Le dernier Grand Prix d’Espagne a rappelé à notre bon souvenir un certain Dani Pedrosa. On l’avait en effet pratiquement oublié comme pilote du HRC après avoir été rejeté dans l’ombre une fois l’installation de Casey Stoner faite, ceci avant d’être carrément mis sous l’éteignoir depuis que Marc Márquez a pris ses quartiers à ses côtés. Mais à Jerez, il y a deux semaines, on a vu le Pedrosa que l’on n’attendait plus : combatif, relevant les défis, allant au duel, et laissant enfin éclater son talent pour reconstituer le clan des quatre fantastiques en MotoGP.
Et en effet, avec cette concrétisation sur ses terres, et devant son sémillant compatriote quintuple Champion du Monde, Dani Pedrosa a signalé que le titre, cette année, pourrait bien se jouer à quatre. Et pas seulement à trois. Il faut dire que, sur le papier, l’officiel Honda de 31 ans est un client : 263 Grands Prix à son actif, 146 podiums, 53 réalisations à son palmarès dont 30 dans la catégorie reine. Un CV bien fourni qui lui permet de prétendre au poste de Champion du Monde.
Certes, mais dans la pratique, il manque quelque chose. Depuis sa première année en MotoGP, 2006, le soldat Pedrosa se laisse prendre le pas par le gentil Dani. Qui s’est fait oublier lors de la quatrième manche du calendrier. Alors lequel des deux personnages sera en lice pour la cinquième au Mans ? « Vous les journalistes, vous changez tellement d’avis sur moi que je suis moi-même perdu » s’amuse l’intéressé. « Tout ce que je peux dire c’est que je suis heureux actuellement. Je perçois mieux les choses que lorsque j’étais plus jeune ».
Il précise : « avant, les choses venaient naturellement et dans ce cas, on ne réalise pas ce qui arrive. Vous ne comprenez pas pourquoi vous êtes si rapide et pourquoi il y a tellement de pilotes derrière vous. Mais en prenant de l’âge, vous êtes plus concentré sur ce qui se passe et vous devez plus vous employer pour les réaliser. Ce n’est plus aussi simple. Vous devez vraiment travailler car ce n’est plus aussi facile ».
Visiblement, au vu du dernier résultat, le travail, pour Pedrosa, c’est la santé. Est-ce aussi l’effet du coach Gibernau présent à ses côtés ? « Je prends les choses comme elles viennent. Être un favori ou un outsider est quelque chose qui ne me préoccupe plus, je suis seulement concentré sur mon sujet. Les choses arrivent ou n’arrivent pas sur le simple fait que les gens en parlent ou non. Vous y arrivez seulement si vous vous occupez de vous-même. C’est ce qui est arrivé à Jerez et c’est ce qui rendu cette victoire si belle ».
Une méthode que Dani Pedrosa aura à cœur d’appliquer à nouveau au Mans, ce week-end. L’Espagnol est quatrième du championnat à dix longueurs du leader Valentino Rossi.
