Faisant suite aux nombreux incendies déjà en cours, un nouveau foyer s’est déclaré dans la nuit de mardi 25 à mercredi 26 juillet sur la commune de Bormes-les-Mimosas.
Plus de 1 300 hectares sont partis en fumée et plus de 500 pompiers ont été mobilisés pour tenter de circonscrire l’incendie. Plus de 10 000 personnes ont également dû être évacuées et nous avons évidemment reçu de nombreux messages privés pour nous demander si ce drame avait touché les installations du team français Monster Yamaha Tech3 établi sur la commune.
Nous avons donc contacté Hervé Poncharal qui a pris quelques minutes pour nous répondre.
Hervé Poncharal : « tout d’abord, je voudrais remercier les internautes car ça me touche de savoir qu’ils s’intéressent et se soucient de l’évolution des choses sur la commune de Bormes-les-Mimosas dans laquelle nos installations se situent, et où la plus grande partie de l’équipe habite.
Ce qui s’est passé est véritablement un drame, mais nous n’allons pas forcément trop en parler car cela ne concerne pas directement le MotoGP. Comme vous le savez, et comme un certain nombre d’internautes le savent, le fait de nous installer là était lié à un choix de vie par rapport à la nature merveilleuse de ce coin de côte méditerranéenne. La plupart des membres de l’équipe font énormément de vélo, principalement du VTT, au milieu de tous ce massif des Maures. C’était véritablement sublime et on prenait beaucoup de plaisir à y rouler. Tout cela a disparu en fumée et c’est donc plus qu’un crève-cœur pour tous les habitants de la région.
Mais pour en revenir aux installations Tech3, elles sont situées dans une zone d’activités où il n’y a pas de végétation autour. Il n’y a donc pas eu de problème particulier. On a été cerné par la fumée et on voyait les flammes, mais les plus proches étaient environ 700 ou 800 mètres. Même si ce n’était pas très loin, comme il n’y avait pas de végétation, il n’y a donc jamais vraiment eu de risques importants.
De plus, tous les véhicules, les semi-remorques qui contiennent les MotoGP, les Moto2 et l’hospitality des pilotes, tout est déjà en République tchèque là où nous avons été les déposer après le Grand Prix d’Allemagne. Il n’y a donc aucun souci de ce côté-là et nous serons tous avec notre matériel, opérationnels pour le Grand Prix de la République tchèque, même si nous aurons évidemment une grosse boule au ventre, car vous l’avez bien compris, ce qui est arrivé est sentimentalement une perte énorme. Tout a disparu. Non seulement les arbres et les fleurs, mais également toute la faune, des sangliers aux tortues. Tout. »
Nous vous savons particulièrement modeste, et vous n’allez pas nous en parler de vous-même, mais il paraîtrait que votre équipe, sous la direction de Guy Coulon, a participé à la préservation de quelques maisons isolées dans les bois en abattant des arbres…
« Oui, il y a un groupe de maisons qui est tout près de l’atelier et qui, elles, sont dans la forêt. Et, entre autres, car ils n’étaient pas les seuls, une partie de l’équipe Tech3 emmenée par Guy Coulon est allée aider les sapeurs-pompiers en faisant notamment des coupe-feus en abattant des arbres pour éviter que le feu ne se propage par la végétation. Ils ont aussi installé des motopompes dans les piscines et ont été formidables. Il y avait Guy, bien sûr, mais aussi Éric, Fabien, mon frère Jérôme, ma fille et bien d’autres. Tous ont aidé, que ce soit pour faire ces fameux pare-feus ou tenir les lances, pendant plus de 20 heures. Et ils ont réussi à sauver quelques maisons. »
Aujourd’hui, peut-on dire que la situation est stabilisée ?
« Oui, elle est stabilisée, mais l’incendie n’est pas éteint. Il reste toujours des souches incandescentes et des braises, et le vent n’est pas terminé. Il y a notamment des rafales qui font qu’il y a des reprises sans arrêt. Et comme les gros moyens ne sont plus là, notamment les moyens aériens, il faut vraiment faire attention car une reprise peut vite se transformer en gros gros risque. Donc quoi qu’il arrive, avant que tout soit terminé, je pense qu’il y en aura au moins pour une semaine. »
Merci Hervé, et on vous souhaite évidemment bon courage dans ce moment difficile !
