Lors de cette conférence de presse post-course du Grand Prix de France qui réunissait également Johann Zarco et Dani Pedrosa, Maverick Vinales a répondu avec plaisir aux questions des journalistes, tout à la joie de cette victoire remportée dans le dernier tour.
Comme à notre habitude, afin d’éviter toute interprétation journalistique abusive, nous vous proposons une traduction “brute” de l’intégralité des propos de Mavercik Vinales, sans aucune mise en forme.
Maverick Vinales : « je pense que
c’est la course où j’ai dû être le plus fort. En particulier,
durant le premier tour, Johann a été assez incroyable. J’ai pensé
« OK, son pneu arrière va se dégrader » mais il ne s’est
jamais dégradé (rires). Il a gardé un très bon rythme tout le temps
et ça a été difficile de le doubler car il était très fort dans les
secteurs deux et trois, donc c’était difficile. Finalement, j’ai eu
une chance dans le virage un, et j’ai essayé, puis j’ai essayé
d’attaquer. Quoi qu’il en soit, durant 10 tours, je voyais « Zarco
+0.3 », « Zarco +0.3 » (rires). Je n’arrivais pas à le croire parce
que j’avais un rythme en 32 moyen tout le temps, et Zarco et
Valentino étaient toujours là.
Après, quand j’ai vu Valentino, je me suis dit qu’il voulait
essayer de me rattraper. Il l’a fait et il m’a doublé, donc j’ai
essayé de très bien préparer les quelques derniers tours. J’ai fait
de mon mieux et j’ai donné 100 %. Cela m’a un peu rappelé quand je
me battais avec Nico (Terol), quand j’étais un jeune garçon. Je
suis revenu dans le premier secteur et j’ai vu Valentino devant, je
me suis dit « OK, tu dois très bien préparer les derniers secteurs
». J’étais juste derrière lui dans les secteurs un et deux, et je
me suis dit « OK, je dois essayer de doubler ». Valentino
a fait une petite erreur et je l’ai passé. Je savais que j’étais
très fort dans le secteur trois et j’ai essayé de faire de mon
mieux.
Faire le meilleur chrono à la fin, cela n’arrive pas dans beaucoup
de courses et c’est vraiment bien. Aujourd’hui, je me sentais
vraiment à l’aise pour piloter la moto. L’équipe a toujours été
incroyable. Elle m’a donné de très bonnes informations depuis le
muret. Je les félicite car, une fois de plus, ils m’ont donné une
très bonne moto. »
Saviez-vous que Valentino avait chuté ?
« Non, je fermais toutes les portes où il pouvait doubler, donc je ne le savais pas. Vous savez, j’ai aussi pris beaucoup de risques car j’attaquais vraiment beaucoup avec le pneu avant. Et je suis extrêmement heureux d’être ici, de gagner à nouveau, et de récupérer après deux mauvaises courses. ».
Vous menez le championnat du monde avant d’aller au Mugello…
« oui, c’est quelque chose de spécial (rires). Mais je sais que le Mugello sera vraiment difficile car Valentino y est très fort, mais c’est un circuit qui correspond très bien à mon style de pilotage et il semble qu’ils conviennent bien aussi aux Yamaha. Je ne veux pas m’attendre à quoi que ce soit car je m’attendais également à quelque chose de très bien à Jerez, et ce fut finalement pas très bon, mais je sais que nous avons une très bonne moto pour là-bas. Notre moto est vraiment très stable et maintient une très bonne adhérence à l’arrière, donc nous devons tirer partie de cela. Nous devons travailler très dur au Mugello, et faire de notre mieux. »
Qu’avez-vous ressenti quand vous avez appris que Márquez et Rossi avaient chuté ? Et que pensez-vous du fait que Dani est maintenant votre principal opposant pour le championnat ?
« Avant tout, je suis désolé pour les pilotes qui ont chuté en course car ce n’est jamais plaisant de chuter, et j’ai eu cette très mauvaise sensation à Austin. Quand j’ai vu « Márquez OUT », je me suis dit qu’aujourd’hui était une autre course où il ne fallait pas faire la moindre erreur, mais finir sur le podium et essayer de faire de mon mieux. À ce moment, j’ai un peu réduit les gaz mais j’ai alors vu que Zarco et Valentino attaquaient de plus en plus, donc j’ai alors essayé de me concentrer et de faire de mon mieux. Je n’ai pas vu que Valentino avait chuté jusqu’à ce que je croise la ligne. Vous savez, lors du dernier tour, je me disais « OK, il va essayer de me doubler dans le dernier virage » donc je me préparais pour le contact (rires). Mais quoi qu’il en soit, je me sentais très à l’aise sur la moto, je pense que j’ai donné mon meilleur dans les secteurs deux et trois lors du dernier tour, et je suis très content.
Pour Dani, whaou, il a fait une course incroyable. Vous savez, je suis un pilote qui regarde toujours les autres pilotes, et quand j’ai vu Dani +0.9, j’ai pensé que c’était Dovi, mais je savais que Dovi n’était pas si rapide, car là, la personne était proche de Valentino. Quoi qu’il en soit, il a fait un très bon travail, Déjà, lors de la FP4, quand nous avons fait quelques tours ensemble, il était vraiment fort. Et aujourd’hui, il a montré comme à Jerez qu’il était également un pilote qui pouvait remporter le championnat, donc nous devons faire attention (rires). »
Un week-end difficile à Jerez, bien meilleur ici : est-ce dû uniquement à une question d’adhérence ou avez-vous fait des modifications concernant l’équilibre de la moto ?
« Bon, je peux dire que la moto est vraiment similaire. C’est la même moto que nous avons utilisée au Warm up de Jerez. Donc (rires), c’est exactement la même moto que lors de la course à Jerez. Honnêtement, l’adhérence arrière était plutôt similaire à celle de Jerez, car nous avions une très bonne adhérence, mais l’avant était complètement différent. Aujourd’hui, j’avais une très bonne sensation avec l’avant depuis le début jusqu’à la fin. Vous savez, je sentais que j’étais à la limite mais j’avais une bonne adhérence pendant toute la course même si garder ce rythme n’était pas très facile. Donc (depuis Jerez), je pense que cela a beaucoup changé, c’est comme si les sensations étaient les mêmes qu’en Argentine et au Qatar. Je pense nous devons continuer comme cela car nous avons toujours fait un bon travail avec les réglages. Je me sentais solide sur la fin, et c’est quelque chose de très positif. »
Vous dîtes que vous vous prépariez à une attaque sur Valentino. Où pensiez-vous la faire, exactement ?
« Sur cette piste, vous avez beaucoup de possibilités dans le dernier tour. Je me préparais à attaquer au freinage du virage #8, car c’est très important à cet endroit. Mais de toute façon, quand j’ai vu que Valentino faisait une petite erreur, je me suis dit « OK, c’est maintenant ma chance ». Durant tout le week-end, j’ai été très fort dans le secteur trois, et je me suis dit « si je sors le premier du secteur trois, je peux le faire ». Et vous savez, quand j’ai vu qu’il faisait une erreur, j’ai freiné aussi tard que possible et j’ai jeté la moto à l’intérieur. J’ai pris beaucoup de risques car j’avais la pression maximum de freinage et j’étais très incliné. Mais c’était bien pour moi car la moto avait un bon grip sur l’avant. Dans le dernier tour, j’attendais le contact (rires) car je savais que Valentino ne voulait pas renoncer. À tous les coups, il aurait lâché les freins, mais je fermais la porte. Finalement, quand j’ai franchi la ligne, je me suis senti très content de gagner ici au Mans. J’ai ressenti comme à ma première victoire en 125cc, et c’est quelque chose de vraiment spécial. »
Vous dîtes que vous avez pris beaucoup de risques, aujourd’hui contre Valentino. Cela était-il raisonnable par rapport à votre position au championnat ?
« Oui (rires). Quand il ne reste plus que deux tours, vous devez obtenir la victoire. Vous ne pouvez pas laisser la moindre chance. Vous devez attaquer en forçant les limites de la moto. La façon dont j’ai passé le premier virage, le virage rapide, était comme en qualification : fermer les yeux, plonger dans le virage et voir ce qui se passe ! La moto était vraiment bonne et je me suis dit « OK, maintenant j’essaie le deuxième virage » (rires). J’ai passé tous les virages comme en qualification et, honnêtement, je pilotais à 110 %. Je pense que je pilotais la moto du mieux possible mais Valentino était très impressionnant car il avait vraiment confiance avec l’avant. Il était vraiment très fort dans le secteur deux. Nous devons regarder cela et voir où nous pouvons nous améliorer. Mais de toute façon, quand j’ai commencé le dernier tour je me suis dit « OK, maintenant c’est le moment, tu dois attaquer ». Et je l’ai fait. »
C’est votre troisième victoire pour Yamaha. Est-ce la plus importante ?
« C’était une course très importante, aujourd’hui. En particulier pour le championnat, car nous avons pris notre chance et beaucoup de points. Notre opposant principal a fait une erreur et il était donc très important de pouvoir remporter la victoire. Mais je pense que la victoire la plus importante de la saison, pour le moment, était au Qatar. Nous avions beaucoup de pression et nous devions trouver quelque chose, et finalement nous l’avons fait. Aujourd’hui était une journée difficile et nous devons être très heureux. Vous savez, ce n’était pas facile mais nous l’avons prise. Nous devions très bien préparer les derniers tours car vous pouvez toujours car vous pouvez toujours y avoir un peu de bagarre. Je pense que mon équipe fait un très bon travail en ce moment. Ils essaient de me faire une moto qui puisse freiner très fort et c’est toujours pourquoi je peux gagner. Je suis donc très content de cela. »