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Responsable technique de la M1 du campionissimo, Silvano Galbusera a vécu une saison en enfer. Jamais l’équipe officielle n’a réussi à se sortir de ses démons techniques, jusqu’à la toute dernière course. Galbusera détaille ici à Mat Oxley les difficultés connues en 2017.  

Depuis le début de la nouvelle ère technique du MotoGP – pneus et électroniques différents – le taux de victoire de Yamaha a chuté de plus de 50%. En effet, l’usine a remporté moins de courses en 2016 et en 2017 que pendant la seule année 2015.

En d’autres termes, Yamaha a fait la pire transition de Bridgestone à Michelin, et du logiciel sur mesure au modèle unique type Dorna. La saison dernière, la M1 a souffert de problèmes d’entrée et de milieu de virage, ainsi que d’un manque d’adhérence mécanique et électronique lors de l’accélération.

« Ce fut une saison vraiment terrible », admet l’ingénieur en chef de Rossi, Silvano Galbusera. « En 2016, Valentino avait un bon feeling avec la moto mais nous détruisions le pneu arrière alors qu’il restait cinq ou six tours à faire avant l’arrivée. Pour 2017 Yamaha a modifié la moto pour économiser le pneu. Sur certaines pistes c’était bon, mais Valentino manquait de la sensation dont il avait besoin, alors il ne pouvait pas passer dans les virages rapidement en gardant sa trajectoire. Sur les données vous ne pouviez pas voir cela très bien, mais c’était clair d’après l’explication du pilote.

« Au début de 2017, nous avons constaté que la nouvelle moto n’était pas 100% pour Valentino. En même temps, Maverick était très, très rapide. Les premières courses n’étaient pas si mauvaises pour nous, mais après nous n’avons pas pu trouver le bon réglage. Yamaha a un peu changé le châssis, avec une géométrie différente et une rigidité similaire, mais Valentino n’a jamais retrouvé les sensations qu’il avait en 2016. »

« Si le pilote ne peut pas avoir une belle trajectoire dans le virage, il est un peu en retard », ajoute Galbusera. « Cela lui fait perdre un peu de temps, donc il ouvre davantage les gaz pour récupérer ce temps-là, et alors il utilise trop le pneu arrière.

« Au cours de la saison 2017, nous avons souvent dû arrêter de penser à de meilleurs temps au tour et commencer à penser à économiser le pneu arrière. Nous avons donc réduit la puissance, ce qui a sauvé le pneu, mais nous a coûté de l’accélération. C’était un moment critique, car nous ne pouvions pas utiliser toute la puissance du moteur parce que la moto n’était pas capable d’accélérer sans détruire le pneu. »

Bien que Yamaha ait besoin de trouver un meilleur équilibre du châssis pour améliorer toutes les phases du virage, Galbusera estime que le plus gros travail qui attend les ingénieurs électroniques de l’usine est de débloquer les secrets du logiciel Magneti Marelli, comme Ducati et Honda.

« Je pense que Honda et Ducati ont découvert quelque chose concernant l’arrivée de la puissance, dans l’électronique, pour aider l’arrière de la moto. Si vous écoutez leurs motos, vous entendez moins de bruit de coupure de l’électronique, ils ont donc une meilleure accélération. Yamaha doit travailler sur l’électronique pour trouver quelque chose comme ça parce que nous avons besoin d’accélération sans détruire le pneu.

« Ducati travaille avec Magneti Marelli depuis de nombreuses années et l’année dernière la HRC a embauché un ingénieur en électronique qui avait travaillé chez Ducati puis chez Magneti Marelli », explique Galbusera. « Ces gens savent tout sur le système, donc il leur est plus facile de trouver le bon réglage. »

« Yamaha doit travailler sur l’électronique pour trouver quelque chose comme Honda et Ducati. C’est très important pour nous parce que nous avons besoin d’accélération sans détruire le pneu, tout en gardant l’agilité de la moto. »

Et qu’en est-il de la brillante recrue de Tech 3 Yamaha, Johann Zarco, qui, la saison dernière, a fait des merveilles avec un châssis M1 2016 ?

« Johann est un peu plus léger que Valentino et il est très doux avec les pneus avant et arrière, donc il peut utiliser des réglages très doux », explique Galbusera. « Les mêmes paramètres ne fonctionnent pas pour Valentino car il a besoin de plus de soutien à l’avant et à l’arrière, à cause de la façon dont il freine et accélère. »

Photos : Assen, avec victoire pour Rossi, ici avec Galbusera (© Yamaha)

Source : Mat Oxley pour Motorsportmagazine.com

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