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Par manque de temps, nous n’en parlons pas assez souvent, mais chaque samedi se tient une intéressante conférence de presse organisée par Michelin pour faire le point sur l’aspect pneumatique du Grand Prix à venir.

Exemple ce soir avec Piero Taramasso, Manager Deux-roues Michelin Motorsport, qui donne quelques clés pour la course de demain : « je ne pense pas qu’ici, le problème concerne l’usure des pneus. Nous sommes venus fins août pour faire des tests et des longs runs et l’usure des pneus était sous contrôle. Elle n’était pas élevée. D’après les datas d’hier et d’aujourd’hui, et d’après ce que nous avons vu, il n’y a pas d’usure élevée des pneus. Donc pour moi, ce ne sera pas la clé de la course. Mais, par exemple, vous devrez gérer les pneus à cause de la température. La température de la piste sera très haute. Aujourd’hui nous étions autour de 42 ou 43° et ce sera pareil demain. Quand vous avez température de piste très élevée et que vous commencez la course avec une moto très lourde à cause de l’essence, si vous attaquez beaucoup ou si vous êtes dans le peloton, vous pouvez très facilement faire surchauffer votre pneu avant. Et en même temps, l’arrière, si vous accélérez très fort ou si votre Traction Control n’est pas bien réglé. Vous pouvez faire surchauffer l’avant ou vous pouvez faire surchauffer l’arrière. Pour moi, ce sera la clé de la course, car quand vous surchauffez, vous perdez l’adhérence. C’est physique et mécanique. La clé sera donc de ne pas trop attaquer, mais pas à cause de l’usure, mais pour essayer de ne pas faire surchauffer les pneus. La plupart du temps, quand les pilotes disent qu’ils doivent gérer leurs pneus, 80 % des personnes pensent que c’est à cause de l’usure, pour ne pas détruire leurs pneus et que les performances s’effondrent. Mais ce n’est pas seulement cela : cela peut être à cause de la température et c’est ce qui s’est passé à Misano. Il faisait très chaud et nous avons eu des températures très élevées, donc les performances n’étaient pas les meilleures. Une autre des raisons de la gestion des pneus peut aussi être la tenue de route. Elle peut changer tour après tour. Car quand vous partez, vous avez beaucoup d’essence et vous avez une certaine répartition des masses entre l’avant et l’arrière. Et plus vous roulez, plus vous perdez de poids, et la moto change de comportement. Le pilote doit alors s’adapter à ça et compenser, donc il doit gérer. Quand on dit qu’il faut gérer les pneus, ce n’est donc pas seulement les pneus, mais aussi la moto, la tenue de route, et la performance d’une façon générale ».

Dovizioso a dit hier que, cette année, il devait gérer ses pneus d’une façon différente, qu’ils se dégradaient davantage. Êtes-vous d’accord avec cela ?

« Sur certains circuits, oui, sur d’autres circuits, non. Ce que nous avons fait, comparé à l’année dernière, c’est que nous avons utilisé une gomme plus tendre, et c’est normal qu’avec une gomme plus tendre, vous perdez l’adhérence plus vite et que le pneu se dégrade plus vite. Ce feeling est donc normal car nous avons choisi d’être plus tendre. Si nous étions partis du côté plus dur, les pneus auraient été plus consistants mais nous avons fait ce choix car l’année dernière, à de nombreuses reprises, personne n’utilisait les durs. Nous voulions également améliorer les performances. Mais cela est le cas seulement sur certains circuits et pas partout. C’est une raison, et une autre raison est que les motos ont changé depuis l’année dernière. Ce ne sont plus les mêmes motos et les gommes sont plus tendres. Les conditions de piste sont également différentes par rapport à l’année dernière. Par exemple à Brno et ici, si on compare avec l’année dernière, ce sont des conditions complètement différentes. Donc quand vous prenez en compte tout cela, il est normal que le comportement du pneu ne soit pas le même que l’année dernière. Mais pas parce que nous avons complètement changé le pneu : la structure est exactement la même, le profil est exactement le même, tous les pneus avant sont exactement les mêmes et nous avons seulement changé quelques gommes à l’arrière ».

Il semble que la dégradation des pneus soit différente pour chaque pilote. Certaines sont grandes, d’autres petites, certaines interviennent rapidement, d’autres non…

« Oui. C’est parce qu’il y a différentes motos avec différentes caractéristiques, différents réglages de Traction Control et différents styles de pilotage. Si vous prenez quelqu’un comme Lorenzo ou Zarco, à coup sûr, la dégradation de l’arrière interviendra bien plus tard que celles de Marc ou Cal. Ces derniers sont plus agressifs donc ils stressent davantage leurs pneus, et auront donc une dégradation plus tôt. Donc pour moi, c’est normal ».

Pensez-vous que toutes les sortes de pneus seront utilisés durant la course de demain ?

« Je le pense. À l’avant, oui, certains utiliseront le soft, certains utiliseront le médium et certains le dur. J’en suis presque sûr à 100 % . Et pour l’arrière… aussi. Car après aujourd’hui et la FP4, nous avons recueilli des données supplémentaires, et le pneu tendre apportera à coup sûr une adhérence supplémentaire durant une dizaine de tours. Et si vous avez une bonne moto et de bons réglages, et un bon Traction Control, vous pourrez gérer jusqu’à la fin. L’usure n’est pas un problème. Avec le dur, comme vous avez pu le voir, ils ont fait de très bons chronos. Sa performance est un peu moindre, comparé au tendre, mais sa stabilité est bien meilleure. Ils se sentent plus à l’aise car la moto reste très stable. Et le médium est un compromis. Certains pilotes l’ont essayé et ils seront en minorité. Peut-être seulement 2 ou 3, alors que la majorité utilisera des tendres ou des durs ».

Nous continuerons cette transcription la semaine prochaine avec la réponse à la question que tout le monde se pose : « les Yamaha sont-elles en difficulté à cause d’une inadaptation aux pneus Michelin ? »

A suivre…

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