Si l’Espagne et l’Italie sont aujourd’hui les deux nations dominantes du MotoGP, c’est aussi parce que la passion qu’elles ont développée pour la compétition motocycliste a pu s’exprimer dans les années 50 avec les courses urbaines. En Espagne, on en trouvait un peu partout, mais celles du côté de Jerez (voir ici) et de la Communauté Valencienne (voir ici) étaient à ce point développées que, pour des questions de sécurité, elles ont fini par donner la création des circuits bien connus aujourd’hui.
En Italie, le même phénomène a engendré les circuits de Mugello (voir ici) et Misano (voir ici), et peu à peu les courses urbaines ont disparu des villes européennes : fini l’odeur du deux temps en centre-ville, fini les bottes de paille sur les trottoirs, fini les Bultaco, Montesa, Ossa et autres Derbi frôlant les spectateurs, et, en résumé, fini le spectacle de la compétition moto mis à la portée du plus grand nombre gratuitement, qui a suscité tant de vocations dans les régions concernées…
Sauf… sauf à La Bañeza, petite ville de 10 000 habitants dans le nord de l’Espagne qui, telle Astérix et les Gaulois, résiste sans faillir face à la modernité et organise depuis 1952 « El Gran Premio de la Bañeza » au cœur de la cité.
Le week-end dernier a donc eu lieu la 62e édition de cette course aujourd’hui très atypique, pour le plus grand plaisir des spectateurs. On vous épargne les résultats mais, pour bien se rendre compte qu’on est très loin d’un défilé, on vous met la course des 125/Moto3, filmée partiellement par un drone au début dans la première vidéo, puis prise en caméra embarquée dans la seconde. Impressionnant !
Dans notre environnement actuel, le sujet peut prêter le flanc à la polémique, et on l’imaginerait mal en France, mais cela reste une préservation d’un patrimoine culturel très important en Espagne, et cela reste très ponctuel et n’a fait de mal à aucune des 70 000 personnes présentes : bravo !