
jamais monté sur le podium ici, même si en 2016 la course n’a pas
été si mauvaise, puisque Jorge et moi avons été forts durant la
course et pas si loin des Ducati. Mais cela n’a pas été suffisant
pour moi pour faire le podium. Donc nous verrons. Nous devons
essayer de mettre tous les petits détails à leur maximum pour
essayer d’être aussi forts que possible. Sur le papier, ce ne sera
pas la meilleure piste et nous devrons peut-être souffrir un
peu.
Nous venons de Brno et c’est une piste sur laquelle je veux
toujours essayer d’arriver sur le podium, mais malheureusement je
n’étais pas assez fart car le Top 3 était plus rapide que moi. D’un
autre côté, ce n’était pas une mauvaise course car je n’étais pas
si loin.
Lundi, nous avons beaucoup travaillé, mais au final nous n’avons
pas trouvé quelque chose de mieux. Je pense donc que notre niveau
sera plus ou moins le même qu’à Brno.
Nous devons également prendre en considération la météo car les
prévisions ne sont pas fantastiques. Nous devons être prêts pour
toutes les conditions ».
Vous et Maverick avez beaucoup parlé d’un déficit d’accélération. Attendez-vous quelque chose dans ce domaine d’ici la fin de saison ?
« Je n’en sais pas beaucoup plus que vous, car selon moi, notre problème est très clair, mais cela fait longtemps que nous l’avons dit. Ce n’est pas facile donc c’est important que Yamaha travaille. En fait, nous avons essayé quelque chose lundi à Brno. Nous avons besoin de temps mais nous espérons améliorer nos performances avant la fin de la saison. Oui ».
Que vous souvenez-vous de votre premier podium ici, il y a 20 ans ?
« Je m’en souviens plutôt bien car il s’agissait du premier
podium de ma carrière. C’était ma saison de Rookie en 125 et j’ai
été fort, en particulier à partir de l’Europe, à Jerez. J’ai raté
le podium au minimum 3 ou 4 fois dans le dernier tour : à
Jerez, au Mugello où j’ai fini 4e, etc.
C’était un moment très important. La course était difficile car il
faisait humide ; c’était moitié–moitié. Les conditions étaient
difficiles et il faisait très froid. Nous avons dû beaucoup nous
battre et je pense qu’à la fin, si je me souviens bien, je me suis
battu très durement avec Aspar Martinez qui était un pilote dur
pour moi dans ma première saison. Nous avons fait une très grosse
bagarre dans le dernier tour, mais au final j’ai pu monter sur le
podium et c’était un super moment ».
Vous dîtes que vous n’avez rien trouvé de nouveau lors du test à Brno. Pourquoi ne pas faire un pari plus risqué et changer les choses radicalement ?
« Je pense que vous êtes bon si vous réglez du mieux
possible ce que vous avez. Je pense que nous avons bien travaillé
avec mon équipe durant cette année. Le dimanche, nous arrivons
toujours à être plutôt compétitifs, et je pense donc que nous avons
fait le maximum à de nombreuses reprises.
Après, « bou »… essayer quelque chose de très risqué, je
ne sais pas. Concernant les réglages de la moto, nous ne pouvons
rien faire de mieux que ce que nous faisons.
Vous pouvez essayer quelque chose comme un pneu tendre, mais je
suis sûr que vous pourrez faire 10 tours en tête mais qu’après vous
arriverez plus loin que 4e.
Je pense ce n’est pas la bonne approche. Nous devons être plus
compétitifs et faire notre travail de la même façon que nous le
faisons maintenant ».
Casey Stoner a dit que la physionomie des courses avait changé car les pilotes se concentraient maintenant pour passer en Q2, avec en course la conséquence que les dépassements se font dorénavant plutôt dans les premiers tours que dans les derniers. Qu’en pensez-vous ?
« En ce moment, le règlement est comme ça. Pour moi, la
plus grande différence est qu’avant vous pouviez vous concentrer
sur le réglage de la moto durant 3 séances, FP1, FP2 et FP3. Vous
pouviez essayer différentes choses. Oui, vous étiez heureux si vous
étiez en tête du classement, mais ce n’était pas le problème
principal. Et ensuite, vous concentriez sur le chrono juste durant
la qualification.
Maintenant, malheureusement, nous ne pouvons pas faire comme ça.
Durant les 10 ou 15 dernières minutes, tout le monde doit passer un
pneu neuf et attaquer comme en qualifications, car si pour une
raison quelconque il fait humide ou très froid le samedi matin,
vous êtes en dehors de la Q2 et vous avez un grand risque que le
week-end soit compromis. Malheureusement, ce n’est pas notre choix,
mais nous devons faire comme ça. Pour changer cela, il faudrait
changer un peu le règlement.
Concernant les courses, la grosse différence provient selon moi des
pneus. Par exemple, à l’époque des Bridgestone, vous deviez aller
très vite au début puis contrôler. Mais avec les Michelin, vous
devez davantage gérer les pneus pour essayer d’arriver dans le
dernier tour avec suffisamment de pneu. Donc je pense que nous
devons faire comme ça : chacun doit s’adapter à l’époque et au
règlement différent ».
Lors du test à Brno, vous avez essayé un nouveau carénage (voir ici). Pouvez-vous nous en parler ?
« Le nouveau carénage est très différent vu de l’extérieur,
car son dessin est différent et intéressant, mais en pilotant la
moto, je n’ai pas senti beaucoup de différence. Brno n’est en
principe pas le meilleur circuit pour l’utiliser, car la piste est
très rapide et large, et vous n’avez pas beaucoup de wheeling.
Maintenant, si vous décidez d’utiliser ce carénage, vous devez le
faire jusqu’à la fin de la saison. Vous ne pouvez plus faire comme
l’année dernière où vous pouviez décider de changer d’une piste à
l’autre. Je continue donc avec le mien car je me sens bien, mais je
l’essaierai à nouveau ».
Pouvez-vous dessiner votre circuit idéal ?
« J’ai déjà fait ce travail avec la Gazetta dello Sport l’année dernière, mais je ne m’en souviens pas (rires). Ce n’est pas exactement la même chose mais mon idée est similaire à celle de Simon : j’ai pris quelques morceaux des circuits que j’aimais. La première partie provient de Montmelo, 1, 2 et 3. Ensuite, j’ai essayé de mettre la meilleure partie de la saison, Casanova, Savelli et Arrabbiata 1 au Mugello. Puis j’ai mis quelque chose de similaire à Phillip Island après les virages 6, 7 et 8 qui sont très rapides avant d’arriver en haut de la colline. Et pour terminer, je n’avais rien donc j’ai mis une chicane (rires). Il y a seulement 10 virages mais ce n’est pas si mal. Cela fait 3,8 km et c’est un peu court, oui (rires) ».
Source et crédit photos : MotoGP.com