Avec un superbe palmarès qui comprend huit titres mondiaux pilotes et de nombreux autres titres constructeurs, Sandi est une légende du paddock, une icône de la mécanique. Actuellement Directeur technique de l’équipe Italtrans, Giovanni peut s’enorgueillir des Championnats du Monde remportés par Tetsuya Harada (Yamaha 250 en 1993), Max Biaggi (Aprilia 250 en 1994, 1995 et 1996, puis Aprilia SBK en 2010 et 2012), ainsi que Jorge Lorenzo (Aprilia 250 en 2006 et 2007). Trois sacrés pilotes, réputés aussi caractériels que brillants champions.
Il nous parle de chacun d’eux, à commencer par Jorge Lorenzo :
« Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi dur pour lui avec la Honda. Il se battait aussi avec la Ducati, faisant la différence quand il se sentait à l’aise, après un travail considéré comme peut-être inutile : les pilotes de ce niveau ont aussi besoin de psychologie, de soutien en dehors de la technique » a expliqué Sandi dans une interview de PaddockTV diffusée sur YouTube (voir ci-dessous).
« Avec Honda, il a immédiatement eu des problèmes, il n’a pas été mis en mesure d’en tirer le meilleur parti tant psychologiquement que techniquement. Peut-être qu’il ne pouvait pas battre Márquez au championnat, mais il a pu battre Marc à certaines occasions. Et quand vous donnez quelques coups à votre coéquipier, cela peut tout changer. »
« J’étais convaincu qu’il s’adapterait : avec l’Aprilia 250, il était bon, il changeait de style selon les circonstances. Mais sur la Honda, je l’ai vu mal, une moto trop basse pour lui, il ne pouvait même pas se pencher… »
Max Biaggi :
« Il m’a lancé beaucoup de critiques, mais il a toujours été un grand gentleman avec moi, même financièrement. C’était un pilote très déterminé, qui a beaucoup grandi au fil des ans. Contrairement à Harada, il n’avait pas de connaissances techniques et de réglage : ce bagage, il l’a construit avec son entêtement sur la piste. »
« Pourquoi n’a-t-il pas remporté le Championnat du Monde 500 ? Parce que je n’étais pas à ses côtés… Lui et moi avons fait évoluer l’Aprilia SBK de façon incroyable : en deux ans, nous avons gagné le Championnat du Monde. Il savait ce qu’il voulait, comment faire avancer la moto. A l’époque, Rossi et lui n’étaient pas sur un pied d’égalité : Valentino est arrivé en 500 avec une excellente moto et une super équipe. »
Tetsuya Harada :
« Je l’ai rencontré au Japon, quand j’étais chez Yamaha avec Pierfrancesco Chili, qui est passé d’Aprilia à Yamaha. Dès que je l’ai vu, je me suis rendu compte qu’il pilotait superbement. Il était super fort. »
« Lors du premier test à Jerez, un circuit qui lui était totalement inconnu, à son 26e tour, il a établi le record de la piste ! En tant que pilote et en tant que technicien, il était l’un des plus forts de la 250, il ne lui manquait que la détermination d’un pilote européen. »
Cette saison en Moto2, Giovanni Sandi travaille avec Enea Bastianini, qui a terminé troisième au Qatar :
« Dès la première fois qu’il a piloté une moto Moto2, j’ai su qu’il avait autant de talent que n’importe qui : il était rapide dès le premier jour, immédiatement plus rapide que son coéquipier qui pilotait cette moto depuis de nombreuses années. Il y a une lacune que nous essayons d’aplanir, mais c’est quelqu’un qui peut très, très bien faire. »
« Il peut aussi réussir en MotoGP grâce à son talent : maintenant il s’entraîne mieux, c’était sa limite, mais il peut tout faire. J’ai pensé dès le début : espérons qu’il ne sera pas gaspillé. »
L’autre pilote de l’Italtrans Racing Team, Lorenzo Dalla Porta, Champion du Monde Moto3 en titre, a fini 24e à Losail :
« C’est un autre pilote fort. Vous ne devenez pas champion par hasard. Il a des limites physiques pour la Moto2 : nous n’avons pas encore trouvé le moyen de bien le mettre sur la moto, d’exploiter ses qualités. »
« Lorenzo a des bras et des jambes un peu plus courts et cela nous a créé quelques difficultés. Il a du mal à faire pression sur les repose-pieds, il n’est pas encore centré à 100 %. Mais je suis sûr que le pilote est bon. »
Autre interview récente de Giovanni :
