Cette conférence de presse tenue à l’issue du Grand Prix d’Australie réunissait Maverick Vinales, Andrea Iannone et Andrea Dovizioso.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les propos bruts de Maverick Vinales, sans la moindre interprétation journalistique.
Maverick Vinales : « c’est un jour incroyable ! Avant tout, je ne m’attendais pas à partir si mal. Quand je me suis vu dixième, je me suis dit « Maverick, tu est stupide, qu’est-ce que tu fais ? », et j’ai alors juste essayé de garder ma concentration. Nous avons très bien travaillé ce matin sur l’électronique, et je savais que si je me sentais bien, je pouvais être rapide. Durant tout le week-end, j’ai été dans le top 3, donc j’étais à l’aise et je me suis dit « OK, maintenant il faut attaquer et ne pas penser aux pneus ». J’ai attaqué, attaqué, attaqué, et quand j’ai vu que j’étais autour des 3 secondes, je me suis dit « OK, maintenant tu peux te relâcher un peu et économiser le pneu ». Mais quoi qu’il en soit, c’était serré car les deux Andrea revenaient très vite (soupir). Incroyable, incroyable ! Car revenir à la victoire sur ce circuit est quelque chose d’incroyable. C’est le meilleur circuit pour moi. Peut-être que cette piste m’a mis très à l’aise et c’est pourquoi j’ai pu en faire un peu plus. Je suis très heureux. Honnêtement, l’équipe a bien travaillé durant tout le week-end. Nous avons travaillé de la façon dont je voulais, et je suis incroyablement bien ».
La victoire doit être encore plus douce après la période difficile que vous avez connue ?
« Honnêtement, la saison a été difficile. J’avais besoin de cette victoire, nous avions besoin de cette victoire, Yamaha avait besoin de cette victoire. Je l’ai dit vendredi, nous devons être bien et nous devons être motivés pour très bien débuter l’année prochaine. Assurément, cette victoire va nous apporter énormément de motivation et je suis très heureux car tous les gars ont très bien travaillé durant tout le week-end. Hier soir, nous avons dîné ensemble et nous avons essayé d’être plus confiants dans l’équipe. La course s’est déroulée comme je le pensais et comme je l’imaginais, et c’est fantastique. Ce matin, j’ai senti que je pouvais le faire, et quand j’en ai eu l’opportunité, j’ai foncé pour montrer et prouver que mon style de pilotage était aujourd’hui au top ».
Vous paraissez très heureux. Vous rappelez-vous à quand remonte la dernière fois où vous étiez si heureux ?
« Oui ! Il y a plus d’un an et demi (rires). Non, honnêtement, à la maison je suis heureux car j’ai une belle vie. Mais en ce qui concerne la compétition, depuis Le Mans, et peut-être depuis Silverstone, je n’ai pas été heureux comme ça. C’est incroyable. Il y a eu deux courses où j’ai senti que je pouvais gagner, une à Silverstone et l’autre ici. Donc le faire est vraiment bien. En arrivant à ce week-end, je n’étais pas vraiment motivé mais j’ai les bonnes personnes autour de moi pour me booster et me garder ma motivation, et c’est pourquoi aujourd’hui j’ai donné un peu plus. Vous savez, gagner ici est toujours spécial car c’est un très bon circuit pour moi et j’adore être ici. Je pense durant la course, j’ai amélioré quelques trajectoires qui me manquaient au Warm up, et je suis très heureux ».
Dans la longue période éprouvante que vous venez de traverser, à quel point était-ce difficile de continuer à essayer de trouver une motivation ?
« C’était très difficile, mais j’ai une mentalité de vainqueur. Pour tout ce que je fais : quand je m’entraîne, quand je suis à la maison, quand je suis ici. À coup sûr, cela m’a beaucoup aidé et j’ai toujours voulu trouver quelque chose de plus. Mais d’une certaine manière, nous avons abordé ce week-end différemment. Nous voulions juste essayer de conserver les mêmes réglages et s’habituer à la moto. C’est quelque chose qui a très bien fonctionné donc nous allons essayer de travailler comme ça en Malaisie. J’espère que la moto fonctionnera bien et que je pourrai donner mon meilleur. Je pense aujourd’hui j’ai donné mon meilleur et, enfin, montré mon potentiel et mon style de pilotage. Enfin ! Enfin, je l’ai fait, et ça semble bien. Il faut juste trouver le moyen de le faire à chaque course ».
Cette victoire est-elle plus importante pour vous ou pour Yamaha ?
« Les deux ! Pour moi car je commençais à perdre un peu confiance en moi, et pour Yamaha car j’ai prouvé que je pouvais gagner des courses, donc ils doivent essayer de me fournir une moto qui convienne à mon style de pilotage, en particulier dans la partie du milieu des virages. Si nous avons cela, nous avons une chance de nous battre, car je pense que Phillip Island nous convenait très bien, en particulier dans les secteurs 1 et 4, et nous avons pu un peu compenser nos points faibles. Je pense ceci nous travaillons bien pour 2019, nous pouvons être aussi fort que nous l’étions en 2017. Nous devons donc continuer à travailler. Une des bonnes choses est que je n’ai pas perdu ma concentration ni ma motivation, et je suis donc le même que je l’étais l’année dernière, et c’est quelque chose de très bien. Bien sûr, j’aurai davantage d’expérience l’année prochaine et je serai meilleur car je connais aussi bien les pires aspects de faire des courses que les meilleurs ».
En Thaïlande, vous avez modifié l’équilibre de votre moto mais le bénéfice ne s’est pas confirmé à Motegi. Qu’en était-il ici ?
« À Motegi, nous avons finalement décidé de changer la moto. Ici, nous sommes revenus à la moto de Thaïlande. Exactement la même. Je suis habitué à cette moto et entraîné à la piloter. En Thaïlande, j’avais un très bon feeling et un très bon retour de la moto. Au Japon, en FP1, quand j’ai été assez fort, c’était la même moto qu’ici, puis on a essayé de jouer un peu. On en voulait trop ! Peut-être qu’on avait atteint la limite de la moto. Ici, je me suis seulement concentré sur les trajectoires. Je savais que si la moto n’était pas parfaite, je pouvais la rendre parfaite car j’avais de bonnes trajectoires ici et je pouvais être rapide. J’avais beaucoup de vitesse. Et je pense l’équipe a également fait un bon travail, car ils ont vraiment travaillé dur sur l’électronique. Quand j’ai commencé, l’électronique ne fonctionnait pas très bien, mais dès que nous avons mis l’électronique là où il le fallait, nous avons été rapides ».
Valentino Rossi a dit que même si Yamaha avait gagné cette course et gagnait les 2 prochaines, ils ne devraient pas faire l’erreur de ne pas penser qu’il reste encore énormément de travail à faire. Êtes-vous d’accord avec cela ?
« Oui, je suis d’accord. Nous avons un très bon châssis mais nous devons améliorer l’électronique et le moteur. J’adore vraiment le châssis car, comme aujourd’hui, je peux piloter très vite quand le châssis est réglé pour mon style de pilotage. Mais quoi qu’il en soit, il y a encore beaucoup de façon de progresser et je pense que Yamaha est en train de faire énormément d’efforts. Cette année, nous n’avons pas pu changer cela car nous n’avons pas pu changer le moteur, donc on va essayer de faire les meilleurs résultats possibles en Malaisie et à Valencia, mais pour l’année prochaine, si nous travaillons de façon intelligente, nous pouvons avoir une très bonne moto ».
À quelle heure allez-vous aller chez le coiffeur aujourd’hui ?
« (Rires) je serai vraiment laid (rires). Je ne sais pas. Mais je dois y aller donc je termine ici et j’y vais. Je serai comme Paco (rires) ».
À quel point avez-vous attaqué avec le pneu durant la course et était-il en fin de vie ? Et à quoi vous attendez-vous la saison prochaine ?
« En MotoGP, c’est toujours très difficile de contrôler la
course et de contrôler l’écart. Ce sont de très bons pilotes et ils
étaient tellement rapides à la fin que j’ai pensé qu’ils allaient
peut-être me rattraper. Dans le dernier tour, mon pneu arrière
était vraiment mort et j’ai juste essayé de bien contrôler avec les
gaz. Mais heureusement, j’ai pu attaquer au début. Je ne
m’attendais pas à être aussi rapide au début mais finalement j’ai
pu ouvrir un écart suffisant pour finir la course devant, au cas où
mes pneus se détérioreraient.
Et pour la saison prochaine, je ne sais pas encore. Je dois me
concentrer sur la Malaisie. Nous verrons bien ! Après avoir
terminé Valencia, je commencerai à y penser ».
Crédit photo : MotoGP.com
